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Reforme constitutionnelle au Mali : La Tribu Touareg Kel Ansar opte pour la carte prépayée du président IBK
Publié le mardi 1 aout 2017  |  Nouveau Réveil
Comunaute
© Autre presse par internet
Comunaute Arabe du Mali
le 2nd tour de la présidentielle malienne, La communauté Arabe du Mali lance un appel à ses ressortissants de voter IBK
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C’est sans appel : le dimanche 23 juillet dernier à l’Hôtel Salam, lors d’une conférence de presse, le chef de l’influente tribu touareg des Kel Ansar a déclaré son soutien au projet de réforme constitutionnelle proposé par le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) au Mali.
C'est à travers une déclaration que le chef de la Tribu Kel Ansar Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmed dit "Nasser" a affirmé un soutien indéfectible au projet de révision constitutionnelle.
La tribu touareg Kel Ansar est l'une des plus anciennes et historiques du Mali. Elle est installée depuis plusieurs siècles sur un vaste territoire couvrant les trois régions de Tombouctou, Taoudeni et Gao, et qui s'étend de la frontière mauritanienne à la frontière nigérienne.
En s'exprimant publiquement, le chef de la tribu Kel Ansar est venu apporter son aide au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta une semaine après la dernière tentative de l'opposition malienne de faire échouer le projet de révision constitutionnelle par la grande marche populaire tenue à Bamako le 15 juillet dernier.
Toutefois, ce projet de révision constitutionnelle adopté en conseil des ministres puis à l'Assemblée Nationale, le 3 juin 2017 est massivement rejeté par l'ensemble des partis politiques de l'opposition et leur plateforme populaire "An tè abana" ("Touches pas à ma constitution"). Deux points sensibles concentrent la contestation: la modification de l'article 118 qui attribue au président le pouvoir de nommer le président de la Cour constitutionnelle, et la possibilité pour le même président de nommer un tiers des sénateurs. Cette dernière mesure était adoptée à l'issue d'un récent référendum présidentiel en Côte d'Ivoire.
Pour les populations du Nord malien, le projet est très important d’autant qu’il permet d'asseoir les conditions de mise en place des accords de paix signés à Alger en avril 2015. Il prévoit ainsi la création des Assemblées régionales dans les cinq régions du nord dotées de larges compétences.
Le chef "Nasser" a déclaré que la tribu touareg Kel-Ansar se montrait « solidaire des plus hautes autorités de la République dans le cadre du processus de révision constitutionnelle en cours ». Bien plus, il a promis une large mobilisation pour la victoire du Oui. Aussi, il a rappelé que sa communauté s’inscrivait dans la logique de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du processus d’Alger et a salué "la représentation des légitimités traditionnelles au sein de la 2ème chambre prévue dans le texte".
Selon des sources, d'autres communautés tribales et ethniques devraient se prononcer en faveur du "oui" pour soutenir la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle.
Pour le conférencier de la tribu Kel Ansar, Alakfach Ag Ahmedou expert en gouvernance, « toute personne qui s'oppose à ce lifting de la constitution malienne de 1992 se démarque purement et simplement de l'accord d'Alger ». Alakfach demande aux Maliens de la diaspora vivant au Sénégal et au Burkina-Faso -qui ont manifesté leur opposition au texte- d'observer que les constitutions des pays où ils résident permettent aussi à leur président de nommer le président de la Cour constitutionnelle. « Ça leur réussit, pourquoi pas la même chose au Mali? ». Il a également cité l'exemple des États Unis, l'Italie et la France, où les présidents des Cours constitutionnelles sont nommés par les présidents de la République.
En avril 2016, lorsque des tensions ont émergé entre les forces françaises de Barkhane et la population de Kidal, dont l’aéroport était envahi de manifestants, "Nasser" avait participé à une réunion à l’ambassade de France aux côtés du leader de la tribu des Ifoghas, Mohamed Ag Intallah. La réunion avait permis de négocier les conditions de la libération de certains prisonniers touaregs et permis de désamorcer, en partie, la crise.
Le 28 août dernier, alors que des affrontements avaient eu lieu entre le Gatia, une milice armée composée de touaregs Imghads et la Coordination des Mouvement de l’Azawad (CMA) -composée des anciens groupes rebelles- autour de Kidal, "Nasser" a organisé une réunion entre les représentants des deux parties devant les deux grands chefs religieux de notre pays Ousmane Madani Haïdara et Mahmoud Dicko. Il expliquait alors vouloir mener "une démarche pacifique" commencée depuis son intronisation en mars 2015 "pour ramener la paix et permettre notamment aux quelques 50 mille réfugiés maliens vivant en Mauritanie dans le camp de M’Bera en Mauritanie de rentrer chez eux". Il place aujourd'hui son initiative de soutien du projet de révision constitutionnelle dans la continuité de cet "effort de paix" pour le Mali.
Le Mardi 4 juillet dernier, la Cour constitutionnelle du Mali a exigé "quelques corrections" afin que le projet de révision de la constitution puisse être à nouveau présenté et soumis au référendum.
Diallo
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