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Mali: doutes sur l`abandon de la fusion rébellion touareg-groupe islamiste
Publié le samedi 2 juin 2012   |  AFP




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BAMAKO - Un chef de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en entamé vendredi soir dans le nord du Mali des discussions avec le leader du groupe islamiste d'Ansar Dine, jetant des doutes sur l'abandon annoncé plus tôt de leur projet de fusion.

"Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA, et Iyad Ag Ghaly, leader de Ansar Dine, sont actuellement en discussions à Gao (nord-est) autour de l'affaire de la fusion annoncée entre les deux mouvements", a déclaré Walil Ag Chérif, un proche du leader d'Ansar Dine par téléphone vendredi soir à un journaliste de l'AFP à Bamako. Il n'a pas fourni d'autres détails.

L'entourage de Bilal Ag Achérif a confirmé l'entretien entre les deux hommes à Gao, sans en préciser l'objet, alors que quelques heures auparavant, était diffusé un bref communiqué du MNLA dénonçant le protocole d'accord relatif à cette fusion, signé il y a une semaine.

Ce texte, daté de Gao et par signé par Hamma Ag Mahmoud, membre du Bureau politique du MNLA, évoque des désaccords sur l'application de la charia (loi islamique) que prône Ansar Dine dans tout le Mali, alors que le MNLA se proclame laïc et défend la création d'un Etat dans les limites de la région naturelle de l'Azawad, s'étendant du nord-est au nord-ouest du Mali.

"Le Bureau politique du MNLA, devant l'intransigeance d'Ansar Dine sur l'application de la charia dans l'Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l'Accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférent", y déclare Hamma Ag Mahmoud.

"Pas encore" de position sur la fusion


Vendredi soir, un proche du secrétaire général de la rébellion touareg a
indiqué que Bilal Ag Chérif a reçu ces deux derniers jours des messages de
membres du mouvement résidant à l'étranger hostiles à la fusion avec Ansar
Dine, mais que lui-même n'avait "pas encore pris de position" sur le dossier.
"Il attend la fin de son entretien avec Iyad Ag Ghaly" pour le faire, a
précisé cette source.

Plus tôt vendredi, l'entourage d'Iyad Ag Ghaly avait confirmé l'impasse
avec le MNLA, sans toutefois exclure des retrouvailles. Pour Ansar Dine, "il
n'est pas question de revenir en arrière" sur la charia, "mais si le MNLA le
veut, il vient (avec Ansar Dine)", avait dit Walil Ag Chérif, en soulignant
une divergence d'opinions sur le sujet entre les responsables du MNLA au Mali,
et ceux qui sont basés en Mauritanie ou en France.

Ansar Dine, allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, jihadiste), et le
MNLA avaient surpris en signant un "protocole d'accord" sur leur fusion au
sein d'un "Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad".

Cette entente avait été rejetée par le gouvernement malien, l'Afrique de
l'Ouest et l'Union africaine (UA), alors que les islamistes confortent leur
domination sur l'immense Nord malien qu'ils contrôlent depuis deux mois, avec
le MNLA et d'autres groupes armés.

Porte-parole du MNLA basé à Paris, Mossa Ag Attaher, a affirmé à l'AFP que
le mouvement touareg avait "accepté le mot d'+Etat islamique+, mais il devait
être écrit que nous pratiquons un islam modéré et tolérant, et la charia ne
devait être mentionnée nulle part". "Nous ne sommes pas prêts à nous retrouver
enfermés dans la charia du jour au lendemain", a-t-il insisté, alors que ces
divergences avaient très vite surgi après la signature de l'accord.

Pour un Mauritanien spécialiste du dossier, la décision du bureau politique
de la rébellion touareg reflète surtout la position "des gens du MNLA qui sont
à l'extérieur, pas (de) ceux qui sont sur place et qui sont suivis par la
majorité". Elle "ne peut signifier qu'une scission du MNLA après les
protestations de la communauté internationale", a-t-il estimé.

L'annonce de la fusion MNLA-Ansar Dine avait fortement divisé la communauté
touareg dans le nord du Mali et la rébellion touareg elle-même. En perte de
vitesse face à Ansar Dine et Aqmi, le MNLA a vu beaucoup de ses officiers
rejoindre récemment les islamistes, selon une source sécuritaire régionale.

Le chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'UA Thomas Yayi
Boni a rappelé que la crise au Mali menace de déstabiliser toute la zone. Il a
plaidé mercredi pour une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la
création d'une force militaire africaine d'intervention au Mali. "Le dialogue
ne doit pas trop durer", a-t-il averti.

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