L’inspiration des acteurs socio politiques est-elle réellement en panne ? Tout pour à croire quand on sait que de cette crise que vit le Mali depuis un peu plus d’un an, des dénominations d’instance ou de structure ne sont autre que la copie du déjà entendu ailleurs. Notamment le Conseil national de la transition, qui n’a pas passé et maintenant on parle de Commission Dialogue et Réconciliation. Cette dernière a été la trouvaille des Sud africains au sortir du régime d’Apartheid dans les débuts des années 1990. Et depuis, les pays africains n’ont pas trouvé mieux et chacun s’efforce de l’appliquer à n’importe quelle occasion et n’importe qu’elle circonstance.
Les acteurs socio politiques du Mali aussi s’emparent de la mode pour leur crise qui, à l’analyse, n’a que faire d’une Commission Dialogue Réconciliation.
Un décret l’a institué et un président et deux vice- présidents sont même déjà nommés. Un président mal ou pas connu à la tête d’un machin peu ou pas pertinent. Ce n’est pas la multiplication des structures qui garantira le mieux être du peuple mais leur efficacité.
Les décideurs ont montré à leur peuple que ce sont eux qui donnent à la nation l’orientation qu’ils souhaiteraient, qui les arrangerait. Sinon une frange de la population et des acteurs sociopolitiques, représentative du peuple, avait demandé des concertations nationales pour une refondation de l’état, de la nation. Mais, puisque cela n’était pas du goût de ceux qui ont géré le pays dans les vingt dernières années, dieu seul sait combien ils sont nombreux et malencontreusement puissants, cette idée a été combattue et maintenant balayée.
En lieu et place de ces concertations qui allaient dénoncer les mensonges et les dérives ayant causé la crise que nous vivons, les autorités de la transition, hormis l’armée nous ont sorti cette fameuse Commission Dialogue Réconciliation.
Du contenu, on lui donnera car il y a des spécialistes au Mali du remplissage, du bricolage et de montage grotesque de dossiers, de documents, seulement l’adhésion et l’enthousiasme du peuple risque de faire défaut. La montagne ne va-t-elle pas accoucher d’une sourie ? Attendons voir.
Réconciliation ! Avec qui ? Ceux qui ont fait entré les terroristes sur notre territoire, qui d’ailleurs ne sont pas représentatifs de leur entité ethnique, les terroristes, ceux qui ont menti ou spolié le peuple malien, pillé les caisses de l’Etat ?
Vérité ! Est-ce qu’il y en aura ? Viendrait-elle de qui ? Du pauvre, du riche ou du décideur, qui savent tous que le mensonge est érigé en mode de gouvernance dans notre pays.
Dialogue ! Oui entre communauté du nord pour le retour d’une cohabitation franche, sincère et respectueux, au sud il y aura difficilement dialogue entre le peuple et ses dirigeants parce qu’ils ne parlent plus le même langage, faute de confiance des premiers pour les seconds. Alors…
De notre petite expérience, nous n’avons rencontré aucun Malien qui ait espoir d’un avenir radieux de ce pays. Au lieu de changer de mentalité et de comportement, tout le monde désespère même ceux qui ont en charge de la gestion des affaires publiques.
Ceux, par qui ce changement de mentalité et de comportement devait arriver. C’est dire que l’on continue à mentir à ce pauvre peuple qui ne demande qu’à travailler et manger et se soigner. C’est tout ce qu’il peut espérer dans ce monde en désordre quasi permanent. Allah k’an ci gnouman na !
Drissa SANGARE
Commission de dialogues et de reconciliation (CDR)
Trois personnalités, trois identités, trois localités, un objectif commun
La liste des trois personnalités devant conduire les opérations de la fameuse Commission Dialogue et de Réconciliation, est connue depuis le samedi 29 mars dernier, à travers un communiqué de la présidence.
Ce communiqué est la suite logique du décret présidentiel du 6 mars 2013, portant création de la Commission Dialogue et Réconciliation, qui était attendu non seulement par tous les Maliens mais aussi les partenaires du Mali.
En attendant la nomination des autres membres de ladite commission, soit les trente personnes, les trois présidents sont connus.
Qui sont-ils ?
Le premier, M. Mohamed Salia Sokona, président est Sarakolé bon teint. Né le 19 août 1947 en Guinée, est ancien ministre de la Défense, ancien ambassadeur du Mali au Burkina Faso, au Niger, en France, au Vatican et en Espagne. Diplômé de l’Ecole normale d’Administration, M. Sokona a supervisé les opérations relatives au déplacement des populations maliennes dans le sud de l’Algérie en Mauritanie et au Burkina Faso. Ses proches parlent d’un homme de dialogue et de consensus, géographiquement, il faut le situer au sud de notre pays.
La deuxième personnalité, c’est-à-dire, la 1re vice-président est une femme très connue dans notre pays.
Madame Traoré Oumou Touré est née en 1959 à Niafounké jusqu’à sa nomination, elle était la présidente de la Coordination des associations et ONG Féminines du Mali (CAFO) et 7è vice-présidente de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Mme Oumou Touré est diplômée de l’Ecole normale Supérieur (ENSUP). Sa particularité est son métissage. Géographiquement on peut situer les origines de la dame de fer au centre du pays.
La troisième personnalité est un touareg, né a Aguel –Hoc, dans la région de Kidal. Mety Mohamed Ag Rhissa est enseignant, converti dans le métier des armées comme douanier, ancien chef du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), il a pris part à la conception du Pacte national de 1991.
Mety Ag Rhuissa a servi dans les 8 régions du Mali, d’abord en tant qu’enseignant ensuite comme agent des Douanes. Le gros du travail va normalement lui revenir, du moment où la réconciliation va se faire dans sa communauté d’origine.
Notons qu’a cela doit s’ajouté 30 autres personnes qui seront tous nommés par le président de la République par intérim.
Toutes ces personnes, dans leurs différences doivent avoir un objectif commun, le Mali, dans sa forme laïque et républicaine, donc tout ce qui ne sera pas dans cette logique, ne fera pas partie de leur mission.