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Tribunal de grande instance de la commune IV : Aly Badra Camara, un protégé des juges ?
Publié le jeudi 10 aout 2017  |  La lettre du Mali
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Nul ne peut échapper à l’escroquerie. Quelque soit notre rang social et notre capacité financière, nous demeurons des proies pour ces arnaqueurs scrupuleux qui n’ont aucun respect pour la dignité humaine. Tout ce qui les guide, c’est de sucer le sang des autres pour vivre dans l’opulence. Ce qui fâche et qui fait révolter, c’est que ces individus n’agissent pas seuls.

Le plus souvent, ils bénéficient de la couverture de certains bras longs de la justice qui est censée trancher dans l’équité. Une de ces affaires typiques, pendante devant le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, oppose un Syndicaliste Khêfing Kanté à un certain Aly Badra Camara, un monsieur qui se croit intouchable



Les faits :

Khêfing Kanté, Administrateur civil de son état, domicilié à Sébenicoro-Bamako, est un cadre à l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi(ANPE). Le 18 août 2016, il a acheté avec Aly Badra Camara, se réclamant opérateur économique et demeurant à Djicoroni Para Djénékabougou, une parcelle de terrain à usage d’habitation à Ouinzindougou, commune rurale du Mandé, dans le cercle de Kati. Un acompte de 3.375.000 FCFA a été versé au sieur Camara. Ainsi, Khêfing a engagé un technicien pour les travaux de construction de sa parcelle. Les frais exposés pour le travail technique se sont élevés à la somme de 2.900.000FCFA.

La preuve de l’escroquerie

Cependant, après un début de construction, un jour, Khêfing a été désagréablement surpris de voir ses travaux arrêtés. Et pour cause, un certain Oumar Fofana dit Barou s’était présenté sur les lieux pour dire qu’il détient les documents légaux qui attestent que la parcelle lui appartenait. Avisé et interpellé, Camara a prétendu avoir vendu par erreur une parcelle appartenant à sa belle-mère à Khêfing et s’est engagé à rembourser le montant perçu. Le sieur Camara a fait croire à Khêfing que cette vente a fait l’objet de débat et de polémique au sein de la famille. Après des vérifications approfondies, il a été révélé que tout était faux et archi-faux. Malheureusement pour Khêfing, il venait de subir le même sort que les nombreuses victimes de Camara. Dès lors, Aly Badra est injoignable. Il ne décroche plus le téléphone. Et plus rien. Choqué, Khêfing a jugé que ce comportement du sieur Aly qui lui cause d’énormes préjudices et qui porte atteinte à son droit de propriété, ne peut être toléré. Après avoir requiert le ministère de Maitre Moussa Danioko, huissier de justice, Kanté a assigné Aly devant le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, aux fins de réclamation de sommes. Parallèlement à plainte civile, la procédure pénale contre Camara a été aussi engagée. A la comparution des parties le 10 juin 2017, le sieur Camara absent, la Cour a rejeté la requête de Khêfing pour absence de pièce. Le dossier a été refait une nouvelle fois. Toujours à l’absence d’Aly, les parties ont comparu devant le tribunal le 10 juillet dernier. Comme la première fois, le dossier a été radié pour le même motif. Courageux et patient, Khêfing n’entend point abdiquer. C’est pourquoi, le 26 juillet 2017, Kanté a reconstitué le dossier en saisissant cette fois-ci le juge d’instruction au 2ème Cabinet du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV par une plainte avec constitution de partie civile.

Aly Badra Camara, un protégé des juges ?

Quant à la procédure pénale, malgré le soi-transmis du Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV, Dramane Diarra, adressé à la brigade territoriale de la Gendarmerie de Bamako –Coura, Aly circule à Bamako, en toute liberté. Alors questions : que se passe-t-il ? AB Camara a-t-il mouillé pour bloquer l’affaire ? A l’analyse de la procédure, on se serait tenté d’y croire. Joint au téléphone par nos soins, Yamoussa Keïta, le gendarme chargé du dossier, affirme que le sieur Camara est venu se présenter une seule fois à la brigade. Et le gendarme de poursuivre en ces termes : « J’ai le dossier avec moi. L’affaire suit son cours. Aly est passé une fois. Il m’a dit que Khêfing n’a pas cherché à le voir. Après je l’ai convoqué. Il a promis qu’il va venir. Mais, il n’est pas venu. Dès lors, je l’appelle, il ne décroche même pas mon téléphone ». Aly a-t-il des entrées à la justice qui lui donnent l’assurance de défier le procureur Dramane Diarra? De toutes les manières, nous sommes dans un Etat qui se dit de droit. Et Khêfing croit en la justice et à la démocratie de son pays.

Dans cette affaire, l’évidence est que nul ne peut se comporter de la sorte s’il n’a de soutien au sein de la famille judiciaire. Le domicile de Camara est connu, pourquoi ne pas aller lui chercher manu-militari. Affaire à suivre

Jean Goïta

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