L’annonce a été faite au cours d’une conférence débat le samedi 30 mars 2013. C’était dans une salle de conférence du Grand Hôtel de Bamako.
« Quel président et quelle classe politique pour le Mali après les élections présidentielles de 2013 » tel était le thème de la conférence débat, organisée par l’Union des Patriotes pour la République (U.R.P). Deux conférenciers, tous militants de l’U.R.P, se sont succédés à la tribune pour, disent-ils, « contribuer à éveiller la conscience des jeunes afin de leur permettre de faire un choix éclairé, car leur avenir en dépend».
Le premier orateur du jour n’a pas tergiversé. Avocat de son état, Me Modibo Diakité n’a pas fait de cadeau aux dirigeants des deux régimes qui ont géré le Mali au cours des 20 dernières années. « On s’est menti pendant plus de deux décennies. Cet état de fait ne peut plus continuer », s’est-il indigné avant de faire le portrait robot type de président dont le Mali a besoin à la sortie des élections présidentielles de juillet prochain.
Le futur président, pour l’avocat, doit-être élu sur la base d’un projet de société cohérent avec un programme chiffré, ponctué d’un chronogramme clair et précis. Il doit relever trois défis majeurs, à savoir la sécurité de tout le territoire national, la gouvernance et la promotion des droits humains. Bref, un président qui doit rassembler tous les maliens.
Pour ce faire, il doit proposer une solution à la crise scolaire et universitaire, afin de permettre à l’école malienne de sortir de ce cycle infernal d’années blanches et d’années facultatives, avec son corolaire de formations au rabais. Me Diakité a condamné ce qu’il qualifie de méthodes frauduleuses pour accéder au pouvoir, allusion faite à la distribution de pagnes, tee-shirts, thé, billets de banque aux électeurs. Il dit avoir le sentiment que le président, dans la plupart du temps, joue le rôle d’homme d’affaire qui ne fait que distribuer les marchés publics. «Toute chose à bannir dans la gestion des affaires publiques» a-t-il souligné. C’est la raison pour la quelle, insiste-t-il, il ne faut plus admettre que ceux qui ont gouverné le Mali au cours des 30 dernières années ne reviennent au pouvoir. Ils n’ont plus rien à prouver. Me Diakité a ajouté que le futur président du Mali doit entreprendre de grands travaux créateurs d’emplois pour la jeunesse, fer de lance de tout développement. Par exemple la zone office du Niger devrait, à en croire ses propos, subir de véritables aménagements pour, d’une part, donner de l’emploi aux jeunes, mais d’autre part assurer l’autosuffisance alimentaire du pays. Et l’avocat d’ajouter que l’argent ne doit plus être le facteur déterminant pour être admis à la fonction publique, comme ce fut le cas dans un passé récent.
Le deuxième conférencier, président du parti a, quant à lui, appuyé les propos de son prédécesseur. Pour le Dr Modibo Soumaré, tout ce que le Mali a vécu et continue de vivre n’est que la résultante d’un mode de gestion caractérisé par la banalisation de la corruption, le manque de sanction et le manque d’encouragement du mérite.
En clair, pour lui, l’Etat est laxiste. C’est dans ce climat délétère, malheureusement, que des bandits armés de tout acabit ont régné en maîtres pendant un bon moment au nord du pays. C’est pourquoi, dit-il, « c’est l’occasion où à jamais de rompre avec tous les systèmes de corruption et de népotisme érigés en mode de gestion et de gouvernance pendant des années durant. C’est la seule alternative. Il est temps pour tous ces gens d’aller à la retraite. Le pays a besoin actuellement d’un nouvel homme pour bâtir un nouvel Etat fort», a-t-il conclu.
A noter que la rencontre s’inscrivait dans le cadre de la célébration du 8 mars, journée internationale de la femme. La présidente des femmes de l’U.R.P, Assa Traoré l’a mentionné à l’ouverture des travaux.
Auparavant une minute de silence avait été observée à la mémoire des soldats maliens et étrangers tombés sur le champ de l’honneur. Le Mali, ont promis les militants de l’U.R.P, ne les oubliera jamais.