De 5,6 enfants par femme, le taux de fécondité général, la Cedeao, selon une estimation des Nations Unies, pourra enregistrer d’ici 2050, environ un milliard d’habitants. La situation est plus qu’inquiétante, d’autant plus que les experts relèvent, au niveau des pays de la sous-région ouest-africaine, une forte disproportionnalité entre le taux de croissance économique (5 à 6%) et celui de fécondité (6 ou 7%).
« Nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation », s’est alarmé, à Ouagadougou, lors d’une rencontre régionale sur la démographie, le président de l’Assemblée nationale du Burkina-Faso, Salifou Diallo, pour qui « il est urgent de contenir la poussée démographique dans l’espace Cedeao pour promouvoir un réel développement viable et durable ».
Trois enfants au maximum par femme pour réduire à moitié le taux de fécondité. C’est ce qui a été convenu il y a maintenant quelques jous par les parlementaires des 15 Etats de la Cedeao, de la Mauritanie et du Tchad, ont-ils laissé entendre au cours de cette rencontre pour, dit-on « maîtriser le boom démographique d’ici 2030 ». Le président de l’Assemblée nationale du Burkina-Faso, Salifou Diallo, cité par l’AFP, a invité les parlements des pays de l’espace à «inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme ait au plus trois enfants » et aussi à « faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité grâce à l’accès universel à la planification familiale, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et le renforcement des efforts pour améliorer la survie de l’enfant ».
Pour Adrien Houngbédji, président du Parlement béninois, c’est aux Etats individuellement« qu’il appartient de définir l’équilibre optimal et qu’il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l’amélioration de la qualité de vie de la population active ». Et pour cela il faudrait réduire de moitié le taux de fécondité, à en croire le président de la commission de la Cedeao, Marcel De Souza. Et d’ajouter : « La jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu’elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe: elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l’immigration clandestine ».
Pour certains analystes, en décidant de limiter les naissances dans le cadre d’une transition démographique dans l’espace sous- régional, les parlementaires seraient en train d’exécuter un ordre venu d’ailleurs. Surtout que cette réunion intervient après la déclaration du président français Emmanuel Macron sur la transition démographique en Afrique. Déclaration qui continue d’ailleurs de faire polémique. Faire baisser de moitié le taux de fécondité, reste bien en faveur de la croissance économique et du développement durable de la sous-région. Mais on espérait aussi à ce que nos chers parlementaires se prononcent clairement sur la question de la limitation des mandats présidentiels, de la sauvegarde des acquis démocratiques et de la bonne gouvernance dans l’espace Cedeao. Puisque c’est le plus urgent aujourd’hui.