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Révision constitutionnelle: Le Plan machiavélique de Paris
Publié le jeudi 27 juillet 2017  |  Le Point
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Le tiraillement actuel entre les « pro et anti » projet de révision constitutionnelle n’est qu’une suite logique du calendrier établi par la France en faveur de l’indépendance de Kidal, et pourquoi pas de Taoudénit et Ménaka. En effet, quelle que soit l’issue de ce tiraillement, on s’achemine lentement mais sûrement vers cet objectif. A supposer que le référendum se tienne et que le ‘’oui’’ l’emporte, ce sont les groupes armés qui en sortiront gagnants, puisqu’ils auront suffisamment de marge de manœuvre pour aspirer d’abord à une autonomie, puis à l’indépendance, à la faveur d’un autre référendum d’autodétermination. Au regard du discours présidentiel, tout porte à croire que la tenue du référendum signifierait systématiquement le ‘’oui’’. Il ne reculera pas comme il l’a dit ; et « ne pas reculer » malgré cette mobilisation grandiose veut dire qu’on est certain d’en sortir vainqueur.

Si, par contre, le référendum n’est pas tenu, la France, ses alliés de la soi-disant communauté internationale et surtout les groupes armés de la CMA, les « amis » de la métropole, y verront un prétexte suffisant pour laisser aux indépendantistes toute latitude de prendre leur destin en main. Pour eux, tout en y reconnaissant l’intégrité du Mali, ils conçoivent l’Accord comme un tremplin vers le divorce avec la nation mère.

En somme, les dés sont pratiquement pipés. En empêchant les Fama d’entrer à Kidal, la France a misé sur l’usure du temps. En forçant la main aux autorités de signer un Accord inapplicable, elle espérait le scénario en cours, l’enlisement suscité par les « pro et anti révision », qui lui donnerait les coudées franches sur la « question Kidal ». Elle a de fortes chances d’atteindre son objectif, étant aidée en cela par les propres dirigeants du Mali, visiblement prêts à embraser le reste du pays, pour donner son indépendance au Nord. Le scénario catastrophe serait la balkanisation de tout le Mali. Comme l’espèrent le soi-disant spécialiste français des Touareg, Boileau (pour qui ‘’toute existence a été déniée aux Touareg’’ – quel cynisme !), mais aussi le fils du pays, le soi-disant professeur Abdoulaye Niang, qui se fait le porte-étendard de l’impérialisme occidental.
La Rédaction
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