Le ministère de l’économie et des finances, en collaboration avec le Comité des Compagnies d’Assurances du Mali et l’Association Professionnelle des Assureurs Conseils du Mali (APACM), organise du 25 au 27 juillet 2017, à l’hôtel Laïco Amitié de Bamako, les états généraux de l’assurance. Sous le thème : « Quelle assurance pour accompagner le développement économique et social du Mali », la cérémonie d’ouverture s’est tenue hier sous la présidence de Dr. Boubou Cissé, ministre de l’économie et des finances.
Durant deux jours les experts en matière d’assurance et de finances, passeront en revue tous les segments de l’industrie des assurances au Mali en vue de faire un bon diagnostic et de proposer les solutions appropriées. L’industrie des assurances au Mali compte douze sociétés anonymes dont trois sociétés vie et neuf sociétés non vie. Ainsi, le secteur des assurances est également animé par 33 courtiers autorisés par le ministère et par plus de 190 agents généraux et agents mandataires. Dans son intervention, Dr. Boubou Cissé a fait savoir que l’idée d’organiser ces Etats Généraux émane de son Département suite aux constats formulés par les autorités de régulation et de supervision, ainsi que les partenaires au Développement, telle que la Banque Mondiale à travers le projet de Développement du Secteur Financier (PSF). Aussi, qu’ils ont été organisés en étroite collaboration avec tous les acteurs du marché. De ce fait, il a souligné que dans le milieu économique et financier, il est admis qu’il y a une forte corrélation entre la performance du secteur des assurances et le dynamisme de l’économie nationale. En ce sens, il dira qu’au cours de l’année 2015, l’économie malienne a évolué dans un environnement international marqué par la baisse du cours du pétrole ayant contribué au ralentissement de l’activité économique mondiale. Selon lui, le taux de croissance s’est établi à 4,2% en 2015 contre 4,6% en 2014, soit une chute de 0,4 point. S’agissant du plan national, il a fait savoir que le contexte est marqué par la mise en œuvre des accords pour la paix et la réconciliation. Plus loin, il a expliqué que le taux de croissance est resté positif mais qu’il a légèrement fléchi, soit 5,8% en 2014 à 5,4 en 2015. Au dire du ministre, le Mali présente l’une des meilleures dynamiques de développement en termes de PIB et de croissance démographique au cours des cinq dernières années alors que le taux de pénétration de l’assurance a régressé sur la même période. Avant d’ajouter que cela prouve à suffisance que l’assurance au Mali ne reflète les performances de l’économie et que le potentiel latent à libérer en termes de marge de progression, demeure énorme et considérable. Par ailleurs, il a expliqué que l’assurance ne représente que 0,45% du PIB malien en 2015, contre 1,05% pour l’ensemble de la CIMA. Mais, que seuls le Tchad et la Centrafrique ont des taux de pénétration plus faibles que le Mali. Parlant des primes émises, notamment le chiffre d’affaires des sociétés d’assurance. A l’en croire elles s’élèvent à 29,604 milliards en 2013, 32,968 milliards en 2014 et 35,165 milliards en 2015. Selon lui, pendant la période de référence, le Burkina, le Togo et le Bénin qui sont loin derrière la Côte d’Ivoire et le Sénégal, affichent respectivement un chiffre d’affaires de 57,913 milliards, 48,320 milliards et 46,703 milliards de FCFA sur les comptes arrêtés en fin décembre 2015 contre 35,165 milliards pour le Mali. « La différence est plus que remarquable en matière d’assurance vie, où le Togo et le Burkina affichent une production annuelle qui dépasse de plus de deux fois celle du Mali », a-t-il souligné. Une situation contraste avec la place qu’occupe le Mali au sein de l’espace économique. Pour le ministre, cette situation doit changer en fonction du fort potentiel de développement sous-tendu par l’agriculture et l’élevage, le secteur minier et autres services qui ont assuré une croissance dynamique au cours des cinq dernières années. Fondant l’espoir que ces premiers Etats Généraux de l’assurance au Mali ne seront pas une rencontre de plus. Car, pour le ministre, il s’agit d’un premier élan insufflé à une démarche qui se veut réformatrice afin de permettre au secteur de jouer pleinement son rôle économique et social. Par ailleurs, le ministre a souligné qu’il est urgent d’améliorer le taux de pénétration par le biais de la micro-assurance et l’élargissement du champ des assurances obligatoires, à l’instar de certains Etats membres de la CIMA.
Ousmane Baba Dramé