Inculpé au départ pour vol qualifié, Bourama Coulibaly dit Reggae et Mohamed Gaye dit Béré ont été finalement déclarés non coupables à la suite de l’audience du mercredi 3 avril 2013 par la cour d’assises de Bamako. La Cour était présidée par Moussa Oudé Diallo assisté par des conseillers, des accesseurs et d’un Greffier. Le banc du Ministère public était occupé par Mme Keïta Djénèba Karabenta.
L’affaire ministère public contre Bourama Coulibaly dit Reggae et Mohamed Gaye dit Béré était inscrite au rôle du jour. Pourtant selon l’arrêt de renvoi, « Courant novembre 2011, vers 03 heures du matin, le Sieur Sékou Diallo quittait Banconi Djankinèbougou pour se rendre chez lui. Arrivé devant sa porte il gara sa moto pour ouvrir le portail, soudain il aperçu quatre individus dont trois étaient cagoulés et le quatrième portant une casquette. Ce dernier s’avança vers lui et aspergea son visage de gaz il le saisissait par le col de sa chemise, s’en suivra une bagarre. Les deux autres vinrent en appui à leur camarade et le quatrième chercha à mettre la moto en marche. Vu son insistance, l’un d’entre eux intima l’ordre de tirer sur lui. Pour avoir la vie sauve, il céda ainsi donc et ils emportèrent la mobylette ».
Quelques jours après, il aperçu Bourama Coulibaly dit Reggae dans son grin d’amis en train de prendre du thé. Mais ce jour là, ce dernier a réussi à s’échapper. Deux jours après Bourama Coulibaly fut arrêté par la police du 6ème arrondissement. Au commissariat, il avoue en déclarant que la moto se trouve avec Mohamed Gaye alias Béré, le receleur. Mais par la suite, ils ont tous nié toute participation aux faits de vol et de recel. Toujours selon l’arrêt de renvoi, la victime a déclaré que Bourama était le seul de ses agresseurs à agir à visage découvert. Les renseignements généraux fournis au dossier sont défavorables aux inculpés. Les deux inculpés sont des repris de justice. Les faits annoncés sont prévus et punis par les articles 252 et 254 du code pénal. Lors de son réquisitoire, le ministère public représenté par Mme Keïta Djénèba Karabenta a affirmé qu’en matière de vol, les jeunes voient l’argent facilement. Au delà même du vol, l’usage du gaz lacrymogène constitue un crime, a-t-elle dit. Avant d’ajouter que les éléments constitutifs de l’infraction sont réunis : en conséquence il faut retenir les inculpés dans les liens de l’accusation. « Moi même je suis à Garantiguibougou, chaque nuit il y’a des vols dans ce quartier et à Kalabancoro. Des paisibles citoyens sont dépossédés de leurs biens, même souvent tués à cause de leurs biens », a déclaré le ministère public. La défense des inculpés assuré par Me Diakaridia Djiré a indiqué qu’il n’y’a pas de preuve alors que la justice rend les décisions à travers des preuves apodictiques. « Nous sommes dans un cas de violation flagrant des droits de l’homme. Car l’infraction de vol qualifié n’est pas constituée. Je demande l’acquittement pur et simple de mes clients. Même si le vol est constant mais rien ne prouve que la faute incombe à mes clients », a-t-il dit. Avant de signaler que l’enquête a été faite dans la précipitation. Lors de la réplique du ministère public, elle a souligné que la preuve existe en matière pénale mais l’intime conviction du juge compte aussi. Le président de la cour, Moussa Oudé Diallo, a affirmé qu’après avoir délibéré conformément à la loi, les deux inculpés ont été acquittés par faute de preuve d’autant plus que la partie civile n’est pas présente.