L’accord pour la et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger connait depuis quelques semaines des difficultés, à cause des violences liées aux affrontements entre Imghads et Ifoghas. Pourtant, de nombreux cessez-le-feu ont été signés entre les parties au conflit du nord pour permettre la mise en œuvre de cet accord, dont la MINUSMA en est garante. Un pied de nez à la force onusienne qui estime pourtant avoir les moyens nécessaires pour imposer la paix.
Où est passée la MINUSMA ? La question mérite son pesant d’or face aux nombreuses violations du cessez-le-feu par la CMA et la GATIA sur le terrain mettant en danger la sécurité et la vie des populations civiles.
La dernière en date, le 28 juillet dernier, loin de ses bases, la CMA est venue déloger le GATIA de la ville Ménaka. Au paravent, elle avait simultanément attaqué et délogé cet adversaire de plusieurs de ses bases autour de Kidal, à la suite de violents combats qui se sont soldés par plusieurs morts et des blessés.
Aussi, la tension reste-t-elle toujours très vive entre les deux groupes.
Alors que les deux groupes armés se rejettent la responsabilité de la violation du cessez-le-feu, certains observateurs reprochent à la MINUSMA, qui a pour mission d’imposer la paix, d’assister aux affrontements entre les deux protagonistes sans intervenir.
Un comportement qui laisse perplexe beaucoup d’observateurs quant à la capacité de cette force de faire respecter le cessez-le-feu sur terrain.
Pourtant, on se rappelle qu’à l’issue des travaux de la 19e session du Comité de suivi de l’accord, le Chef de la mission onusienne, Mahamat Saleh ANNADIF, avait laissé entendre que le CSA ne va plus demander, mais va exiger le cessez-le-feu. « En tant que représentant du SG de l’ONU, j’ai beaucoup de moyens prévus par les textes pour exiger et faire respecter le cessez-le-feu », avait-il menacé à l’issue des travaux de cette rencontre.
Au regard de la réalité du terrain, on se demande où sont passés ces moyens annoncés par M. ANNADIF pour imposer le calme sur le terrain afin de permettre la mise en œuvre de l’accord qui traine ?
Ce qui est évident, c’est que depuis cette déclaration fracassante de M. ANNADIF, les combats n’ont jamais cessé sur le terrain au grand dam des populations civiles que la mission onusienne a le devoir de protéger, conforment à son mandat.
Loin de nous l’intention de douter de la volonté de cette force de faire en sorte que la paix revienne au Mali, nous nous interrogeons sur certains comportements troublants qui frisent avec le laxisme, voire la complicité ou la duplicité de la MINUSMA avec les Ifoghas.
Dans un passé récent, il nous revient de sources dignes de foi que cette force onusienne n’était pas loin d’obliger le GATIA à stopper son offensive contre la ville de Kidal par des moyens militaires.
Mais face au recours de la violence armée, dont la CMA est à l’origine ces derniers temps, on ne sent plus cette détermination chez la communauté internationale à obliger les parties au respect de ses engagements.
Aujourd’hui ni la mission de bons offices dirigée par, le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Mahmoud DICKO, ni la force BARKHANE et encore moins la MINUSMA ne semble parvenir à mettre fin aux velléités d’occupation des villes du nord par la CMA.