Une fois encore, la jeunesse malienne a exprimé le ras-le-bol de tout un peuple en accueillant triomphalement Ras Bath. Certes, celui-ci est un citoyen comme tous les autres et à cet effet, il n’est pas dessus de la loi mais ne doit être privé de son droit à la parole. Il est donc temps pour le régime de IBK de faire une lecture objective et intelligente, sans état d’âme, de l’accueil triomphal réservé par la population bamakoise à Ras Bath de retour de son périple européen.
L’on rappelle que le chroniqueur de Maliba FM (aujourd’hui passé au Renouveau FM), Ras Bath, avait eu maille à partir avec le tribunal de la commune IV du district de Bamako. C’était le 17 août 2016. A l’interpellation du chroniqueur par le juge du tribunal de première de ladite commune, les jeunes ne se sont pas fait appeler. Une marche spontanée s’est organisée jusqu’au tribunal pour exiger la libération de celui qui dévoile, débusque les délinquants financiers et les incompétences.
Le chroniqueur a été essentiellement connu du grand public à partir de sa passe d’armes avec le prêcheur Bandiougou Doumbia. C’est lorsqu’il a voulu mettre le nez dans les compétences du général Didier Dakouo (qui pourtant est incontestablement opérationnel sur le terrain) que la goutte d’eau a fait déborder le vase.
Ras Bath a été interpellé. La suite n’a échappé à personne. Il a eu des échauffourées entre marcheurs et forces de l’ordre au cours desquels on a enregistré mort d’homme et des blessés. Jusqu’ici, les enquêtes promises à propos de la mort du jeune Moussa Djibo n’ont rien donné en tout cas à notre connaissance.
Après quelques moments d’incarcération, du chroniqueur de Maliba FM, un juriste averti, acquis à la cause du rastafarisme, voilà qu’il a retrouvé les mouvements des pieds et de la langue. C’est ainsi qu’il avait entrepris une sortie dans des pays européens en l’occurrence la France et l’Espace il ya juste deux semaine. Mais le 26 juillet 2017, voilà le procureur du tribunal de la commune IV remuer le bâton dans la plaie en annonçant la condamnation de Ras Bath à un an de prison ferme avec une amende de 100 milles francs CFA.
– Voulait-il effrayer l’homme pour qu’il ne retourne plus au Mali ? En veut-on à sa langue ? Sa tournée en Europe lui a-t-il permis de dévoiler des secrets sur les attitudes malveillantes de responsables maliens ?
En tout cas, sa courte tournée en France et en Espagne a permis à l’opinion internationale de comprendre que des hommes et des femmes veulent transformer le Mali en un ghetto où seuls les gouvernants ont la parole et où seuls eux ils peuvent tout oser et tout faire au nom de la légalité constitutionnelle comme si notre peuple avait perdu de ses valeureux fils et fils sous les balles de l’apache régime de Moussa Traoré pour rien ! Erreur ou oubli criminel ! Ce temps est révolu où les Maliens avaient les yeux bandés et la bouche cousue !
Ras Bath en serviteur de la vérité est revenu de son périple européen, jeudi le 3 août courant. Il ne s’est pas prêté au jeu de ceux qui ne veulent plus le voir au Mali ou l’entendre sur les antennes de radio. Ce jeudi fera date dans les annales de l’histoire de la gestion calamiteuse de nos affaires. Ce jeudi, 3 août 2017, Ras Bath est retourné au Mali parce qu’il ne peut accepter l’exil forcé surtout quand il n’a fait que son devoir d’éveil de conscience nationale sur les contrefaçons dont certains se sont rendus coupables au Mali.
Un adage de chez nous affiche que ‘’ce qui doit être fait, mérite d’être dit et ce qui doit être dit doit être fait.’’ Comme pour dire que la décence commande de joindre l’acte à la parole et que celui qui ne veut pas qu’on parle de ses inconduites, doit se conduire honorablement et de façon responsable. Dans un pays où on veut faire du sérieux et servir le peuple, on ne peut accepter que quelqu’un soit privé de son droit à la parole.
