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Mort de 8 militaires Maliens: La République encore frappée au cœur
Publié le lundi 7 aout 2017  |  Le Forum
Libération
© aBamako.com par A S
Libération des localités de Douentza et Gossi.
Les localités de Douentza et Gossi ont été libérées les 14 et 15 janvier 2013 par les forces armées française et malienne.
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Portés disparus après une attaque, les corps sans vie des 8 militaires Maliens ont été retrouvés. Cet acte barbare, rallonge la liste des évènements douloureux imposés à notre peuple par les ennemis de la civilisation et du vivre ensemble. Quelques soient les auteurs et la motivation de ce crime odieux, le peuple du Mali, dans la dignité saura faire face à l’adversité sans faiblir ni sombrer dans la surenchère. La république à jamais reconnaissante se joint à la douleur des parents, amis, et compagnons d’arme de ces 8 militaires tombés sur le champ de l’honneur et prie Dieu tout puissant, de les accueillir dans son paradis.
Au-delà de la douleur et l’émotion causée par ces évènements douloureux à répétition, il est grand temps pour le peuple du Mali de songer à mettre en chantier l’avenir de la patrie au lieu de sombrer dans les querelles mesquines avec leur lot de déviations. Le Mali de demain sera fait par la force des idées dans la cohésion et non pas à coup de manipulation ou de dénis. L’ennemi saigne à blanc la partie tandis que le peuple scindé en deux camps par les « démocrates » gaspille son énergie dans un combat de révision constitutionnelle qui ne sert que ses initiateurs et partisans. La stabilité d’un Etat ne s’obtient pas par incantation. Le bon choix politique est un préalable suivi du bon choix des alliés et partenaires, la rigueur dans l’exécution de ces choix et bon diagnostic ferment la marche.
A en juger par les multiples rebondissements et la multiplication des causes de divergences, la république s’éloigne de plus en plus des chemins de la stabilité. La tension sociale et les sauts d’humeurs sont en passe de devenir le passe temps favori du pays à cause des choix politiques et les arguments utilisés pour justifier le rejet. La politique, si toute fois, on peut la dissocier de la gouvernance, est à la base de tous les désagréments suivis de près par la mauvaise gouvernance. Mais dans la pratique, ces deux éléments ne sont qu’un. Tandis que le pays s’enfonce dans la tourmente, le peuple se déchire à cause d’une révision constitutionnelle dont l’impact positif sur son quotidien à court terme est à prouver. Ainsi, la détermination du président de la république à consentir tous les sacrifices au nom de la paix est grosse d’une nouvelle déchire du peuple Malien. Certes, la constitution de 1992 comporte des insuffisances, mais pour autant, le président et ses alliés ne doivent pas ignorer la colère d’une partie de l’opinion. Les raisons avancées par le camp du « non » méritent un accueil et une gestion différente de la part des partisans du » oui » en lieu et place de ce bras de fer en gestation cette approche de la question vaut aussi pour les partisans.
Le Mali a besoin d’une constitution qui rassemble et qui fera converger l’ensemble du peuple vers Un Peuple- Un But et Une Foi. Un bon projet, quelque soit sa motivation, doit en plus d’être en phase avec son contexte, viser le renforcement de la cohésion sociale. Le Mali est loin de cette configuration !
La colère des partisans du non n’est pas dirigée contre la personne du président comme ses partisans veulent faire croire à l’opinion. Elle est le signe d’un agacement face à l’embourbement malgré les efforts du président pour ramener la paix et la stabilité dans le pays. Des efforts qui ne sont pas récompensés à la proportionnelle.
Un accord obtenu après huit mois de pourparlers, l’installation des autorités intérimaires, création de deux nouvelles régions dotées chacune de son gouverneur, la tenue de la conférence d’entente nationale, la mise en place du mécanisme d’opération conjointe, l’acceptation du déploiement des forces étrangères…. sont quelques uns de ces efforts qui auraient dû infléchir la courbe de l’insécurité mais, aujourd’hui, l’extension de l’insécurité est une réalité que nul ne peut occulter.
Le Mali a besoin de révision constitutionnelle qui doit porter sur le renforcement de l’indépendance de toutes les institutions. Ainsi, la séparation des pouvoirs sera une réalité qui mettra les fonctionnaires à l’abri des sanctions arbitraires et des discriminations liées à la concentration des pouvoirs dans une seule main. La réussite de la lutte contre la corruption et de tous les autres maux qui rongent le pays passe par là.
Bouba Sankaré
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