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Renouvellement de la licence de téléphonie mobile au Mali : Comment manger les 100 milliards de FCFA d’argent frais offerts Orange-Mali ?
Publié le jeudi 27 juillet 2017  |  La Lettre du Peuple
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie d`inauguration du siège social de CREATEAM
Bamako, le 16 mai 2017. La Société de téléphonie mobile Orange Mali a procédé à l`inauguration des locaux devant abriter son initiative dénommée Centre Révélateur et Accélérateur de Talents d`Entreprises au Mali (CREATEAM).
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Dans quelques semaines, le Trésor malien sera alimenté par l’argent frais, à hauteur de 100 milliards de F CFA, générés à l’occasion du renouvellement de la licence d’établissement et d’exploitation des services de transmission de donnée et de télécommunication fixe et mobile de 2e, 3e et 4e génération de la société Orange-Mali, pour une durée de 15 ans.
Ce joli pactole sera une énorme bouffée d’oxygène pour le Trésor malien, en proie ces derniers temps à des problèmes de liquidité. Seulement voilà : comment manger cette manne financière qui tombe du ciel ? Car, cette somme n’est pas prévu dans le budget d’Etat 2017 et non plus dans le Collectif budgétaire de l’année qui vient d’être adopté en conseil des ministres, il y a quelques semaines. Comment le ministère des finances a pu élaborer le budget rectificatif 2017, sans tenir compte du renouvellement de la licence d’Orange-Mali, alors qu’il savait qu’elle devrait renouvelée ?
Quels sont les projets ou actions qui seront financés par cet argent frais ? Dans tous les cas, l’utilisation de ces fonds doit faire l’objet d’une grande communication au regard déjà des débats que cet argent a suscité. En effet, aujourd’hui beaucoup de citoyens maliens veulent savoir comment les fonds issus du renouvellement de la licence d’Orange- Mali qui passe désormais à la 4e génération des services de transmission de donnée et des services de télécommunication internationale au Mali.
On se rappelle l’opération de privatisation de la Société des Télécommunications du Mali (Sotelma-Malitel) dans laquelle l’Etat avait cédé 51% du capital social au Groupe Maroc Télécom, en juillet 2009. Cette opération avait généré un montant de 180 milliards F CFA. A l’époque, cette manne financière avait aussi suscité beaucoup de bruit. Les députés avaient même menacé de ne voter le collectif budgétaire 2009 si le Gouvernement ne dit pas comment il comptait ces fonds.
Ce qui a amené l’ex-président de la République, Amadou Toumani Touré, à faire une programmation pour l’utilisation des 180 milliards de F CFA. C’est donc l’occasion en or pour le régime en place de relancer l’économie du pays avec ce surplus d’argent. ATT avait élaboré un plan prévisionnel et la stratégie d’utilisation de ces ressources exceptionnelles lors d’une rencontre au Palais présidentiel à Koulouba. Compte tenu de l’importance de cette affaire de fonds Sotelma-Malitel et pour une gestion transparente desdits fonds, l’événement a même été retransmis en direct sur les ondes de l’ORTM pour que tous les Maliens aient une idée sur comment ces fonds allaient être utilisés.
Ainsi, ce plan prévisionnel était composé de huit axes. Le premier visait à l’amélioration du cadre macro-économique. Il s’agissait sur le paiement de la dette intérieure, notamment les mandats du Trésor émis au profit des opérateurs économiques ainsi que les engagements auprès des banques. 40 milliards F CFA dont 24 pour les opérateurs économiques et 16 pour les banques étaient dédiés à ce chapitre.
Le deuxième axe concernait les activités portant sur la croissance économique qui prenaient en compte plusieurs secteurs, à commencer par la jeunesse, l’éducation et l’emploi. Ces domaines devaient bénéficier au total d’une enveloppe de 14 555 000 000 F CFA. Au titre de l’enseignement supérieur, 7,655 milliards F CFA ont été utilisés pour la construction d’infrastructures universitaires à Bamako et à Ségou.
S’agissant de l’enseignement secondaire, la formation professionnelle et l’emploi, une enveloppe de 6,8 milliards F CFA a été dédiée à ces secteurs. Cela a permis la construction et d’équipement de lycées techniques, d’établissements secondaires. Dans le domaine de la santé, 2,953 milliards F CFA ont été prévus pour la construction des hôpitaux de Mopti et de Sikasso et l’appui à l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Le troisième axe était surtout consacré aux infrastructures et aux équipements. Pour ce faire, une enveloppe de 14,610 milliards F CFA a été consacrée à ce volet.
Parlant du quatrième axe, celui-ci concernait l’acquisition d’équipements de reportage pour l’ORTM. Il s’agissait d’un Car régie et 12 caméras pour 1 950 000 000 F CFA. Un car régie audio-production et reportage à hauteur de 150 millions Fcfa, un fly et accessoires sur véhicule pour 360 millions Fcfa ainsi que la construction d’une station terrienne d’émission à 1 200 000 000 Fcfa. Dans ce volet, il était prévu l’acquisition de deux bateaux, à fond plat pour 3 milliards Fcfa.
Le cinquième axe visait à l’amélioration du cadre de vie. Ainsi, un budget de 23,913 milliards F CFA était prévu à cet effet. Il s’agit, entre autres, de la réhabilitation des casernes militaires pour 5 milliards F CFA, la réalisation du programme de logements sociaux pour 6,5 milliards F CFA…
Le sixième axe était consacré au financement du développement des petites et moyennes entreprises (PME ET PMI). Un budget de 10 milliards F CFA était prévu dans ce chapitre. Cela a concerné la création d’un fonds de garantie pour le secteur privé, un fonds national d’investissement afin d’offrir aux opérateurs économiques des sources de financement.
Le septième axe concernait les réformes économiques et la gouvernance. Ce volet a pris en compte la réhabilitation de la Banque de l’habitat du Mali (BHM). Cela en tant qu’outil stratégique de promotion de logement social et de l’habitat en général à hauteur de 5 milliards FCFA et l’appui au Ravec pour 1 900 000 000 F CFA. Enfin, le dernier axe concernait aussi des investissements publics en partenariat avec les bailleurs de fonds à hauteur de 36 556 000 000 F CFA. Il s’agissait de la création d’un pôle de technologie, l’aménagement et le développement du lac Faguibine, du parc industriel de Bamako.
Il est donc urgent que le Président de la République et son Gouvernement disent aux Maliens comment ils comptent cette importante somme d’argent. Car, des supputations et des procès d’intention ont déjà commencé.
Youssouf Bamey
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