Les grands mots sont encore de sortie ! Après la longue tirade le jour du Ramadan contre le camp du NON au référendum, le président IBK remet une couche dans une interview à l’ORTM. « Séditieux », « non républicain », « antinational », sont entre autres amabilités servies aux opposants à la Révision constitutionnelle. On croyait par moment, entendre le général Moussa Traoré s’étrangler contre le mouvement démocratique qui réclamait l’ouverture politique en 1991.
Et pourtant l’Ordre politique qui était décrié à l’époque, y compris par IBK, se réclamait aussi de la République et même de la démocratie, au prétexte que c’est un référendum constitutionnel qui avait plébiscité le parti unique.
Nul ne fera offense au système politique qui nous régit depuis le 26 mars 1991 en le comparant au régime UDPM.
Toutefois le discours fétichiste sur la République ne saurait aussi servir de repoussoir au débat contradictoire.
Pas même l’avis de la Cour constitutionnelle qui, dans cette affaire, a terriblement peiné à affirmer une fermeté de conviction et à accréditer son indépendance au pouvoir politique.
Le président IBK a raison lorsqu’il affirme qu’il a été élu pour explorer toutes les voies menant à la paix. Question : la guerre déclarée à Kidal sous son magistère de chef suprême des Armées le 21mai 2014 participait-elle de cette quête de la paix qui avait d’ailleurs commencé à bourgeonner à l’époque ? L’Accord dit d’Alger étant pour une large part un rattrapage politique de ce fiasco militaire, quelle garantie a-t-il de parvenir à la paix avec quelques notables des Régions du Nord et des représentants des marabouts dans un Sénat ?
Il y a tant d’incertitudes dans ce jeu d’ombres au Nord et parfois même de la colère (comme récemment avec la CMA à Ménaka) qu’il faut sortir de la profession de foi, de l’incantation.
Les gros mots contre le camp du NON ne suffisent pas à nous rassurer sur la pertinence de cette aventure référendaire !