Depuis quelques jours, le sujet qui fait tant de polémique c’est bien celui de la condamnation du célèbre chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath. Après la condamnation de Ras Bath à 12 mois d’emprisonnement ferme et 100.000 F CFA d’amendes et de Djougous à 6 mois avec sursis et 50.000 F CFA d’amendes, les interprétations se multiplient. Certains avancent que dès l’arrivée du chroniqueur de l’Europe, il sera directement conduit en prison ; d’autres prouvent qu’il a la possibilité de faire Appel au niveau de la cour d’Appel. C’est pour mettre fin à la polémique autour de cette décision du tribunal de la commune IV et informer le peuple Malien de l’appel qu’ils ont fait au niveau de la cour d’appel, que les Avocats de Ras Bath ont animé une conférence de presse ce vendredi à la maison de la presse à 15 heures.
A l’entame de ses propos, Me Maliki Ibrahim a d’abord fait savoir aux journalistes que l’appel a été fait par le collectif des avocats de Ras Bath. Il n’a pas hésité de dénoncer toutes les irrégularités constatées lors du procès de Ras Bath avant de laisser entendre qu’ils n’ont pas pu comprendre pourquoi le procureur a refusé le renvoi du procès à une date ultérieure. Dans son argumentaire, Me Maliki Ibrahim a précisé que la demande du renvoi du procès est un droit pour l’accusé et cela jusqu’à trois fois. Selon les dires du président du collectif des avocats de Ras Bath, cette décision est plus politique que juridique car le tribunal a refusé à ce que l’accusé s’explique. Si la chance avait été donnée à Ras Bath pour qu’il s’explique, il ne sera jamais condamné car il saura bien se défendre, a dit Me Maiga .
Pire, le président du collectif des avocats de Ras Bath affirme que le tribunal de la comme IV a même violé l’article 35 de la loi sur la presse et le délit de presse. Dans l’esprit de cette loi, s’il y a un auteur, ce n’est pas Ras Bath ; lui, il devrait être poursuivi comme complice et le directeur de la radio comme co-auteur ; a-t-il précisé.
Selon Me Maliki Ibrahim, toutes ces incohérences lors du procès prouvent que la condamnation de Ras Bat n’a pas été faite sur la base du droit mais de la politique avant de laisser entendre que derrière cette décision de condamnation de Ras Bath, se cache le musèlement. Pour lui, personne ne peut intimider ni Ras Bath ni ses avocats car on peut jamais intimider des hommes qui se battent pour des causes justes au nom de leur patrie. Il a aussi précisé que le combat de Ras Bath n’a aucune intention d’inciter les troupes à la désobéissance mais pour la refondation du Mali. Avant de terminer son intervention, Me Maliki affirme qu’ils ont saisi la cour d’Appel et il affirme que la décision du tribunal de la commune IV sera infirmée par le juge d’Appel. Nous n’avons aucun doute que lors que nous serons devant le juge d’Appel, cette décision sera purement et simplement infirmée car elle viole le texte sur le délit de presse, a-t-il confirmé.
A sa prise de parole, Me Siriki Zana Koné n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer la condamnation injuste et politique de son client Ras Bath. Pour lui, si c’est le droit, Ras Bath ne sera pas condamné. Il a promis qu’ils continueront à assurer la liberté de leur client dans la légalité. Selon Me Koné, le refus du renvoi du procès prouve que le procès n’a pas été juridique mais politique. Me Koné affirme que Ras Bath se promènera dans la ville de Bamako comme il le faisait avant son départ en Europe et que personne n’a l’autorisation de l’arrêter. Me Koné avance que son client sera libre une fois devant le juge d’appel .Pour lui, si le renvoi était fait pour permettre à Ras Bath de dire sa part de vérité, les Maliens comprendront qu’ils veulent juste faire taire le chroniqueur Bath. Avant de conclure, il affirme ne pas comprendre que, eux, ils ont attendu le procureur de la commune IV durant six mois pour un travail qu’il devrait faire en huit jours, et que ce dernier refuse de renvoyer le procès qu’ils n’ont demandé qu’une seule fois en raison du déplacement de leur client. Me Zana rassure que Ras Bath ne sera pas arrêté dès son retour de l’Europe, le procès aura lieu et il se défendra.
B. Guindo