Au Mali, force est de rappeler que 224 enfants ont été froidement abattus par l’armée de Moussa Traoré parce qu’ils ont dit au Général que trop c’est trop !
Ce jeudi 03 août 2017, même les oiseaux migrateurs ont compris que quelque chose était en cours à Bamako, laissant ainsi leur direction pour se frayer des chemins là où cela était possible. Une marée humaine est sortie de sa demeure pour accueillir sous un soleil de plomb de quinze heures à dix heures le chroniqueur Ras Bath qui n’a eu peur de mourir pour que vive la liberté démocratique conquise chez nous au prix du sang humain. Et depuis la chute du dictateur Moussa Traoré, notre peuple vit dans sa chair et dans sa conscience les affres d’une gestion calamiteuse de nos affaires par ceux qui se font passer pour des démocrates mais qui foulent au pied l’honneur et la dignité de ce peuple.
Sur toute la ligne, IBK a déçu les Maliens et cela dans tous les domaines. Rappelons la grève illimitée de nos hommes de santé au moment où IBK s’affairait pour la tenue de sa conférence d’attente nationale. Jusqu’ici, cette attente prônée tarde à voir le jour. En tout cas, les armes ne se sont jamais tues au Nord et au Centre de notre pays depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, et ce n’est pas l’insécurité criarde dans nos capitales régionales et sur les tronçons des routes nationales qui nous démentira.
Le peuple sous IBK est morcelé de fait, n’en déplaise à ceux qui ne veulent pas qu’on le dise ! La grève des enseignants ne débouche jusqu’ici sur rien de fiable, n’en déplaise là aussi aux marchands d’illusions et à ceux qui s’en nourrissent. La crédibilité du Bac malien est sérieusement mise en question. Les résultats sont en question comme en témoignent Sikasso, en 2005, avec Kamano Sanogo, et Koulikoro, en 2017. Mais au Mali, il ne peut en être autrement quand on sait que l’homme qu’il faut n’est jamais à la place qu’il faut et que l’obtention des nominations est subordonnée aux relations de parenté, d’amitié, de mariage et non aux compétences et à l’intégrité morale requises. Le panier de la ménagère (s’il en reste encore !) est très sérieusement entamé par la misère humiliante dont les masses laborieuses sont de plus en plus victimes.
L’accueil de Ras Bath a mobilisé des dizaines de milliers de femmes et d’hommes dont le seul crime est de n’être pas nés dans la cour royale. Cette marrée humaine est essentielle composée de jeunes qui ont compris que ce sont eux qui doivent sauver le sauver le Mali et qui le sauveront des turpitudes politiciennes d’une démocratie de façade. Ces jeunes ont compris que la cause de Ras Bath c’est aussi celle de tout notre peuple. Sous Moussa Traoré, notre jeunesse a bravé les armes de guerre pour dire ça suffit !
Le jeudi dernier, le monde entier a compris que notre jeunesse est désormais prête à se faire entendre car les intimidations ont leurs limites face à la colère de tout un peuple. Notre jeunesse est transformée dans la durée en béni oui-oui, en esclave. Elle a décidé de dire aux détracteurs de la vérité que trop c’est trop et qu’elle ne peut plus longtemps le rôle spectateurs dans la décence aux enfers du Mali. Une fois encore, la jeunesse malienne a exprimé le ras-le-bol de tout un peuple en accueillant triomphalement Ras Bath.
Certes, celui-ci est un citoyen comme tous les autres et à cet effet, il n’est pas dessus de la loi mais ne doit être privé de son droit à la parole. Il est donc temps pour le régime de IBK de faire une lecture objective et intelligente, sans état d’âme, de l’accueil triomphal réservé par la population bamakoise à Ras Bath de retour de son périple européen.