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Activisme politique : Ras-Bath adulé comme IBK en 2002
Publié le jeudi 3 aout 2017  |  Carrefour
Grand
© aBamako.com par Momo
Grand meeting de la société civile
Bamako, le 25 octobre 2014. La société civile malienne a tenu un grand meeting pour la défense de l` intégrité territoriale du pays.
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C’était au début de l’ère démocratique entre 1992 et 2002 sous la conduite du premier président démocratiquement élu, après la chute du régime Moussa TRAORE. Les débuts de la démocratie malienne ont été difficiles. Les demandes sociales étaient fortes et les ressources très limitées. Pour les maliens, la démocratie voulait dire avoir tout et tout de suite, alors qu’il fallait consolider les bases démocratiques sur le plan national pour donner confiance aux bailleurs de fonds susceptibles de nous aider. Dans les lots de la demande sociale, celle des élèves était la plus pressente et le pouvoir devait en tenir compte, car ils ont été le fer de lance de la révolution populaire de 1991, à Bamako et dans les capitales régionales qui étaient en permanence en ébullition par les mouvements des élèves et des partis d’opposition. Alpha était ébranlé et doutait même de sa capacité à faire face à la situation. Ce jeudi d’avril 1994 fût un jour de très grande inquiétude pour le président Alpha. En effet, ce jour-là Maitre Mountaga TALL fut invité à Koulouba par le président Alpha afin de négocier avec les partis de l’opposition réunis au sein du Collectif des Partis Politiques de l’Opposition ( COPPO). Au cours des négociations Alpha avait proposé à Maitre TALL et au COPPO, trois ministères et le poste d’Ambassadeur du Mali en France. Maitre TALL à sa descente de Koulouba a appelé sur téléphone un autre leader du COPPO, malheureusement, il était sur écoute. TALL a semblé dire aux membres du COPPO que leur victoire est certaine et qu’il va falloir le faire partir de Koulouba en exigeant sa démission. Lorsqu’Alpha a écouté cet enregistrement de Maitre TALL en présence du ministre de l’administration et du premier Ministre IBK, Alpha a eu des maux de tête terrible. Il a fallu que le Ministre de l’administration de l’époque le Colonel Sada SAMAKE, ouvre son sac et lui fasse avaler de l’aspirine qui finalement a mis fin à ses maux de tête. Alpha était sur le point de démissionner à travers une adresse à la nation d’ailleurs n’a-t-il pas dit la veille que l’Etat malien est fragilisé . C’est ainsi qu’IBK et Sada SAMAKE ont pris le problème à bras le corps en décidant d’arrêter tous les leaders du COPPO.

IBK le tout nouveau premier Ministre et le Colonel Sada SAMAKE, en charge de l’administration territoriale et de la sécurité lui ont donné toutes les assurances pour mettre fin à la situation de pagaille dans le pays. Cet engagement ferme pris par ces deux responsables lui a permis de garder le calme et de renoncer à sa démission. Voici comment Alpha a été sauvé par son premier Ministre et son Ministre de l’administration territoriale. Cela explique aussi les raisons de la complicité entre ces deux hommes que seule la mort a séparé. Après cet acte, ils ont entrepris en catimini non seulement, une lutte sans merci contre les chefs rebelles des différents mouvements armés dans le nord du Mali, mais aussi la réalisation de beaucoup de projets dans cette partie du pays. Voilà donc pourquoi le peuple a apprécié à l’époque les actions du premier Ministre IBK pour la stabilisation du pays. Voilà aussi pourquoi le peuple l’a soutenu lorsque le Président Alpha a voulu se débarrasser de lui en 2000 en le débarquant de la Primature, mais aussi de la tête de l’une des plus grandes formations politiques d’Afrique après l’ANC de Nelson Mandala l’ADEMA. Le malien à horreur de l’ingratitude et de l’injustice des responsables politiques. Il n’hésite pas à rendre justice face à ces deux attitudes. Cela explique le soutien du peuple malien en 2002 au candidat IBK qui avait gagné avec 52,04%. En réalité Alpha ne voulait pas de lui. Il ne l’a d’ailleurs pas caché. Avant de prévenir les maliens en leur disant qu’il est très dépensier, moins travailleur, bourgeois etc…, donc des maux contre lesquels un peuple pauvre doit se battre. Les maliens à l’époque n’ont pas compris le Président Alpha. Onze ans après et suite aux évènements de mars 2012 c’est-à-dire la crise multidimensionnelle, IBK qui avait laissé dans l’esprit des populations des caractères comme la fermeté, comme homme allergique à l’injustice lorsqu’il était premier Ministre a eu les faveurs du peuple malien a-t-on dit. A travers ce plébiscite les populations voyaient en lui ‘’l’homme de la situation’’ voir le sauveur pour ressouder le Mali et conforter la démocratie en 2013. Malheureusement, quatre ans après le peuple est très déçu, surtout par rapport à la corruption à ciel ouvert qui est devenu tutti munti, la concussion, la prévarication, le clientélisme et ‘’la famille d’abord’’ qui a supplanté ‘’le Mali d’abord’’. Au lieu de ressouder le Mali, il a divisé et faire perdre au Mali, sa présence au nord. Malgré tout cela, il cherche à se tailler une constitution sur mesure en surprenant le peuple. Cette déception du peuple a créé des blogueurs, des associations de défense des droits à l’information, des activistes de la société civile et des artistes rappeurs contre lui et sa gestion calamiteuse. La haute portée et la consistance de leur message a fini de convaincre le peuple par rapport à la mal gouvernance en celui en qui, il a placé sa confiance à 78,78% en 2013. Ces informateurs de la société sont adulés de nos jours par ce peuple, comme IBK l’était en 2001 et 2002, l’histoire n’est t-il pas répétition d’après Henry Irené Jarou ?



Si en 2001 et 2002, Alpha avait voulu mettre IBK en prison à cause de son attitude démesurée de dépenser les fonds publics de l’Etat sans compter, en dépensant les montants au dessus de sa ‘’caisse noire’’ jusqu’à concurrence de 300 millions F CFA, le peuple allait crier au complot. C’est ce qui se passe maintenant avec Ras-Bath. Les hommes politiques en général promettent beaucoup lorsqu’ils veulent conquérir le pouvoir. Mais à la fin ce sont des promesses vaines. C’est là que vient la grande déception du peuple. Si l’on devrait révéler l’origine secrète et la nature intime de chaque régime, beaucoup de dirigeants qui se prennent pour des messies verraient alors la distance qui sépare l’origine de leur pouvoir et le niveau où ils ont été placés. L’homme politique malien n’a jamais tiré les enseignements des évènements passés au Mali et en Afrique. Pour son comportement il faudrait bien qu’il paye un jour les pots cassés un jour.

Ivette GUINDO
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