Son nom est Salia Diarra et il est le maire de la Commune rurale de Baguinéda. Profitant de la visite d’un collectif qui se bat pour la réduction de l’eau, le maire n’a eu d’autre moyen que d’insulter le ministre de l’Energie et de l’Eau. Histoire de cacher son incompétence aux visiteurs du jour.
L’autorité ou du moins la grandeur et la puissance d’un homme quel que soit son rang a des limites infranchissables car il y a toujours plus grand que soi dit le proverbe bambara. Quand des citoyens de surcroit un maire de commune s’autorise à manquer de respect de manière verbale à un ministre de la République seul au Mali on peut vivre une telle scène.
C’est ce triste scenario qui s’est déroulé dans la Commune rurale de Baguinéda. Le maire n’a pas manqué de lâcher une série de vulgarités à qui veut l’entendre se croyant tout puissant. Or, un maire, dans sa mission, est obligé de contrôler son langage. A défaut comme n’importe quel citoyen ordinaire des retombées peuvent s’en suivre. Un motif infaillible de suspension.
Selon nos informations le maire de la Commune rurale de Baguinéda du nom de Salia Diarra a fait l’écart de langage de trop à l’endroit du ministre chargé de l’électricité et de l’eau. Les faits se sont déroulés devant son domicile à Baguinéda village. Ce jour-là, deux membres du collectif des consommateurs d’eau de robinet étaient allés le rencontrer pour lui faire part qu’une lettre écrite par leur organisation attendait la réponse. La correspondance avait été adressée aux autorités locales de Baguinéda dont : le sous-préfet, le maire, le chef de village et les imams. Elle avait trait à la cherté du tarif trop élevé du mètre cube de l’eau qui coûte trois fois plus cher qu’à Bamako. Au lieu de prêter une oreille attentive à cette crise, le maire rétorqua d’un trait :
Les problèmes d’eau se règlent à l’adduction. Vous pouvez vous rendre là-bas.
Devant cette fuite de responsabilité le secrétaire général du collectif lui dit calmement :
Aujourd’hui l’eau coûte excessivement cher à Baguinéda. Il est de notre devoir d’écrire aux autorités locales avant d’alerter les plus hautes autorités à Bamako dont le ministre chargé de l’Energie et de l’Eau ou des hommes politiques à l’image de Tiébilé Dramé. Nous ne voulons pas brûler les étapes dans notre démarche citoyenne.
Non content de ces mots le maire dans toute sa puissance commença à élever le ton d’un trait :
Vous faites allusion à Tiébilé Dramé ? Pensez-vous connaitre Tiébilé mieux que moi ? Quant au ministre chargé de l’Eau, il n’est rien ici. C’est moi le maire.
Le secrétaire général du collectif lui rappela que le ministre a pourtant trouvé une issue favorable à l’épineux problème d’eau à Ouéléssébougou.
Monsieur Salia Diarra revint aussitôt à la charge par ces mots :
Ouéléssébougou c’est Ouéléssébougou, Baguinéda c’est Baguinéda. Je vous rappelle que le ministre ne vaut rien devant moi. Il est nommé. Quant à moi je suis élu pendant cinq ans et je resterai maire pendant le temps de mon mandat.
Devant une telle réaction du maire, ses interlocuteurs dépassés par la tournure des événements et le niveau du débat ont pris congés pour partir comme ils étaient venus.
Cet échange avec le maire Salia Diarra a le mérite de pointer du doigt qu’il n’a aucun égard pour les habitants de Baguinéda. Après tout il a le devoir de soutenir les revendications légitimes habitants auprès des gestionnaires l’adduction d’eau potable. Ce que le maire oublie également, un problème similaire s’est déroulé dans la Commune rurale d’Ouéléssébougou.
Sur instruction du président de la République, le ministre chargé de l’Energie et de l’Eau a trouvé une issue favorable pour la plus grande satisfaction des populations. Il dit connaitre Tiébilé Dramé, ce qu’il ignore le secrétaire général du collectif des consommateurs d’eau de robinet est un membre du comité directeur du Parena. En aucun cas il ne peut connaitre le président du parti du Bélier blanc mieux que ce dernier.
Certes on peut critiquer les actions impulsées par un ministre. Cependant, on lui doit du respect surtout les maires de commune se doivent de montrer le bon exemple. Aucun maire n’a le droit de s’en prendre de manière vulgaire à un ministre dans l’exercice de sa fonction. Ce genre de comportement insolent mérite bien une réponse adéquate. Cette attitude méprisante du maire envers un ministre ne mériterait-il pas une sanction exemplaire ? Force appartient à la loi d’agir…
Ce que le maire oublie le gouvernement peut le suspendre de ses fonctions quand il commet une faute. Il a beau être l’homme fort de la Commune rurale de Bamako il n’y aura pas d’échappatoire en la matière.
Par ailleurs, les habitants de Baguinéda racontent que les écarts de langage du maire sont légions depuis son accession au pouvoir.