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Les confessions d’un président africain à la Mecque : Allah Yafama…
Publié le mardi 8 aout 2017  |  La Sirène
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Un président de la République issu d’un pays africain sentant ses derniers jours arrivés, improvise un ultime voyage à La Mecque pour demander la rémission du Tout Puissant. A son arrivée sur les lieux saints, notre cher président n’avait guère la conscience tranquille. Cela n’empêche il se vêtit de son boubou blanc, s’accapara de son chapelet et se dirigea à l’emplacement de la tombe du prophète Muhammad (paix et salut sur lui). Il s’arrêta d’un trait pour s’incliner devant la tombe majestueuse et se mit à monologuer en ces termes :

Aouzou bilaye Minami chitanè razimi yafa Mansa Yafama… Allah Yafama…



J’ai trahi la confiance et la conscience du peuple en lui promettant monts et merveilles… Pendant mon règne, j’ai privilégié mes intérêts personnels, ceux de mes proches, de mon épouse, de mes enfants et de mon clan, au détriment de l’intérêt commun. J’ai falsifié les élections pour me cramponner coûte que coûte au pouvoir. J’ai bradé les ressources minières du pays avec les puissances étrangères pour jouir du pouvoir dans la démesure.

Je me suis offert des immeubles de luxe, des voitures de luxe et renfloué mon compte bancaire ici et ailleurs pour mon confort. J’ai bradé les ressources minières de la nation aux pays partenaires pour gagner leur estime et leur amitié. Pendant ce temps, mes compatriotes pataugeaient dans la misère crasse. La maladie, la soif et la famine s’enracinaient d’une région à l’autre.

La corruption galvanisait, de nouveaux milliardaires abondaient dans l’administration publique. Le chômage galopait malgré le mensonge qu’on raconte, la jeunesse prenait le chemin de l’exil. Aujourd’hui, les espoirs sont brisés. Mon pays n’a plus d’écoles valables, ni d’hôpitaux digne de nom. Les caisses publiques sont quasi-vides… L’avenir de mon peuple est scellé par ma seule faute. Les maires sont devenus des commerçants terriens.

Dieu, Mon Dieu, veuillez recevoir mes mille excuses. Pour que les portes du Paradis s’ouvrent demain pour m’accueillir…

A peine finit-il de prononcer ces mots, qu’une voix lui répondit.

Monsieur le président, vous n’étiez pas sans savoir l’existence du Jugement dernier avant votre mandat ou vos mandats passés à la tête du pays ?
Vous aviez abusé du pouvoir aujourd’hui, demain, le jour du dernier Jugement votre place est réservée dans les feux de l’Enfer. Ses portes seront ouvertes pour vous accueillir.
Surpris, le président ne savait plus quoi dire. Comme toute réaction, il s’échappa, oubliant son chapelet sur les lieux. Les pieds nus, il s’avança l’air effaré, agacé et catastrophé par la teneur des phrases en marmonnant ces phrases.

Allah Yafama, Yafama… Mèlèkèw a yé sabali aw ka yafama

Dougoufana Kéita
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