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Mali : La rébellion touareg rejette une fusion avec les islamistes d`Ansar Dine
Publié le vendredi 1 juin 2012   |  Nouvel Observateur




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Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont finalement renoncé vendredi à leur fusion très controversée avec les islamistes d'Ansar Dine dans le nord du Mali, en raison de désaccords sur l'application de la charia, la loi islamique.

"Le Bureau politique du MNLA, devant l'intransigeance d'Ansar Dine sur l'application de la charia dans l'Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l'Accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférent", indique le court texte daté de Gao (nord du Mali), signé par Hamma Ag Mahmoud, membre du Bureau politique du MNLA, et transmis à l'AFP à Paris.

Le MNLA, sécessionniste et laïc, et Ansar Dine, prônant la charia dans tout le Mali et allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), adepte du jihad (guerre sainte), avaient surpris en signant un "protocole d'accord" sur leur fusion au sein d'un "Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad", dans une région naturelle s'étendant du nord-est au nord-ouest du Mali.

Cette entente avait été rejetée par le gouvernement malien, l'Afrique de l'Ouest ou encore l'Union africaine (UA), alors que l'immense Nord malien échappe au pouvoir central depuis deux mois et se trouve chaque jour davantage sous la loi d'Ansar Dine et d'Aqmi.

Joint vendredi par l'AFP à Tombouctou (nord-ouest du Mali), un proche d'Iyad Ag Ghaly, le chef d'Ansar Dine, a confirmé l'impasse, mais sans exclure des retrouvailles.

"Depuis jeudi, nous avons dit au MNLA que les discussions pour nous sont terminées. Il n'est pas question de revenir en arrière" sur la charia, a affirmé ce proche, Walil Ag Chérif, contacté depuis Bamako.

"Si le MNLA le veut, il vient (avec Ansar Dine), s'il ne veut pas, c'est bon", a-t-il ajouté, soulignant que tous les responsables du MNLA, ceux du Mali ou basés en Mauritanie ou en France, "ne disent pas la même chose".

- "Scission du MNLA" -

Pour un observateur mauritanien qui connaît bien le dossier, la décision du bureau politique de la rébellion touareg reflète en effet surtout la position "des gens du MNLA qui sont à l'extérieur, pas (de) ceux qui sont sur place et qui sont suivis par la majorité".

Selon lui, cette annonce "ne peut signifier qu'une scission du MNLA après les protestations de la communauté internationale".

Porte-parole du MNLA basé à Paris, Mossa Ag Attaher a expliqué à l'AFP que son mouvement avait "accepté le mot d'+Etat islamique+, mais il devait être écrit que nous pratiquons un islam modéré et tolérant, et la charia ne devait être mentionnée nulle part".

"Nous ne sommes pas prêts à nous retrouver enfermés dans la charia du jour au lendemain", a-t-il insisté, alors que ces divergences avaient très vite surgi après la signature de l'accord.

Aucun responsable du MNLA n'avait pu être joint vendredi dans le nord du Mali, où est installé le "comité exécutif du mouvement".

L'annonce de la fusion du MNLA avec Ansar Dine avait fortement divisé la communauté touareg dans le nord du Mali et la rébellion touareg elle-même. En perte de vitesse face à Ansar Dine et Aqmi, le MNLA a vu beaucoup de ses officiers rejoindre récemment les rangs islamistes, selon une source sécuritaire régionale.

Pendant ce temps, l'UA s'impatiente face à une crise qui menace de déstabiliser toute la zone.

Le chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'UA, Thomas Boni Yayi, a plaidé mercredi pour une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la création d'une force militaire africaine d'intervention au Mali. "Le dialogue ne doit pas trop durer", a-t-il averti.

"Nous avons exprimé notre disponibilité pour trouver un partenariat avec la communauté internationale" face au "terrorisme islamique", mais "on ne peut pas nous demander de renoncer" à l'indépendance de l'Azawad, a répliqué le porte-parole du MNLA Mossa Ag Attaher.

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