De retour d’Europe, le porte-parole du Collectif pour la Défense de la République, chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily a eu droit à un bain de foule à l’aéroport international, Modibo Keita de Sénou, qui l’a conduit à la Bourse du travail où les responsables de la Plateforme An tè A Bana l’attendaient.
Comme annoncé, la journée du jeudi a été marquée à Bamako par une série de contestations contre le projet de révision constitutionnelle, la situation sécuritaire au Nord et la condamnation du chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily. Après une première manifestation devant l’ambassade de France pour dénoncer le jeu trouble de la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la sécurité dans la partie septentrionale de notre pays, le Collectif pour la Défense de la République a mobilisé les siens dans l’après-midi pour accueillir leur porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily de retour de mission en Europe. Des milliers de sympathisants ont pris d’assaut l’aéroport international, Modibo Keita de Sénou, pour témoigner de leur solidarité au chroniqueur dans son combat de lutte contre la mauvaise gouvernance et le projet de révision constitutionnelle du 25 février 1992. Selon les sympathisants, ce dernier, porte-parole de la Plateforme “Antè A Bana ! Touche pas à ma Constitution » condamné par la justice pour incitation à la désobéissance des troupes après une chronique diffusée sur une radio de la place est une tentative de privation de la liberté d’expression du chroniqueur. « Le verdict d’un an de prison fermé et 100 000 F CFA a une odeur politique pour nous. Dans une affaire de délit de presse, le journaliste est jugé comme complice et non auteur. Mais dans l’affaire de Ras Bath, nous avons constaté que Ras a été jugé auteur. Le verdict de Ras ne devrait pas être lourd que celui du promoteur de l’organe », a déclaré Boubacar Yalkoyé, membre du CDR.
Pour Tidiane Tangara, le CDR conteste sérieusement ce procès. « Le CDR demande l’annulation de la peine d’emprisonnement à un an ferme prononcée contre leur camarade alors qu’il ne faisait que son travail. Elle relève une restriction des libertés depuis l’avènement du projet de révision de la Constitution… »
Accueilli par les membres de la Plateforme An tè A Bana, le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily est revenu sur ses propos concernant l’affaire des militaires, notamment la loi d’orientation militaire qui annonce un ambitieux programme d’équipement des forces armées de défenses et de sécurités. « Cet accueil est un signal pour moi. Le peuple n’est plus prêt à hypothéquer son avenir. Il suit son destin de plus près. La mobilisation de ce soir a tout le signe de la vitalité de la démocratie. Nous ne sommes pas des ennemis d’IBK. Nous voulons juste lui faire rentrer dans l’histoire en renonçant à son projet qui divise les Maliens. Par ce message, il doit comprendre que le peuple est engagé », a expliqué Mohamed Youssouf Bathily. Et d’ajouter que la décision de la justice ne l’intimidera point.
S’agissant de sa mission en Europe, Mohamed Youssouf Bathily a fait savoir que l’objectif était d’informer la diaspora des points sombres du projet de révision constitutionnelle, qui constitue pour lui, un recul de la démocratie. « La diaspora malienne est aujourd’hui une sentinelle contre ce projet de révision constitutionnelle du 25 février 1992… ».