J’emprunte ce titre à l’écrivain français, Emile Zola, dans la célébrissime affaire Alfred Dreyfus. Le 13 janvier 1898, il publia un article retentissant dans le journal L’Aurore, à travers une lettre adressée à Félix Faure, président de la République française d’alors, intitulée : « J’accuse… ! ».
A la situation sécuritaire inquiétante de notre pays est venue se greffer une situation politique tendue, avec comme prétexte le vote de la loi constitutionnelle par les députés. Depuis une agression verbale sans précèdent des opposants se multiplie, avec comme cible pour la présidente de la plateforme an Té A Banna- Touche pas ma Constitution, Mme Sy Kadiatou Sow, le président de la République. Celui-ci est devenu le petit mur de cette dame au visage complexe. Elle ne rate aucune occasion pour manquer du respect à la première Institution de la République.
Conséquences : les réseaux sociaux et certains médias ont décidé de lui emboiter le pas. IBK et son fils, Karim, sont tous les jours vilipendés, traités de tous les noms d’oiseaux. Qu’il vente ou qu’il pleuve, c’est IBK ou Karim. Les injures, la calomnie et la condamnation d’avance du président de la commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale, sont quotidiennes. Son seul tort est d’être le fils d’IBK qui plus est élu de la nation. Pourtant il n’a point été nommé comme sous certains cieux. Il est l’émanation d’une base électorale, la commune II du District de Bamako où certains ne lui pardonnent toujours pas le fait d’avoir terrassé le secrétaire général du principal parti de l’opposition, l’URD. Ce dernier n’est plus de ce monde. Que Dieu ait pitié de son âme !
La multiplication des marches qui attirent une foule, composée de sensibilités hétéroclites, partageant en commun, non pas le retrait pur et simple de la loi constitutionnelle, mais le départ anticipé d’IBK du pouvoir constitue un véritable putsch rampant qui ne dit pas son nom. C’est pourquoi, toutes les occasions, voire tous les alibis, sont bons pour tenter d’en découdre avec le régime.
J’accuse Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la Plateforme dont certains militants insultent tous les jours, sur les réseaux sociaux, le pouvoir et même les religieux, soupçonnés de soutenir IBK. Les mêmes individus ont fait véhiculer des informations erronées sur la loi constitutionnelle, notamment, l’homosexualité. Elle n’a pas cru nécessaire de recadrer ses gens. La démocratie, au nom de laquelle, on se bat, a l’exigence d’orientation et de dire vrai.
J’accuse le vice-président de cette plateforme, l’honorable Amadou Thiam, une marionnette entre les mains de Tiébilé Dramé, qui ose apposer sa signature sur n’importe quel communiqué qu’on lui apporte. C’est vraiment insensé de la part de ce jeune brillant, qui sans enquêter, sans comprendre, indexe le ou les coupables de l’agression du blogueur Mamadou Kanté. Cette attaque inacceptable pourrait être l’œuvre de certains malintentionnés des différents bords politiques (opposition comme majorité).
Des soutiens du pouvoir très zélés, qui supportent mal « Madou Ka Journal » pourraient être tentés par une telle agression. Ceux de l’opposition, pressés de précipiter le pays dans l’insurrection populaire, pourraient également être inspirés par cet acte, espérant qu’il sera la goutte d’eau pour faire basculer notre « Maliba » dans le chaos.
Une autre hypothèse est celle des adeptes des leaders religieux, dont les chefs sont souvent pris à partie. Aucune piste n’est à écarter, même celle des homosexuels dont parle souvent « Madou Ka Journal » dans ses chroniques.
Enfin, j’accuse tous les internautes lâches qui insultent, souvent de façon grossière, dans le plus grand anonymat. J’insiste sur le fait qu’il s’agit de ceux qui insultent, qui ne savent ni proposer, ni faire des critiques constructives, encore moins appeler à la retenue ceux qui sont spécialisés dans les injures.
Pour terminer, les uns et les autres doivent se souvenir que la violence n’est l’alliée d’aucun groupe politique ou associatif. Et que nul n’a le monopole de la violence. Rien ne saurait la justifier dans un Etat démocratique, si affaibli soit-il. Abritons-nous derrière la loi, encore une fois de plus, elle est notre protectrice à tous. Dura lex ced lex (la loi est dure, mais c’est la loi).
Chahana Takiou