Dans le cadre de la commémoration du 1er anniversaire de sa création, le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) a organisé le Samedi 30 Mars 2013, à la Maison de la Presse une conférence de presse sur la situation socio- politique et sécuritaire au Mali un an après le coup d’Etat. La rencontre, présidée par M. Ibrahima N’Diaye 1er Vice-président du FDR, s’est déroulée en présence d’autres dirigeants du front.
Après la minute de silence observée pour les souffrances des populations des régions du nord et à la mémoire des soldats Maliens et étrangers tombés sur le champ de l’honneur, M. Ibrahima N’Diaye a dans son mot de bienvenue déclaré que l’objet de la rencontre était tout simplement de faire le bilan d’un an de parcours pour le FDR.
La parole est alors revenue à M. Sidi Bocoum principal conférencier du jour et secrétaire administratif du FDR de faire un large exposé sur les raisons de la création de front et son parcours durant un an d’existence.
M. Bocoum affirmera que pendant que certains soutenaient ouvertement le putsch ou que d’autres, sournoisement, tricotaient avec la junte militaire, sentant que le coup de force était un gros danger pour la stabilité et la sécurité du pays, les associations et partis politiques démocratiques ont mis en place le FDR, dès le 24 mars, pour organiser la résistance contre le coup d’Etat, exiger le rétablissement de l’ordre constitutionnel et le retour des mutins dans leurs casernes. Ce faisant, le FDR s’est résolument inscrit dans le sens de l’Histoire et sur le chemin de l’honneur dans la tradition de luttes héroïques de notre peuple contre l’oppression et pour la liberté.
Selon le secrétaire administratif du front, « douze mois durant, le regroupement a maintenu haut le drapeau de la lutte pour la restauration de la Constitution, pour la dignité du Peuple Malien et pour la libération du territoire national occupé par des groupes armés terroristes. »
A la réponse à la question de savoir où en est le Mali un an après le coup d’Etat ?, M. Bocoum dira que la résistance des forces démocratiques et la mobilisation internationale ont conduit à la restauration de l’ordre constitutionnel, à travers notamment l’installation du Président de l’Assemblée Nationale comme président de la République par intérim et la réhabilitation du parlement et des autres Institutions de la République.
Toutefois, et toujours selon M. Bocoum, le retour de l’armée dans les casernes et la soumission de l’autorité militaire aux autorités publiques et politiques constitutionnelles sont loin d’être effectifs.
En effet, selon M. Bocoum, «l’accord-cadre du 6 avril 2012 a aménagé un espace sur la scène publique pour les auteurs du coup d’Etat qui ont été par ailleurs amnistiés malgré les dispositions claires de la Constitution qui qualifient le coup d’Etat de crime imprescriptible contre le peuple malien ».
La présence continue de la junte militaire dans la vie politique, a été aussi marquée aussi par les violations graves des droits humains commises par des membres des Forces armées et de sécurité tout au long des 12 derniers mois à savoir les multiples interpellations, arrestations et détentions, les tortures, les exécutions sommaires (notamment à la cité universitaire le 30 avril 2012), les disparitions forcées ( de militaires arrêtés à la suite du conflit entre bérets rouges et bérets verts), les atteintes répétées à la liberté d’expression, les violences physiques contre les journalistes en particulier.
Au même moment, la rupture de chaine de la commandementnt consécutive au putsch, a favorisé, l’occupationon des 2/3 de notre pays.
Le secrétaire administratif du FDR est enfin revenu sur les événements des 8, 9 et 10 janvier 2013 à Bamako quand, selon lui certains réclamaient le départ immédiat du Président de la Transition. A propos, le FDR réclame solennellement la création d’une commission d’enquête judiciaire et parlementaire pour faire toute la lumière sur cette affaire et soutient par ailleurs la transformation de la Misma en une opération de stabilisation des Nations-Unies destinée à appuyer les efforts internationaux pour restaurer une paix durable au Mali.