C’est, du moins, ce qu’a déclaré Daniel Téssougué, Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako. C’était au cours de la cérémonie d’ouverture de la première session de la Cour d’assises de Bamako.
Cette déclaration n’est autre qu’une réponse aux détracteurs du Mali. Il n’est un secret pour personne que le Mali a été agressé par des groupes terroristes et islamiques qui ont occupé, dix mois durant, plus de la moitié du territoire national. Durant cette période, les pires violations des droits de l’homme ont été commises dans les régions occupées. Des militaires maliens ont été ligotés et égorgés, des filles transformées en esclaves sexuelles, des femmes violées en présence de leur mari et des hommes privés de leurs mains ou pieds pour avoir été soupçonnés de vol. Ces atrocités ont été commises sans que la justice internationale et les organisations internationales de défense des Droits de l’Homme ne lèvent le petit doigt. Mais il a suffit que le Mali et ses alliés inversent le rapport de force, que des organisations qui se disent défenseur des droits de l’homme lèvent le petit doigt. Paradoxe. Car à ce jour, aucune preuve d’exaction n’a été rapportée par ces organisations dites « internationales », qui ne cessent de crier sur tous les toits.
Toute chose qui fait dire à nombre de Maliens qu’il s’agit, sans nul doute, d’une campagne de démoralisation de l’armée malienne, entreprise par les détracteurs du Mali. C’est cette politique de deux poids deux mesures qui a poussé le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako à dire ses vérités.
M. Téssougué a précisé que le Mali est un peuple qui n’a jamais connu ni blanc, ni noir, ni jaune. Avant de faire savoir à ceux qui veulent comprendre, que ce sont ceux qui ont semé la graine de la guerre et de la division au Mali, qui crient à la discrimination. «Se prévaloir de sa propre turpitude est indécent » a-t-il déclaré.
Le Procureur général accuse la justice internationale, les organisations de défense des Droits de l’Homme et une certaine presse étrangère de cautionner les ennemis du Mali. Pour lui, ces organisations, au lieu d’aider le Mali à se débarrasser de ces groupes armés terroristes, compliquent la tâche. Des mandats d’arrêts internationaux sont lancés contre les personnes ayant semé la désolation au Mali ; l’apport de la justice internationale pour le Mali, ajoute t-il, doit être la mise en œuvre de ces mandats d’arrêt.
Pour Daniel Téssougué, ce comportement de ces organisations internationales n’est ni plus ni moins, qu’un mépris à l’égard du peuple malien. Très choqué par ce comportement, il paraphrase Aimé Césaire : « aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force. Et il est fait place pour tous au rendez-vous de la conquête humaine ». Autrement dit, pour M. Téssougué, il existe une justice au Mali. C’est pourquoi, il appelle à la retenue. « Le Mali s’est effondré un instant, mais ses hommes n’ont pas perdu pour autant la raison, ni poussé des cornes » a-t-il rappelé.
Aussi, le procureur près la cour d’appel de Bamako n’a pas manqué d’évoquer les tares de notre société. Elles ont pour noms : corruption, hypocrisie, injustice, etc. Il invite ses collègues magistrats à être exemplaires. Afin d’éradiquer ces maux qui minent notre pays. «Ne pas le faire, ne pas dire bon droit au nom du peuple souverain, c’est le trahir» a-t-il conclu.