Le concept, défi civilisationnel, est une absurdité pour l’Afrique quand on sait qu’elle est le berceau de l’humanité mais encore que certaines de ces civilisations ont dominé le monde : l’Egypte et Carthage dont les chefs étaient tous des noirs même si l’histoire enseignée ne les révèlent pas telles que Half story had never been told : Bob Marley.
Le président Macron affirma au dernier sommet du G20 en Allemagne que « l’Afrique fait face à un défi civilisationnel et ses femmes, qui font encore sept à huit enfants mettent en péril l’avenir du continent en annihilant tous les efforts de développement ».
Ce « haro » sur la fécondité des femmes africaines est une insulte honteuse et mérite d’être dénoncée franchement.
Tant bien que si Macron idéalise la dénatalité, libre à lui d’appliquer le concept à l’Europe et laisser les africaines décider du nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir librement.
Affirmer que le taux de fécondité élevée an Afrique subsaharienne constitue un obstacle majeur au développement de ces pays est non seulement une insulte aux africains mais est une posture de condescendance dont les éminences grises de l’AFD et de l’IRD ont porté la réflexion ambigüe qui est aux antipodes des réalités africaines : La transition démographique.
Bien vrai que nous partageons certains points de vue de Serge Michailof, ancien cadre de l’agence française pour le développement, AFD, dans son livre « Africanistan, l’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ?, même si le titre pourrait frapper l’imaginaire des occidentaux à se replier sur eux-mêmes en fermant leurs frontières pour endiguer l’émigration dans les profondeurs de la méditerranée, l’auteur fait un diagnostic indéniable sur les fragilités structurelles des régions subsahariennes. Mais en aucun cas il ne s’est aventuré à dire que l’Afrique est confrontée à un « défi civilisationnel », en tout cas, il ne l’a pas manifesté clairement dans son ouvrage.
Le concept, défi civilisationnel, est une absurdité pour l’Afrique quand on sait qu’elle est le berceau de l’humanité mais encore que certaines de ces civilisations ont dominé le monde : l’Egypte et Carthage dont les chefs étaient tous des noirs même si l’histoire enseignée ne les révèlent pas telles que. Half story had never been told : Bob Marley.
Nous sommes d’accord avec Serge Michailof quand il indique que « tous les pays sahéliens sont en situation de risque et que la poursuite des politiques actuelles conduit à l’impasse ».
Nous pensons que cela est le résultat de l’improvisation et l’ignorance du choix du processus de développement des africains eux-mêmes. Les occidentaux ont financé des « usines à gaz » couteuses et inopérantes en Afrique et, en mettant en place des roitelets qui pillent les maigres ressources de leurs pays. Cette politique d’aide au développement a été un vrai désastre qu’il convient d’abandonner maintenant et pour toujours.
Vu la situation des crises multiples sur le continent africain dont les origines d’ailleurs sont extra-africaines, il faudrait une appropriation nationale de sortie de crise qui est la seule solution viable pour réinstaurer la paix et, cela ne peut se faire qu’à travers des Etats fonctionnels pouvant accomplir leurs missions régaliennes.
Le problème est que personne, à commencer par les despotes africains, ne veut financer la reconstruction des Etats régaliens et fonctionnels en Afrique.
De plus, l’aide au développement est détournée de ces objectifs au profit des « institutions corrompues » gérant leurs ressources humaines en fonction de critères clientélistes et familiaux, payant une obole aux soldats se sacrifiant pour leurs pays.
Le deuxième axe pour retrouver la stabilité en Afrique subsaharienne repose sur le développement endogène. Il faudrait créer massivement des emplois orientés vers le développement rural, la transformation des produits locaux et la construction des voies de transport favorisant ainsi le déplacement des personnes et des biens, la mise en communications des villes et des villages.
Là où, nous ne sommes pas d’accord du tout avec ces experts extra-africains, c’est sur le concept endoctrinant de « la transition démographique » qui selon eux est caractérisé par une forte baisse de la mortalité infantile et de la fécondité.
Alors, on peut légitiment poser la question : le baby-boom en France dans les années 60 n’était-il pas une transition démographique ?
La réponse bien sûr est que cette politique d’encouragement de la natalité en France a été appliquée pour élever le taux de fécondité des françaises, pour une transition démographique corrective de l’effet de la 2ème guerre mondiale sur la population.
Donc, nous comprenons la transition démographique pour les Etats africains comme étant le passage d’un sous-peuplement à un peuplement harmonieux par rapport à un territoire considéré.
Exemple, le Mali qui a un territoire faisant trois fois celui de la France devrait avoir 45 millions d’habitants pour atteindre la transition démographique nécessaire à un développement endogène.
Nous avons compris que l’accroissement démographique de l’Afrique fait peur à l’Europe.
Cependant, nonobstant les pressions occidentales pour déréguler le développement de l’Afrique, celui-ci aura lieu et c’est aux africains de compter sur leurs bras valides pour l’atteindre en minorant l’aide extérieure qui, au demeurant, est souvent conditionnée et annihile toutes les capacités des pays du continent africain à se développer.
Aussi, le combat contre l’insécurité et le terrorisme ne peut être gagné qu’à travers un développement réel des pays africains, le partage équilibré des ressources des pays entre les concitoyens et un renforcement important de l’éducation scolaire et la formation.
Mais cette perception, hélas, n’est pas encore sentie par les coopérations multilatérales qui continuent de manipuler naïvement les dirigeants africains sans vision.
Pour conclure, il est regrettable, voire avilissant que des « penseurs extra-africains » essaient encore de déterminer l’existence de l’Afrique et que cela soit sanctifier par des Chefs d’états africains qui n’ont que seule vision, rester le plus longtemps au pouvoir vaille que vaille.
Le président Macron ne doit pas emboiter le pas de ces prédécesseurs dans les propos déplacés et les déclarations à l’emporte-pièce. Il doit comprendre, maintenant, que les temps ont changé et qu’il n’y a pas meilleurs experts de développement de l’Afrique que les africains eux-mêmes pour tracer leurs destins pourvu qu’on ne la fragilise pas en mettant en place des strapontins de dirigeants servant d’abord les intérêts mercantiles de leurs mentors.
Vouloir faire le développement de l’Afrique sans tenir compte de l’expertise des africains est une imposture qui ne saurait prospérée.