PolitiqueLa Plateforme « Antè A Bana » à propos de la condamnation de Ras Bath : « Cette décision de Justice a plutôt les traits d’une décision politique… »
Publié le vendredi 28 juillet 2017 | Le Républicain
L’affaire concernant ministère public contre le chroniqueur Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath et Bandjougou TOUNKARA dit Diougous a connu son épilogue le mercredi 26 juillet dernier au tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako. Ainsi, Diougous a écopé 6 mois de prison avec sursis et 50 000 FCFA comme amende. Quant à Ras Bath, il a été condamné par contumace à 12 mois de prison ferme et 100 000 F comme amende. Comme à l’ouverture du procès avant hier dans l’après midi, ni Ras Bath, ni les avocats des deux parties n’étaient présents au prétoire hier mercredi. Dans un communiqué signé par son premier vice-président l’Honorable Amadou Thiam, la Plateforme « Antè A Bana – Touche pas à ma Constitution » indique que « cette décision de Justice a plutôt les traits d’une décision politique mue par la volonté de diviser et d’affaiblir le groupe soudé que nous formons au sein de la Plateforme ». La Plateforme qui s’étonne que la décision du Tribunal ait été rendue en l’absence de Ras Bath dont les avocats ont demandé un renvoi afin que le prévenu puisse se défendre, rappelle que la liberté d’expression ne peut être considérée comme un crime. Lisez plutôt le communiqué dans son intégralité.
Plateforme « Antè A Bana –
Touche pas à ma Constitution »
Communiqué de presse n°0006-BC/PAATPMC :
Appréciation de la décision de Justice prononcée à l’encontre du Porte-parole Youssouf Mohamed Bathily, « Ras Bath »
La Plateforme « Antè A Bana – Touche pas à ma Constitution » prend acte de la décision de justice prononcée par le tribunal de la Commune 4 à l’encontre de l’un de ses porte-paroles Youssouf Mohamed Bathily, « Ras Bath ». Nous estimons que cette décision de Justice a plutôt les traits d’une décision politique mue par la volonté de diviser et d’affaiblir le groupe soudé que nous formons au sein de la Plateforme.
La Plateforme s’étonne également que la décision du Tribunal ait été rendue en l’absence de Ras Bath dont les avocats ont demandé un renvoi afin que le prévenu puisse se défendre.
La Plateforme salue la sérénité et le calme avec lesquels Ras Bath a accueilli la nouvelle de sa condamnation. Pour sa part, la Plateforme assure le camarade Ras Bath de la disponibilité pleine et entière de l’ensemble des juristes et avocats de notre collectif en vue de lui permettre d’interjeter appel.
La Plateforme rappelle que la liberté d’expression ne peut être considérée comme un crime. Les véritables crimes et fléaux qui nécessitent une action judiciaire sont connus. La corruption, la délinquance financière, les détournements de fonds, l’insécurité généralisée et les crimes de sang commis dans le pays, et largement relayés par voie de presse, sont les seuls vrais sujets sur lesquels les maliens attendent des réponses fortes et énergiques de la part de l’Etat.
Par ailleurs, la Plateforme s’interroge sur la succession troublante des évènements qui se sont produits ces derniers jours. Après la tentative d’assassinat du chroniqueur Madou Kanté, l’annonce de la condamnation à de la prison ferme de l’un de nos porte-parole, Ras Bath, laisse les membres de la Plateforme perplexes.
Plus unis que jamais et conscients des objectifs non dévoilés de cette décision politique, les membres de la Plateforme réaffirment de manière forte et énergique leur solidarité et leur soutien à Ras Bath.
Après analyse de la situation générale, marquée par la tentative d’assassinat du chroniqueur Madou Kanté et la condamnation de Ras Bath, la Plateforme estime que ces faits visent à distraire nos membres de l’objectif principal qui consiste à obtenir le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle. Nous invitons nos membres au calme et à la sérénité.
Le directoire de la Plateforme tient à rassurer l’ensemble de ses membres sur sa détermination à maintenir la mobilisation en vue de faire barrage à toute tentative de révision constitutionnelle tant que les conditions sécuritaires, techniques et matérielles ne seront pas réunies sur toute l’étendue du territoire national et auprès de nos compatriotes contraints à la vie de réfugiés.
A ce titre, La Plateforme informe l'opinion nationale et internationale qu'elle organisera une nouvelle marche républicaine dans les meilleurs délais autour des points suivants:
1- le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle;
2- la violation de la constitution par le président de la République;
3- l'amputation et le tripatouillage du serment du Président;
4- l'incapacité du Président et du Gouvernement à enrailler l'insécurité sur l'ensemble du territoire;
5- la solidarité avec les FAMAS et leurs familles;
6- la politisation de la justice;
7- la vérité sur la tentative d'assassinat de Maréchal Madou.
Bamako, le 27 juillet 2017
P/ la Plateforme
Le Premier Vice-Président
Honorable Amadou Thiam