En faisant savoir aux ministres ADEMA du Gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA qu’une candidature de l’ADEMA à la présidentielle de 2018 ne m’indisposerait pas ‘’ lors du Conseil des Ministres du mercredi 26 juillet 2017, IBK a non seulement clôt le débat sur la candidature interne, mais il a aussi montré aux ministres ADEMA qui s’agitaient autour du soutien du parti à son égard dès le premier tour qu’il ne faut jamais couper la branche sur laquelle on est assis qui est le Parti qui t’a amené à ce niveau de responsabilité. L’intervention d’IBK de cette façon doit faire honte aux ministres ADEMA qui se battaient pour leur seul intérêt en abandonnant le Parti qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Certains ont même payé de l’argent, une forte somme en euros pour y être depuis 2013 selon les rumeurs. Avec une telle moralité, peut-on faire confiance à de tels responsables pour le sauvetage du Parti Non ! Nous tirons deux enseignements de la réaction du Président IBK.
Le premier enseignement est qu’IBK s’attendait effectivement à un soutien de l’ADEMA en 2018 après avoir cheminé avec elle pendant quatre ans, avec une portion congrue pour l’ADEMA pour le partage du gâteau.
Le deuxième enseignement est qu’effectivement le président sortant IBK s’attendait à un soutien massif des partis de la majorité dès le premier tour. Avec la candidature de l’ADEMA, ce plan ne marchera plus. Cela était possible avec les petits partis qui n’ont pas la chance de se classer dans les six premières places à l’élection présidentielle, mais cela n’est possible qu’avec des partis comme l’ADEMA, deuxième force politique du pays, le CNID, le MPR, la CODEM au risque de disparaitre définitivement de la scène politique. Lorsque l’ADEMA a rassemblé presque une quarantaine de partis sous l’appellation ‘’ADP’’ pour un deuxième mandat pour ATT en 2007, ce soutien a été très vivement critiqué par le candidat IBK. Pour lui cette pratique ne faisait pas parti des règles démocratiques, surtout lorsque ces partis bénéficient de financement publics. Pourquoi maintenant s’attend-t-il à un soutien massif dès le premier tour de l’élection présidentielle en 2018du parti de la Ruche. C’est vouloir d’une chose et de son contraire.
Où est la logique dans les agissements de nos hommes politiques ? On condamne un principe lorsqu’on n’est pas au pouvoir et on le réclame une fois qu’on à le même pouvoir. Pourquoi alors faire circuler de l’argent lors des assises du 22 juillet2017 afin de faire rallier ceux qui sont opposés à un soutien dès le premier tour à IBK ?
Et pourquoi, tous ces agissements des membres de la cinquième colonne dans la Ruche ? L’ADEMA n’a pas trahi IBK, c’est plutôt IBK qui trahit les partis qui l’ont soutenu. Voici les faits qu’on peut lui reprocher. En effet, lorsqu’IBK devenu Président de la République, lors de la prestation de serment a qualifié Moussa TRAORE de ‘’Républicain’’ en présence des partis politiques, des hommes politiques qui ont lutté pour l’avènement de la démocratie. Il a banalisé par ses propos, le sang versé par les martyrs de la révolution populaire du 26 mars 1991. Ces propos confirment sa première trahison du peuple. Ensuite, il a choisi un premier ministre qui n’était pas de son parti, donc un cheveu dans la soupe RPM. Ce choix confirme sa deuxième trahison du peuple. Lors de la formation de son premier gouvernement, il a fait savoir aux cadres du RPM, que ce n’est pas ce parti qui l’a élu. Pour lui, son élection ce sont les religieux. Comment peut-on comprendre que depuis douze ans des cadres politiques ont mis leurs carrières entre parenthèse afin de réaliser tes rêves, alors qu’ils avaient la possibilité d’avoir mieux ailleurs, soient ainsi traités de la sorte par un chef qui ne reconnait pas les efforts et les sacrifices consentis pour ses hommes? Cette prise de position confirme que le monde politique est ingrat et les hommes politiques peuvent trahir à chaque fois. Lors de la formation des gouvernements successifs, depuis l’arrivée d’IBK aux affaires, il n’a fait que piocher ses ministres dans les différentes formations politiques sans laisser le soin à ses formations de choisir eux-mêmes. Lorsqu’on choisit ses collaborateurs dans ces conditions, la formation politique dont est issu ces Ministres n’est nullement engagée par rapport au bilan du régime.IBK doit savoir que toutes négociations avec lesdits collaborateurs n’engagent pas leurs formations politiques. Les décisions prises par eux ne reflètent pas le point de vue des partis concernés. Cela revient donc à trahir également les formations politiques. Concernant le cas spécifique de l’ADEMA, lorsque Dramane DEMBELE a rallié à IBK, il lui avait promis cinq postes-feuilles ministériels pour le parti. Au finish, le parti n’a eu que deux ministres, sans Dramane DEMBELE lui-même. On suppose qu’IBK a manœuvré en 2015, lors du congrès de l’ADEMA afin que Tiémoko SANGARE soit le président du parti, car plus maniable qu’un Moustapha DICKO. Nos ministres ont manœuvré pour ce faire. En une nuit, la situation a basculé en faveur de Tiémoko SANGARE. Tous ces manœuvres procédaient d’une manipulation pour asseoir un président acquis à son soutien dès le premier tour en 2018. Malheureusement pour eux, les gardiens du temple à l’image de Amada SOUKOUNA, Mme KONTE, Mamoutou THIAM, Sékou DIAKITE, Dramane DEMBELE etc… ont tenu bon et ont dit ‘’Niet’’. Voilà, que cette attitude a sauvé le parti, d’un suicide collectif. Quelqu’un qui n’a pas considéré sa propre formation politique peut-il considéré une autre ? En faisant le bilan, un temps soit peu, on se rend compte qu’il n’a pas une vision pour sortir le Mali de la crise. En quatre ans de gestion, plus de six gouvernements, quatre premiers ministres, quatre ministres de la défense dans un pays en lutte pour reconquérir son intégrité ont été usés sans nous sortir de l’ornière. Ces faits nous font constater que son bilan est très négatif. L’ADEMA est un parti responsable qui a du souci pour les populations du Mali. C’est pourquoi, il a décidé comme dans toute démocratie de présenter un candidat pour porter ses couleurs. Parmi une dizaine ou vingtaine de candidats, seul un est élu, cela est évident. Mais sa présence à la compétition permet de mesurer la popularité du candidat à travers le poids politique obtenu à l’élection. C’est ce poids qui sera pris en compte lors des négociations pour le deuxième tour. Voilà pourquoi l’ADEMA et tant d’autres partis veulent avoir leurs candidats au premier tour. La participation d’un parti à l’élection l’anobli davantage. L’ADEMA a une nouvelle offre politique aux Maliens pour tirer le pays d’affaire. C’est cela la démocratie.