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Editorial : Kidal ou l’énigme
Publié le mercredi 9 aout 2017  |  Ségou Tuyè
Kidal,
© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali
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Depuis la visite controversée de Moussa Mara à Kidal – que nous ne condamnons pourtant pas -, L’Etat malien n’y existe plus. C’est très regrettable de voir que là où flottait majestueusement le drapeau malien, c’est les couleurs de l’Azawad qui s’ouvrent au vent de l’Est. Pour tout malien convaincu et patriotique, en voici une situation qui ne fait l’honneur de personne. Où sont l’honneur et la grandeur du Mali lorsque ces messieurs du MNLA se comportent en véritables maitres des lieux comme si c’était l’An 1 ou l’an 2 de leur indépendance. Encore que cette indépendance là, ils la fêtent au nez et à la barbe des maliens, des casques bleus avec la complicité peut-être de pêcheurs en eau trouble.

Kidal reste une énigme pour les maliens. Nous avons été abusés et trahis. Imaginons-nous le début de l’opération Serval. Pour la libération de Konan, de Tombouctou et Gao, l’armée malienne combattait avec les militaires français. Nous étions nous maliens fiers de voir un certain Didier Dacko et une certaine Nema Sagara échanger avec les officiers Français. On les voyait patrouiller côte à côte dans les sables chauds du désert, arpentant les dunes. Malheureusement, lorsqu’il s’est agi d’aller à Kidal, la France a préféré faire cavalier seul arguant que nos militaires une fois à Kidal se vengeraient sur les populations civiles. On les voyait venir et le scénario ou peut-être le complot commençait à se mettre en place. Les militaires maliens ne sont pas partis à Kidal et ils sont restés cantonnés, confinés plus au sud. Prétexte pour prétexte, les Français ont voulu travailler avec les militaires Tchadiens pour combattre les djihadistes retranchés dans les grottes de l’Adrar des Iforas. Si pour les Tchadiens, ils étaient venus pour libérer le Mali, ils ne pouvaient pas savoir qu’ils étaient utilisés pour une autre cause machiavélique : Renforcer l’enclave de Kidal. Les Français ou du moins les soldats de l’opération Serval ont collaboré volontairement avec les combattants du MNLA, forces opposées à nos FAMA. D’ailleurs en son temps, les Français ont dit clairement qu’ils n’étaient pas au Mali pour combattre le MNLA. Voilà comment nos militaires ont été interdits d’arriver à Kidal. Toutes les fois qu’une autorité Française a été interrogée sur le cas de Kidal, les réponses ont été évasives. Jean Ives Le Drian ne dira pas le contraire. La présence de la MINUSMA à Kidal n’a rien changé pour le Mali puisque leur mandat n’était pas de combattre parce que le conseil de sécurité, c’est les puissances et la France est maitresse du jeu. Désillusion ou naïveté pour les maliens parce que l’espoir d’être dans la capitale de l’Adrar se perdait dans l’horizon intangible. Malgré les accords d’Alger, malgré de nombreuses concessions faites par les maliens, Kidal reste la cité interdite. Ecoutons seulement, ces voyageurs qui nous viennent de cette région ! Par rapport à ce qu’ils ont vu et entendu, la conjugaison là-bas, c’est l’Azawad et ils y croient fermement, du moins les caciques et les irréductibles du MNLA.



Il appartient aux maliens de prendre leur destin en main et ne pas attendre qu’on nous livre Kidal dans un plateau d’or. Toutes les négociations, tous les atermoiements, c’est que nous sommes en position de faiblesse. Alors il faut s’orienter tel que nous soyons en position de force à travers notre armée. Il n’y a pas d’alternative à cela. Il nous faut une armée de métier, une armée forte et puissante capable d’assurer seule l’intégrité territoriale. Tant que cette condition ne sera pas accomplie, nous serons les dindons de la farce. Pousse pousse s’arrête au mur. Si pour avoir Kidal, nous devons aller de concession en concession, on finira par perdre notre identité et cela est anormal pour un pays souverain .L’armée malienne doit pouvoir se battre avec courage n’ayant en tête que la survie de la Nation. Pour cela, le recrutement doit-être basé sur des critères d’engagement et de motivation à mourir pour son pays. Il est nécessaire que vienne le temps que la vue d’un seul militaire malien sème l’émoi et la peur chez l’ennemi.

La reprise de Kidal doit-être le souci majeur de tous les maliens. Il faut que l’unité prévale, condition sine qua non pour la préservation de notre patriotisme.

MM. Dembélé.

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