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Mission de bons offices – révision constitutionnelle: l’Imam Mahmoud Dicko parle
Publié le mercredi 9 aout 2017  |  Info Matin
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‘aucun passage du texte n’est en déphasage avec nos religions’’
Le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud DICKO, était l’invité du 26e numéro du Forum de la presse initié par la Maison de la presse. C’était hier mardi 8 août avec plusieurs thèmes inscrits à l’ordre du jour. L’invité était interrogé en langue nationale Bamanankan par Daba TOUNKARA de la radio Djèkafo ; Madou DOUMBIA de la radio Klédu et Antoine DEMBELE de la radio Renouveau FM. Nous avons suivi le débat pour vous.

Les thèmes débattus au cours cette édition du Forum de la presse sont entre autres : les objectifs de la création de la Mission de bons offices conduite par Mahamoud DICKO ; l’objet de sa récente mission à Kidal ; les exigences posées par les interlocuteurs à Kidal ; le référendum…
D’entrée de jeu, l’invité du jour, l’imam Mahmoud DICKO, a expliqué que la Mission des bons offices est composée de quelques sages, dont les paroles sont respectées dans le pays ; des notables qui sont appelés à jouer un rôle de réconciliation dans certaines parties du pays. Selon lui, cette mission qu’il a l’insigne honneur de présider est composée du doyen Hamet NIANG de Kayes ; le représentant des familles fondatrices de Bamako, le doyen Dramane NIARE ; le représentant de la chefferie TRAORE de Sikasso ; le représentant de Koulikoro ; le Président de Guinna Dogo, Amadou TOGO.
Le président du haut conseil islamique a indiqué que l’État les a chargé de réconcilier nos compatriotes de Kidal, du Delta central, de la boucle du Niger, du Séno, et du Hairé. Il a précisé que la mission reste ouverte à toute personne de bonne volonté qui peut contribuer à l’avènement de la paix dans notre pays.

Rencontre avec les notabilités de Kidal
L’invité du Forum de la presse a affirmé qu’une délégation de la Mission des bons offices s’est rendue à Kidal, le jeudi 27 juillet, pour discuter avec les notabilités de la région en vue de faciliter le retour de l’administration afin de prouver l’appartenance de Kidal à la patrie malienne, comme toujours. Il a confirmé que la rencontre de Kidal s’est déroulée entre Maliens avec la présence des notabilités de toutes les tribus. Des discutions, qui ont été menées, avaient comme principal objectif de chercher les voies et moyens de faciliter l’application de l’accord pour la paix et un retour rapide de l’administration à Kidal.
L’imam DICKO a salué et remercié les notabilités de Kidal pour les avoir accueilli dans la fraternité et de leur avoir donné leur accord total pour le retour sans délai de l’administration. Pour preuve, dit-il, un document a été signé par les notables de la région pour prouver leur bonne foi à l’unité du Mali.
Il a précisé qu’il n’a pas rencontré personnellement Iyad Ag GHALY ou ses émissaires, mais les responsables de sa tribu, dont les engagements pris le concernent.

Les exigences de la CMA
Pour le président de la Mission des bons offices, seules la discussion et la confiance mutuelle peuvent amener à dissiper les problèmes actuels et de faire revenir la paix dans notre pays. Selon lui, dans les discussions, les responsables de la CMA ont proposé la nomination d’un gouverneur neutre qui n’est ni de la CMA ni du GATIA. Aussi, rapporte-t-il, ils ont suggéré le déploiement des 200 éléments de la CMA et des FAMA à Kidal pour baliser le terrain avant l’arrivée de ceux du GATIA pour éviter tout affrontement.
L’invité du Forum de la presse a précisé que ces demandes sont soumises à l’appréciation du gouvernement qui doit décider de son application ou son rejet. Il estime que pour sortir de l’impasse actuelle, il est nécessaire de briser la barrière de l’incompréhension. Mahmoud DICKO n’a pas mis sous silence son constat, selon lequel, durant sa mission à Kidal, aucun intervenant n’a prononcé le nom Azawad, ‘’tout le monde a parlé au nom du Mali un et indivisible’’. Ce qui fait dire au président du HCIM que beaucoup de fausses rumeurs sont distillées à Bamako dans le seul dessein de maintenir la tension dans le pays. Il a souligné que le problème de Kidal est plutôt communautaire qui n’a rien à voir avec l’État du Mali.

Le texte du référendum en phase avec la religion
Le leader religieux a affirmé que sur la question du référendum, le Haut conseil islamique a été approché par l’Assemblée nationale pour recueillir son avis sur certaines questions précises. Selon lui, le HCIM s’est fait briefer par son spécialiste en la matière avant de se rendre à l’Assemblée nationale. L’imam DICKO a indiqué avec insistance que la seule préoccupation des religieux est ‘’que le contenu du texte qui sera soumis au référendum soit en phase avec les valeurs de notre pays et celles de la religion’’. Il a déclaré qu’aucun passage du texte n’est en déphasage avec nos religions. D’où, la position du haut conseil islamique de se mettre à l’écart et de laisser le peuple souverain de se prononcer librement sur le projet, à travers le référendum.
Concernant les tiraillements entre l’opposition et la majorité, il a fait comprendre que l’opposition est dans son rôle de dénoncer, cependant, cela doit être fait dans le respect de la loi.
‘’Les tiraillements entre opposition et majorité sont normaux. Nous resterons à côté tant que la stabilité du pays n’est pas menacée. Il y a juste des problèmes d’interprétation, sinon, aucune partie du texte n’est en déphasage avec les religions du pays’’, a affirmé l’imam Mahmoud DICKO.

Écarts de langage sur les réseaux sociaux
À propos de la grande rencontre des musulmans dans la Grande mosquée de Bamako, le président du Haut conseil islamique a souligné que l’objectif était d’appeler les compatriotes à surseoir à la violence verbale qui peut aboutir à la violence physique. Il a reconnu que lors de la rencontre des intervenants ont parlé avec passion. Sur ce sujet DICKO a demandé pardon en soulignant que l’objectif cherché était l’apaisement du pays.
En ce qui le concerne personnellement, Mahmoud DICKO a affirmé n’avoir jamais consulté un réseau social, même faire des recherches sur Google. Il a justifié que sa religion l’interdit de rapporter des informations dont les sources sont inconnues. Par contre, a-t-il indiqué, les réseaux sociaux peuvent servir au meilleur comme au pire.
Par rapport au chroniqueur Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath, il a fait comprendre que celui-ci est un fils qui doit être ramené à la raison s’il dérape. Selon lui, Ras Bath peut se tromper même s’il se veut défenseur de la vérité.
« Nous avons le devoir de le rappeler à la raison. Mais il faut reconnaitre qu’il y a un malaise dans le pays. Une chose est sûre, le Mali peut trébucher, mais ne chavirera jamais », a conclu l’imam Mahmoud DICKO.

PAR MODIBO KONE ET SIRA BEROU COULIBALY (STAGIAIRE)

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