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Désarmement du Gatia: Barkhane outrepasse ses missions
Publié le mercredi 2 aout 2017  |  Info Matin
Arrivée
© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
Arrivée du Président de la France à Gao en marche du 27è Sommet Afrique France
Arrivée du Président de la République Française, François Hollande à Gao le Vendredi 13 Janvier 2017 en marche du 27è Sommet Afrique France qui se tient à Bamako.
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Pour la première fois, les affrontements armés entre la Coordination des mouvements armés (CMA) et la Plateforme du 14 juillet ont tourné, la semaine dernière, en faveur de la Coordination. Elle est arrivée à déloger le Gatia de plusieurs de ses bases dans la région de Kidal et même au-delà. Si toutes les raisons de cette ‘’victoire éclatante’’ de la CMA sur la Plateforme restent encore à déterminer, il n’en demeure pas moins que Barkhane a été accusée par plusieurs sources concordantes d’avoir défait les éléments du Gatia de leurs armes lourdes, quelques jours avant les affrontements. Pour quel droit Barkhane se permet-elle alors cette ingérence entre ces groupes qui se démarquent pourtant des terroristes ?

Pour achever la mission de la force Serval qui a chassé les groupes djihado-terroristes des grandes villes du nord de notre pays, la France a mis en place une autre force, Barkhane pour lutter exclusivement contre le terrorisme au Sahel (Tchad, Niger, Burkina, Mali et Mauritanie).
De plus en plus, des sources concordantes font état d’un parti pris de cette force en faveur de la Coordination des mouvements armés au détriment de la Plateforme, deux groupes fréquemment en belligérance pour le contrôle de Kidal. En tout cas, dans une interview accordée à un Journal de la place, le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahmoud, a déclaré : « La position qu’ils (éléments de la CMA) ont attaquée a été presque entièrement désarmée, quelques jours avant, par Barkhane. Ils ont saisi les armes lourdes et ils nous ont dit que la CMA n’allait pas nous attaquer. Le jeudi, la CMA a quitté Kidal devant Barkhane et ils sont venus nous attaquer ».
Le secrétaire général du GATIA va plus loin : « C’est Barkhane qui a désarmé l’ennemi d’un autre. Nos 3 éléments qui sont morts jeudi ont été tués par une roquette de mortier alors que nos roquettes ont été prises par Barkhane et ce sont le même type de roquette qui nous a attaqués. Nous avons l’interdiction d’en posséder, mais pour la CMA c’est permis ». Jusque-là, cette information n’a jamais été démentie par la force Barkhane. Toute chose qui donne raison à ses détracteurs qui ont toujours dénoncé le parti pris de la France en faveur de ces « amis » que sont les Ifoghas.

En prenant une telle position en faveur d’un groupe armé au détriment de l’autre, la force Barkhane outrepasse sa mission qui est de lutter essentiellement contre le terrorisme dans les États du Sahel.

Officiellement, la CMA et le GATIA n’étant pas des mouvements terroristes, la force Barkhane n’a pas à intervenir dans les affaires de deux groupes parties à l’accord pour la paix, au point d’aller jusqu’à désarmer les combattants du GATIA.
Hélas, c’est ce qui est arrivé, la semaine dernière occasion la débâcle du GATIA pour faire de la CMA, la seule maître absolu de Kidal, qui serait aujourd’hui, non seulement la base principale de la CMA, mais également celle des organisations terroristes.
Requinqués en bloc d’avoir délogé leurs anciens compagnons d’infortune et pour montrer leur suprématie, avec la complicité de Barkhane, les responsables de la CMA vont jusqu’à imposer désormais des conditions au gouvernement, conduisant à la mise en cause même de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Les nouvelles revendications de la CMA égrainées devant la mission des bons offices dirigée par l’imam Mahmoud Dicko ne semblent pas plaider en faveur de l’attachement de Kidal à l’accorde du 20 juin.
C’est à juste titre que des voix s’élèvent à Bamako, notamment la Coalition pour le peuple (CPP) qui regroupe plusieurs associations de jeunes notamment du Nord du Mali, pour « dénoncer le soutien des forces françaises et la MINUSMA à la CMA au détriment de la Plateforme et les Forces armées et sécurité du Mali », à travers l’organisation d’un sit-in, le jeudi prochain, devant l’Ambassade de France à Bamako.

D’ailleurs, la CPP invite la population de sortir massivement pour prendre part à son sit-in du jeudi prochain lors duquel, elle demandera le départ pur et simple des forces étrangères du Mali.

Par Sékou CAMARA
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