Le parti Sadi exige l’attribution de la carte Nina à tous les Maliens susceptibles de voter avant les élections à venir. Il dit avoir appris avec consternation la violence des affrontements en cours entre la Cma et la Plate-forme et est horrifié par l’ampleur des massacres et des déchirures causés par ces événements. Le parti Sadi appelle la Cma et la Plate-forme à la retenue et exige un cessez-le-feu immédiat. Il appelle par ailleurs le président de la République et le gouvernement à arrêter la spirale de la violence destructrice qu’ils ont eux-mêmes enclenchée en instrumentalisant les communautés les unes contre les autres. Et à abandonner le projet de loi de révision constitutionnelle.
Ces informations ont été livrées à la faveur d’une conférence de presse animée par le président du parti Sadi, Dr. Oumar Mariko, qui avait à ses côtés l’honorable Amadou Araba Doumbia, Ramata Keïta et d’autres membres du bureau national du parti. C’était mardi le 1er août au siège du parti à Djélibougou.
Comme à l’accoutumée, le président de Solidarité africaine pour le développement et l’indépendance (Sadi), Dr. Oumar Mariko, s’adresse à l’opinion publique nationale et internationale chaque fois qu’il y a un sujet qui divise les Maliens. En rapport avec les récents événements, Dr. Mariko a indiqué que le parti Sadi appelle le président de la République à mettre en œuvre un véritable processus de réconciliation devant aboutir à la dissolution des milices et autres groupes armés. Avant de rappeler son opposition de tous les temps au recours aux milices pour assurer le rôle de l’armée régulière. «Le parti Sadi met en garde le gouvernement contre les dangers d’une telle politique, dit-il, dont les dérives ont entraîné l’affaiblissement de l’Etat depuis 2012».
Par ailleurs, Dr. Oumar Mariko a affirmé que l’entourage du président de la République l’induit en erreur face à cette situation en le poussant à ne pas tenir compte des préoccupations de ses compatriotes qui l’ont élu à 77 %. S’agissant de la carte Nina, le conférencier n’a pas mâché ses mots. Car, selon lui, le régime est en train de préparer une fraude massive en 2018 pour se faire élire pour une seconde fois.
«Les Maliens attendent leur carte Nina depuis cinq ans et jusqu’à présent rien n’est fait pour distribuer la carte Nina qui sert de carte d’électeur. Ceux qui ont été enrôlés depuis 2013 n’ont pas eu leur carte faute de manque de volonté. Aujourd’hui, la file d’attente se dresse devant les centres d’enrôlement de carte, mais aucune mesure n’est prise pour mettre fin à ça afin que tout le monde ait sa carte dans un bref délai. Nous exigeons aux plus hautes autorités de doter les Maliens de leur carte Nina avant que les choses ne se dégénèrent», a-t-il prévenu.
Quant à l’épineuse question de la révision constitutionnelle en cours dans notre pays, Dr. Mariko a passé au peigne toutes les zones d’ombre qui poussent les Maliens à la révolte. «IBK est responsable de la situation actuelle du pays, mais aussi et surtout les partis amis qui le soutiennent comme l’Adema-Pasj, la Codem, l’Udd… Les conflits fratricides qui sévissent entre les communautés du Nord sont enclenchés par le président IBK. À l’heure du bilan, il sera le principal coupable», a-t-il souligné.
Le conférencier n’a pas hésité à balayer d’un revers de main les arguments des partisans du «Oui» au projet de révision constitutionnelle, qui, selon lui, sont des «véritables dangers» pour notre pays. «Nous demandons le retrait pur et simple de la loi référendaire qui nous divise car le moment n’est pas opportun», a-t-il insisté.
Au terme de la conférence de presse, Dr. Oumar Mariko a fait une proposition de sortie de crise. Laquelle préconise la nomination de gouverneurs sudistes au nord du pays pour accélérer le brassage culturel et ethnique des Maliens. Rappelons qu’auparavant, une minute de silence a été observée en hommage à deux membres du parti Sadi décédés la vielle de ladite conférence de presse.
Ousmane DIAKITE/Stagiaire