Sur la base de renseignements reçus, la Force spéciale anti-terroriste (Forsat) a procédé, dans la nuit du samedi 5 août 2017, à l’arrestation de cinq membres d’un réseau international de trafic de drogue dont deux femmes. 268 briques de chanvre indien et deux motos Djakarta ont été saissies. Deux des trois hommes sont des Burkinabé. Ils ont été aussitôt remis à l’Office central des stupéfiants (Ocs) qui est en train de mener les investigations nécessaires, notamment pour connaître les ramifications de ce réseau qui opérait entre le Ghana, le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie. D’ores et déjà, quatre personnes sont activement recherchées.
A l’heure actuelle, l’Ocs en sait un peu plus sur le mode opératoire de ce réseau et les personnes impliquées pour remonter la filière jusqu’au cerveau qui est actuellement installé avec toute sa famille établi dans un pays voisin du Mali à partir duquel il mène ses activités criminelles de grossiste de chanvre indien.
Tout est parti de renseignements exploités par la Forsat et qui ont conduit à l’interpellation, le samedi 5 août vers 22 heures à son domicile à Sabalibougou, d’un chauffeur de taxi répondant au nom de Seydou Diallo. Il est en fait le convoyeur des briques de chanvre indien que le réseau écoule entre le Mali et la Mauritanie, après s’être approvisionné au Ghana et faire transiter le produit par le Burkina Faso. C’est ce qui ressort des premiers éléments de l’enquête que l’Office central des stupéfiants est en train de mener et en sait davantage sur les activités de ce réseau dont quatre membres sont activement recherchés entre le Mali, le Ghana et la Mauritanie.
En effet, invité à collaborer avec la Forsat, après son interpellation, le taximan Seydou Diallo a donné des informations qui ont conduit à l’interpellation de deux Maliennes, notamment Mariam Kallé et Djénéba Coulibaly, en plus de deux Burkinabé : Mounirou Sénou alias Mossiké et Sidiki Bellem.
La perquisition menée dans la même nuit au domicile du chauffeur Seydou Diallo au quartier Banconi a permis d’y saisir 49 briques de chanvre indien. Le gros lot de la saisie, soit 219 briques de chanvre indien, se fera chez Mariam Kallé où elles étaient dissimulées dans des sacs d’arachide entreposés dans le garage auto de son domicile à Baco Djicoroni Golf.
Djénéba Coulibaly a été aussi cueillie chez elle à Kalabancoro Couloubléni (cercle de Kati). La perquisition n’a pas permis de retrouver de la drogue chez elle, mais elle a reconnu que les deux sacs qu’elle possédait encore venaient d’être enlevés par le chauffeur Seydou Diallo pour être convoyés chez Mariam Kallé à Baco djicoroni Golf.
Quant au Burkinabé Mounirou Sénou, lors de son interpellation à son domicile de Kalabancoro, les éléments de la Forsat sont tombés sur un de ses compatriotes du nom de Sidiki Bellem qui y séjournait. Tous les deux ont été embarqués et remis aux enquêteurs de l’Office central des stupéfiants (Ocs). Chez Mounirou alias Mossiké il n’a pas été découvert de la drogue, mais trois paquets de Rizzla. Il prétend que c’était pour les envoyer à un de ses amis. Mais il reconnaît qu’il a comme activité le trafic de chanvre indien et a confirmé avoir réalisé deux opérations respectivement de 15 et 20 briques et s’approvisionnerait auprès d’un fournisseur établi au Ghana.
Son compatriote, Sidiki Bellem, a tenté de nier qu’il connaissait les activités de Moumouni alias Mossiké en affirmant avoir séjourné seulement cinq jours pour ensuite rejoindre les sites d’orpaillage. Une version qui n’a pas convaincu les éléments de la Forsat et que limiers de l’Ocs vérifieront dans le cadre des enquêtes en cours.
Il faut reconnaître que le réseau avait un circuit bien organisé et le chauffeur Seydou se trouve être la courroie de transmission. En effet, c’est lui qui convoie les briques de chanvre indien collectés à travers le circuit d’approvisionnement, du Ghana en transitant par le Burkina Faso, pour les entreposer chez Mariam Kollé et revenir ensuite les chercher pour l’acheminement vers la Mauritanie où un correspondant se charge de les réceptionner et de les écouler.
Seydou dit ne pas être le chauffeur titulaire du taxi qu’il utilise, mais un simple ” Américain “ comme on le dit dans le jargon du milieu du transport. Puisqu’il a été interpelé à domicile et n’était à bord dudit taxi, il soutient mordicus ne pas retenir le numéro d’immatriculation. Bizarre quand même ! Encore plus bizarre, lorsqu’il prétend ne connaître que le prénom du chauffeur titulaire, actuellement activement recherché. Tout comme le cerveau de ce réseau, qui a mis toutes ces personnes en contact, est lui aussi recherché, mais ne serait pas établi au Mali.