PolitiqueCollectif des associations des fournisseurs de l’Etat : Le collectif en colère contre le ministre Boubou Cissé pour exiger le paiement de leurs dus
En vue de mettre fin à la sempiternelle réclamation des dus, le collectif des associations des fournisseurs de l’Etat a tenu, le samedi 22 juillet 2017 à la Chambre de l’industrie et du commerce de Bamako, une rencontre pour statuer sur le sort de leurs impayés. Le but était de dégager des pistes pour recouvrer leurs dus à l’Etat malien. Montant qui s’élèverait à plus de 80 milliards de F CFA.
Au Mali, il n’est un secret pour personne que les marchés, depuis des lustres, sont des attributions gré à gré ; avec des fournisseurs désignés suivant leur proximité avec tel ou tel chef. Dans cette logique, la politique des 10% demeure si forte qu’elle s’est imposée en une institution que chacun des fournisseurs doit respecter scrupuleusement.
Malgré tout, des commerçants, après livraison de produits, se voient buter à toute une foule de problèmes pour recouvrer leur argent. Et c’est malheureusement le cas de beaucoup de marchés exécutés bien avant les évènements du coup d’Etat de 2012.
Pour le collectif des associations des fournisseurs de l’Etat, l’Administration étant une continuité, il est du devoir du pouvoir actuel de payer tous les impayés des fournisseurs. Le collectif estime être plus de 10 000 fournisseurs à vivre cette situation dramatique qui est de courir leur argent, d’une valeur de plus de 80 milliards.
Ali Traoré, membre du collectif, a expliqué que sous les ministres Bouaré Fily et Mamadou Igor, certains fournisseurs ont été payés. Mais depuis l’arrivée de Boubou Cissé aux finances, les choses ne bougent plus. Ce dernier, pour débloquer la situation, a mis en place une commission. Mais selon Cheick Oumar Traoré, non seulement cette commission n’a jusqu’ici rien fait comme résultat mais aussi elle n’est pas crédible car aucun fournisseur n’y figure.
Alors, le collectif a eu une séance de travail ce mardi au Ministère de tutelle avec les fournisseurs en souffrance. Si à l’issue de cette rencontre avec le Ministre, aucune réponse tangible n’est trouvée, le collectif décide une marche pacifique.
Selon la présidente du collectif, Mme Oumou N’Diaye, ils sont beaucoup à quitter le pays. D’autres ont vu leurs maisons saisies par des banques de la place ; car généralement les commerçants s’endettent au niveau des banques ; et très souvent, l’établissement financier demandent comme garantie du prêt, un titre foncier.
Pire, des fournisseurs, tombés en disgrâce financière ont perdu femme et enfants. C’est l’exemple type donné par le fournisseur M. Ballo qui, visiblement furieux, a crié haut et fort qu’à cause de cette histoire de dette, sa femme a cherché et a obtenu le divorce et que même l’éducation de ses enfants n’est plus sous son contrôle. Un vrai cri de détresse à l’adresse des autorités.
Mamadou DOLO
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