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Projet de révision constitutionnelle : La Plateforme ‘’Antè Abanna’’ prépare un Ultimatum au Président IBK
Publié le mercredi 9 aout 2017  |  Le Républicain
Marche
© aBamako.com par FS
Marche de la plateforme Antè a bana contre la révision constitutionnelle
La marche de la plateforme Antè a bana contre la révision constitutionnelle a eu le samedi 15 Juillet 2017.
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Un ultimatum sera lancé au Président de la République, pour retirer au plus vite son projet de révision constitutionnelle avant la fin de ce mois d’aout. Le 22 aout pourrait être retenu comme date butoir, au-delà de laquelle, si le Président IBK continue d’ignorer les appels et invitations qui lui sont adressés, la Plateforme ‘’Antè Abanna - Touche pas à ma constitution’’ mettrait en œuvre l’article 121 de la constitution du 27 février 1992 : « la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l'Etat ». C’est dire que le front du refus est arrivé à la conclusion, que cette situation est assimilable à une remise en cause de la forme républicaine de l’Etat, et que le dérapage se fait vers un pouvoir personnel, qui n’admettrait pas de concertation dans la gestion des affaires publiques.




Ces dernières semaines, on assiste à une montée de la tension entre le pouvoir le gouvernement du Président IBK qui maintient jusque là son projet de révision constitutionnelle. Même si la loi constitutionnelle, depuis les irrégularités manifestes constatées par la Cour constitutionnelles, n’a pas encore fait l’objet d’un nouvel envoi du gouvernement devant l’Assemblée nationale, pour une deuxième lecture, le Président de la République donne inutilement l’impression de ne pas avoir dit son dernier mot. Pour davantage semer la confusion, les hommes du Président, la mouvance présidentielle continue de crier sur tous les toits, leurs soutiens à un projet de révision, qui serait porteur de paix au Mali, par la création d’un Senat.

Mais de son côté, de plus en plus, de mobilisation en ralliement à sa cause, la Plateforme « Antè Abanna- Touche pas à ma constitution !», insiste sur son invitation au Président de la République, à retirer son projet de révision constitutionnelle. Au-delà, elle a demandé au gouvernement de faire la lumière sur les menaces et agressions physiques contre les opposants au projet de révision constitutionnelle, par l’ouverture d’enquêtes impartiales.
La Plateforme reproche également la violation de la constitution par le président de la République : l'amputation et le tripatouillage du serment du Président et l'incapacité du Président et du Gouvernement à enrailler l'insécurité sur l'ensemble du territoire, la solidarité avec les FAMAS et leurs familles, la politisation de la justice.
A travers une lettre du 24 juillet adressée au président de la République, la Plateforme demandait au Président à « tirer les conséquences politiques et de droit de la violation de la constitution et du parjure ».

Dans un communiqué de presse du 27 juillet 2017, le directoire de la Plateforme s’est dit « déterminé à maintenir la mobilisation en vue de faire barrage à toute tentative de révision constitutionnelle tant que les conditions sécuritaires, techniques et matérielles ne seront pas réunies sur toute l’étendue du territoire national et auprès de nos compatriotes contraints à la vie de réfugiés ».

Violation de la Constitution
Pour la Plateforme, en initiant cette révision le président de la République viole la constitution de 1992, en raison de la menace sur l’intégrité territoriale du Mali, au moment où l'insécurité galopante endeuille chaque jour le peuple malien.

L’article 118 de la constitution du Mali dispose en son alinéa 3: « Aucune procédure de révision constitutionnelle ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire ». La Plateforme indique : « des pans entiers du territoire national dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal et Ménaka échappent au contrôle de l'État malien. Plus de 130 sous-préfets sur 140 ne sont pas à leurs postes dans ces régions. Le retour de l'Administration et des FAMAS à Kidal annoncé pour le 20 juin, puis le 20 juillet a été reporté sine die.... Plus de 500 écoles étaient fermées pendant l'année scolaire écoulée dans les sept régions mentionnées ci-dessus. Plus de 600 Maliens et étrangers sont morts depuis janvier au Mali du fait de la guerre et des actes de violence quasi-quotidiens ». Des affrontements sanglants ont opposé ces derniers mois les communautés maliennes dans les régions de Ménaka, de Kidal, de Mopti et de Ségou. Les régions de Kidal et de Ménaka sont ensanglantées par une guerre civile intercommunautaire qui a fait plus de 100 morts et qui nous éloigne de la paix en creusant un fossé entre les populations et les groupes armés. On connait la suite de cette guerre fratricide qui nous éloigne davantage de la paix avec la prise de Ménaka par la CMA depuis le vendredi 28 juillet dans l’après midi. « Au regard de la détérioration de la situation sécuritaire et de l'absence de l'État dans plusieurs circonscriptions administratives du pays dont la région de Kidal, engager une révision constitutionnelle, c'est violer la constitution de 1992 », assène la Plateforme « Antè A Banna –Touche pas à ma constitution ».

En plus du viol de la constitution, la Plateforme Antè accuse le Président IBK de parjure, par « l'amputation et le tripatouillage du serment du Président ». Dans le projet de révision constitutionnelle, l’article de la constitution de 1992 consacré au serment prêté par le Président au moment de son entrée en fonction, a été amputé de l’engagement à « garantir l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national ». Ce qui vaut haute trahison de la part de celui qui est normalement le garant de la constitution, et équivaut à un parjure que la Plateforme n’est pas prête à pardonner. Elle invite le Président de la République à tirer les conséquences politiques et de droit de cette violation de la constitution et du parjure.
Solidaire des FAMAS

La Plateforme proclame sa solidarité avec les FAMAS et leurs familles et déplore que « nos FAMAS tombent chaque semaine, victimes d'actes terroristes. Ils sont enterrés, le plus souvent, en catimini et sans aucun hommage officiel. Le président de la République n'a jamais abandonné un projet de voyage pour rendre un hommage pourtant mérité aux FAMAS qui meurent pour la liberté du peuple. La découverte des corps d'une dizaine de FAMAS dans la région de Ménaka n'a pas dissuadé le Chef suprême des armées de partir....à Abu Dhabi pour son 128ème voyage à l'étranger depuis qu'il préside aux destinées de notre pays. En mai dernier, il est parti....à Bakou en Azerbaïdjan pour une réunion sur le dialogue interculturel alors que l'Etat-major enterrait huit jeunes FAMAS tombés lors d'une embuscade sur la route Diabaly-Nampala ». Selon la Plateforme, de septembre 2013 au 22 juillet 2017, le Président a effectué 128 voyages à l'extérieur. Il a parcouru plus de 813.000 kilomètres à travers le monde, soit 20 fois le tour du monde et 32 voyages par an! Ces voyages ont coûté plus de 10 milliards de francs CFA pour les seuls frais de l'avion, sans compter plusieurs autres milliards de frais d'hôtel et de mission. « Pour un pays pauvre en guerre et dont les forces armées et de sécurité ont d'immenses besoins non satisfaits, c'est trop. Et trop, c'est trop », selon la Plateforme Antè. Le verdict de ce front du refus est implacable : l'incapacité du Président et du Gouvernement à enrailler l'insécurité sur l'ensemble du territoire.
Daou
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