La salle de conférence de l’hôtel « Auberge du désert» de Tombouctou a abrité, du 26 au 28 juillet, un atelier de formation sur le renforcement des capacités des agents des centres de détention et de garde à vue sur les droits humains en milieu carcéral. Cet exercice avait pour objectif de donner un encadrement juridique à 24 agents de l’administration pénitentiaire, de la Police et de la Gendarmerie en matière de respect des droits humains en milieu carcéral et dans les gardes à vue.
Il s’est attaché à interpeller ces mêmes acteurs de la chaîne pénale sur leurs rôles et responsabilités en matière de violation des droits humains depuis l’enquête préliminaire jusque dans les maisons d’arrêt. L’atelier a permis également de promouvoir et de protéger les droits des femmes et des enfants en situation difficile ou en conflit avec la loi. Ces agents sont venus des 5 cercles de la région.
Cette formation était une initiative du cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale de Tombouctou. Elle était financée et organisée par International development law organisation (IDLO, ou en français organisation internationale de droit du développement) en coordination avec la section des affaires judicaires et pénitentiaires de la MINUSMA.
A l’ouverture des travaux, le coordinateur régional d’IDLO, Yehya Bilal, a fait remarquer que pour sa structure, cette formation répond à un triple besoin. Outre, les obligations de l’Etat à travers ses ratifications, elle contribue à assouplir la peine infligée aux détenus par les difficultés du milieu carcéral, qu’ils soient hommes, femmes ou enfants, à faciliter la resocialisation des détenus une fois sortis de prison et à renforcer la professionnalisation des agents sociaux afin d’assurer une bonne gestion des prisons.
Le chef de section des affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSMA de Tombouctou, Makarius Zusukuu, a rassuré de l’engagement et du soutien de la MINUSMA à accompagner le processus de restauration de l’autorité de l’Etat et de l’Etat de droit à travers l’appui institutionnel et opérationnel de la chaîne judiciaire de la Région de Tombouctou.
Harouna Tangara, directeur régional de l’Administration pénitentiaire, a indiqué que les acteurs de la chaîne pénale ont besoin d’acquérir des connaissances nouvelles pour traiter dans les meilleures conditions les personnes vulnérables qui sont privées de leurs libertés. Il a remercié IDLO pour son soutien financier, pour la bonne organisation et pour sa franche collaboration.
Durant 3 jours, les participants ont approfondi leurs connaissances sur le régime pénitentiaire malien, la relation entre la justice et l’administration pénitentiaire, la relation entre le parquet et l’administration pénitentiaire. Ils ont aussi abordé des thèmes comme l’introduction aux systèmes des droits humains, les principaux instruments juridiques de protection des Droits de l’Homme, la protection de l’enfant en milieu carcéral, les principaux instruments juridiques de protection des droits humains.
A la fin de la session, les participants ont recommandé la duplication de la session de formation pour une meilleure appréhension des modules, la prolongation de la durée des sessions de formation à venir, le plaidoyer auprès des plus hautes autorités en faveur de la réalisation des infrastructures répondant aux normes standard internationales afin de promouvoir le respect des droits humains dans les centres de détention et les gardes à vue. Ils ont également demandé le renforcement des capacités des médiateurs pénaux pour permettre le désengorgement des prisons. Ils ont aussi souhaité la prise en charge sanitaire des personnes privées de leurs libertés.