Si certaines personnalités ont profité de la frustration du peuple malien et du projet de révision de la constitution pour se faire une place sous le soleil brûlant de la République, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath a pu trouver de nouveaux noms. Principal meneur et porte-étendard de la Plateforme «An Tè, A Bana», le chroniqueur le plus affiché contre le projet référendaire revenait d’un long périple en Europe qu’il a sillonné de l’Espagne à la France en passant par l’Allemagne, et l’Italie, entre autres.
Il a même eu le privilège d’être invité sur TV5 et d’en profiter pour entretenir la diaspora malienne sur la gouvernance au Mali et les dessous du projet de révision constitutionnelle.
Devenu une idole, le chroniqueur en a également profité pour visiter les foyers ou vivent les Maliens à l’extérieur. Pour rappel, comme pour afficher son inquiétude face à la montée en puissance de sa cote de popularité, le fils de Mohamed Ali Bathily, ministre des premières heures du régime en place, a été reconnu coupable dans la foulée d’incitation à la désobéissance des troupes en son absence. Ras Bath en écope une année de prison ferme et 100.000 francs CFA d’amende, un verdict tombé pendant qu’il était selon ses partisans en mission républicaine.
Le procès a jugé politique par ses adeptes a eu des retentissements jusqu’à Amnesty international dont un communiqué demande l’annulation pure et simple u verdict jugé liberticide.
Comme pour signifier au tribunal de la Commune IV de Bamako leur disponibilité à partager les geôles avec leur guide spirituel, les partisans du jeune Mohamed Youssouf Bathily lui ont réservé
une mobilisation et un accueil digne de son nouveau rang.
Longtemps annoncée et minutieusement préparée, ladite mobilisation aura tenu toutes ses promesses.
Des milliers de personnes, plus ce qu’IBK à son retour de la ‘’moisson chinoise’’, ont inondé les trottoirs de l’aéroport Modibo Keita au Boulevard de l’indépendance.
Une foule venait de s’offrir au Rasta sur un plateau d’argent.
A présent tout le au Mali sait le poids de celui qui fut un jour chassé comme un chien par la Radio Jekafo.
Après cette démonstration de forte, la question est de savoir ce que Rasta fera de cette foule. Et c’est là que réside le nœud de l’avenir : que veulent ceux qui accompagnent
Rasta dans l’ombre et jusqu’où veut aller Rasta lui-même?
Manifestement la nouvelle coqueluche politique des Bamakois est au cœur d’une nouvelle équation à multiple inconnues où tout est possible et l’erreur inadmissible. On sait par exemple que l’agenda de ses alliés de circonstance du nouvel empereur est le pouvoir. Et
Rasta devrait savoir aussi qu’il y a peu de différences entre l’opposition et la majorité présidentielle au Mali. Le leader de la première fut le bon collaborateur de celui de la seconde sous Alpha
Oumar Konaré, leur mentor commun à l’époque. Quant à Rasta, il n’a jusqu’ici dévoilé son agenda pour le Mali en dépit des sirènes et rien ne dit qu’il n’en dispose pas.
Pour la circonstance, il s’est contenté, comme à ses habitudes, de son jeu exercice favori : galvaniser ses troupes. Comme pour soutenir qu’il a échangé avec l’avocat français, Maitre Ceccaldi,
Rasta a laissé entendre que l’auteur du projet de révision constitutionnel lui a avoué qu’il aurait reçu des mains de maitre Kassim Tapo, ministre malien porteur du projet, 600 millions de
FCFA pour l’élaboration du texte. A s’en tenir à ses propos, par la même occasion, le confrère français du ministre malien des Droits de l’Homme n’approuve pas la cohérence du projet voté par les députés et conseillerait par conséquents aux Maliens de le rejeter. Et d’ajouter que
« le Mali a pris des engagements devant la communauté internationale de réviser la constitution au plus tard le 31 décembre
2017».
Se prononçant sur sa condamnation, Rasta a laissé entendre que le président du tribunal de la commune IV, M. Yattara, est un magistrat spécialiste des procès politiques.
C’est de lui, a-t-il rappelé, qui a jugé les membres du COPPO, pour être par la suite nommé comme conseiller à la présidence sous
Alpha Oumar Konaré, lorsque le même IBk était
Premier ministre. Et de signaler, allusion fait à la condition de vie des militaires et de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire, que huit cent milliards de
FCFA se sont volatilisés en l’espace de trois ans sans résultat. Et pour terminer, il dira que leur cri du cœur n’est ni contre IBK ni pour Soumaila
Cissé, mais pour le Mali.
Une esquisse de réponse peut-être aux questionnements sur l’agenda personnel de celui que nombre de ses adeptes présentent comme le président du Mali. «Nous sommes venus ici pour accueillir Ras Bath, notre président», a confié un partisan jonché sur l’échangeur du Monument de la Paix pour attendre la marée humaine en provenance de l’Aéroport.
Et notre de renchérir «Nous voulons de lui parce que nous en avons marre et c’est lui qui dit la vérité sur la mal-gouvernance », pendant que son compagnon révèle que des réunions se tiennent se sont déjà tenues* au sujet de la candidature
Ras Bath : ‘’Tout le monde admet qu’il est le futur président, lors de nos réunions à Médine et au Carrefour des Jeunes»