S’il y a insécurité au centre du pays, c’est bien à Youarou qu’elle a son épicentre. En effet, depuis, le début des mouvements du prédicateur Amadou Koufa en 2015, c’est bien dans ce cercle, qu’il a installé son quartier général : c’est là que réside la majeure partie de ses djihadistes. Aucune commune de ce cercle n’est épargnée par les agissements des éléments de Amadou Koufa, constitués en grande partie par des jeunes peulhs ou parlant peul, âgés de 25 à 40 ans. Ils sont environ au nombre d’un millier et quadrillent toutes les communes du cercle. Leur quartier général se trouve à Dogo. Certains habitants pensent que Amadou Koufa est installé dans cette ville et qu’il se serait marié tout récemment avec une très belle jeune fille peul, très claire et charmante. Sa troupe composée de jeunes djihadistes applique régulièrement la Charia sur les populations du cercle. Amadou Koufa a interdit les écoles françaises, c’est lui qui fixe la proportion du ‘’diakat’’ en argent ou en nature, surtout en ce qui concerne les propriétaires de troupeaux de bœufs, de moutons, de chèvres. La charia est expliquée par la lecture du coran dans un premier temps avant de rendre justice. Il a un représentant officiellement désigné dans chaque ville du cercle. Il surveille les actes dans les différents marchés du cercle. Les femmes doivent porter la ‘’bourga’’ avant d’aller au marché. Plus question au marché de faire les salutations d’usage ou de tendre sa main à une femme, en procédant aux salutations d’usage. Comment vas-tu ? Comment vont tes enfants ? Comment va ton mari ? Il y a longtemps que tu es là ? As-tu fait un bon voyage ? etc…
Le nouveau principe est qu’il faut saluer les femmes en levant seulement les deux mains collées. Même les marabouts, et les imams ne sont pas épargnés lorsqu’ils sont en faute. Ils sont cravaches devant la foule. Amadou Koufa est bien organisé dans ce cercle et il possède des équipements lourds pour défaire toute armée qui se mettra sur son chemin. Il dispose d’une centaine de pick-up surmontés d’armes automatiques, de BRDM, de missiles sol-air, des camps d’entrainement pour ses troupes. L’encadrement de sa troupe est assuré par des hommes blancs à la barde longue, très doués dans le métier des armes. Certains habitants de Youwarou pensent que ces encadreurs doivent être des pakistanais, des syriens, des français, des irakiens, des anglais etc…Ce qui est sûr c’est qu’ils disposent de beaucoup de liasses d’euros, avec lesquelles, ils ont des achats après le change. Les populations se disent à l’aise avec le régime de Amadou Koufa, du fait, qu’il n’y a plus de gendarmes, de douaniers, de policiers, d’agents des eaux et forêts dans le cercle. Les prix des denrées de premières nécessités sont à la portée des populations. Elles souhaitent restées dans cette tranquillité instaurée par les troupes de Amadou Koufa. On peut se poser la question de savoir à quoi sert les 120 éléments des FAMAS campés dans la ville de Youwarou depuis plus d’une année ? En effet, ce bataillon ne sort jamais de la ville de Youwarou, cela leur est interdit par les troupes de Amadou Koufa, qui ont pris l’engagement de ne pas les attaquer pour épargner la population de la ville de Youwarou. Mais, il a tenu à les mettre en garde contre la débauche qu’ils entretenaient avant l’instauration de la charia dans la zone. Dès lors, les éléments des Famas ont vite cessé avec ces pratiques. Dans ces conditions, peut-on penser qu’il y a que de l’insécurité résiduelle dans cette zone du Mali, comme prétend le dire la présidente de la Cour Constitutionnelle du Mali ? L’Etat a-t-il les moyens de récupérer encore cette zone aux mains de Amadou Koufa ? NON ! se prononcent les populations de Youwarou. L’Etat peut-il organiser le vote référendaire dans les zones où l’administration est absente surtout à Youwarou? Voici le triste sort dans lequel le régime d’IBK a mis le Mali depuis la débâcle de l’armée en mai 2014. Que faire donc ? A ce rythme, il n’y aura pas d’élection en 2018 !