Déclarés admis au baccalauréat malien, session de juin 2017, 221 candidats des académies d’enseignement de Kati, de Diola et de Koulikoro ont été recalés une semaine plus tard. Réunis au sein d’un Collectif, les parents des candidats recalés sont décidés à ne pas se laisser faire. Accompagnés de leurs enfants, ils nous ont reçus le vendredi 28 juillet à Fana. La rencontre était présidée par Abdoulaye Konaté, porte-parole du Collectif.
Le porte-parole d’une voix empreinte de tristesse, explique comment les parents ont appris l’information selon laquelle le ministère de l’Education nationale a décidé de recaler leurs enfants. Selon Konaté, tout commence le mardi 25 juillet, 6 jours après la proclamation des résultats officiels du bac. Les parents des candidats sont convoqués par téléphone par les différents proviseurs des lycées fréquentés par leurs enfants. Ils sont alors informés de la décision du ministère, via les directeurs d’académies de Diola, de Kati et de Koulikoro, de recaler les enfants. Motif invoqué: les enfants auraient été déclarés admis suite à l’indélicatesse des agents de saisi du secrétariat du pôle de correction des épreuves de la région de Koulikoro. En outre, certains candidats déclarés non admis par erreur le 19 juillet se se voient admis à la faveur des nouveaux résultats. Du jamais vu au Mali! Entendant la nouvelle, les candidats recalés fondent en larmes. D’où la décision des parents de créer un Collectif pour sécher les larmes des jeunes qui dépriment de jour en jour. Selon Konaté, plusieurs d’entre eux ne veulent plus retourner à l’école pour ne pas être la risée de leurs camarades. D’autres ont déjà pris la route de l’émigration.
Le porte-parole du Collectif estime que cette affaire jette un discrédit total sur les examens au Mali. Il indique que la majeure partie des recalés sont de la série scientifique: or, le gouvernement crie sur tous les toits qu’il est dans une campagne de promotion de la science.
Marie Rose Coulibaly, porte-parole des femmes du Collectif, dit ne pas comprendre l’origine des prétendues erreurs commises par le secrétariat du pôle de correction de Koulikoro. Elle se demande pourquoi les erreurs n’ont pas concerné les autres séries puisque c’est le même secrétariat qui a fait tout le travaillé pour toutes les séries.
Le collectif exige que les premiers résultats du bac soient reconnus, quitte à y ajouter une liste additive des nouveaux admis. Il se dit prêt à user de tous les moyens de droit pour avoir gain de cause.
Les explications du ministre de l’éducation nationale
Dans un communiqué diffusé le mercredi 26 juillet 2017, le ministère de l’Education nationale a donné les raisons de la seconde proclamation des résultats du baccalauréat. Le communiqué, signé du ministre Mohamed Ag Erlaf, dit qu’après la proclamation des premiers résultats du baccalauréat, le 19 juillet 2017, de graves anomalies ont été révélées au niveau du secrétariat du pôle de correction de Koulikoro qui regroupait les académies d’enseignement de Dioïla, de Kati et de Koulikoro. Une mission du département a alors été dépêchée à Koulikoro aux fins de procéder aux vérifications nécessaires. A l’issue de ses travaux, la mission a constaté l’omission des moyennes annuelles de plusieurs candidats réguliers, le manque de vérification des notes après la saisie et de nombreuses erreurs de saisie. Ces anomalies constatées ont été corrigées et, conformément à l’article 38 de l’Arrêté N° 1385 du 7 mai 2014 portant organisation du baccalauréat, les candidats qui ont échoué du fait des anomalies constatées ont été rétablis dans leurs droits et déclarés admis. En revanche, ceux qui, du fait de l’indélicatesse des agents de saisie, ont été indûment déclarés admis ont été recalés. Le ministre de l’Education dit présenter ses excuses aux candidats et aux parents d’élèves victimes des erreurs et a promis de sanctionner les auteurs de ces fautes professionnelles conformément à la législation en vigueur.