Dans un de nos précédents articles, nous évoquions la cacophonie qui tient lieu de communication depuis que la guerre a commencée dans notre pays. Il faut croire que la situation ne s’est guerre améliorée. Au niveau de la communication militaire, on sent une nette différence entre les propos des hommes de terrain et ceux qui se la coulent douce ici à Bamako.
En effet, quand on écoute le colonel Didier Dakouo qui arpente les sentiers minés du nord et quand on tend une oreille à nos amis de la DIRPA, on perçoit les indispensables ajustements à opérer. Pour ce qui est de la communication politique aussi, la situation n’est guère meilleure. Et comme il n’y a pas de ligne directrice, les propos des uns et des autres vont dans tous les sens. Conséquence, le Mali est sur la défensive.
Quand on voit ce qui se passe autour de Kidal, on est gêné. Il est inadmissible que le Mali officiel ne soit pas à Kidal. Ni l’armée, ni le chef de l’exécutif, ni l’administration, personne du Mali n’est présent dans cette partie du territoire. À ce niveau, la position des autorités est pour le moins inaudible. De temps à autre, on entend des voix qui s’élèvent avec véhémence. Mais après plus rien. Or les Maliens vivent mal cette histoire de Kidal. Ils aimeraient bien qu’il se trouve des voix autorisées pour expliquer aux Français que Kidal est du Mali.
Le problème est qu’en face, le MNLA par qui tous les malheurs du Mali sont venus joue faux mais bien. Il joue faux dans la mesure où il avait laissé croire qu’il renonçait à toutes ses revendications (indépendance, autonomie, etc.) pour ne rester que dans le Mali. Comme on dit, l’occasion faisant le larron, le MNLA profite de la présence de l’armée française pour se donner des airs de grand et s’attribuer des aires qu’il voudrait gérer. Le MNLA joue bien dans la mesure où sur le plan de la communication, il garde toujours une longueur d’avance sur le Mali. Du début des hostilités contre le Mali, en janvier 2012 à la guerre contre les occupants, le MNLA est parvenu à vendre l’idée selon laquelle l’armée malienne commet des exactions contre les populations touaregs et arabes. Ceci pourrait expliquer cela. D’où l’importance de disposer d’une véritable communication.