Bamako - Le soutien de la France et de l'Allemagne à la création par les pays du G5 Sahel d'une force anti-jihadiste conjointe va augmenter et bénéficier d'autres contributions européenness, a assuré mardi à Bamako la ministre allemande de la Défense, Ursula Von Der Leyen.
"Nous avons échangé sur les projets du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie), surtout sur l'initiative franco-allemande de soutenir la force conjointe du G5 Sahel et d'améliorer la formation des troupes de cette force", a déclaré à la presse Mme Von Der Leyen à l'issue d'un entretien avec le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
"Cette initiative franco-allemande va se renforcer et faire en sorte que d'autres pays européens nous rejoignent dans notre soutien au G5 Sahel", a ajouté la ministre allemande, qui a également rencontré le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif.
Cette visite intervient six jours après la mort de deux Casques bleus allemands dans un accident d'hélicoptère lors d'une mission d'observation des combats dans le nord du Mali entre groupes armés, pourtant signataires de l'accord de paix de 2015.
Les corps de ce ces deux militaires ont été rapatriés samedi après une cérémonie à l'aéroport de Bamako au cours de laquelle ils ont été décorés à titre posthume par le président malien et par les Nations unies.
Mme Von Der Leyen avait auparavant effectué une visite conjointe au Niger avec la ministre française des Armées, Florence Parly, qui achevait mardi une mini-tournée au Sahel, entamée au Tchad dimanche.
Dans la matinée, Mme Parly s'est rendue à Gao, pour rencontrer les soldats déployés dans cette ville du nord du Mali au sein de l'opération française Barkhane.
Les dirigeants du G5 Sahel, aiguillonnés par le président français Emmanuel Macron, ont acté le 2 juillet à Bamako la constitution de cette force antijihadiste régionale et débloqué des fonds pour commencer ses opérations en octobre.
Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, le G5 a réactivé en février à Bamako ce projet de force conjointe, initialement lancé en novembre 2015.