Déjà, la crise sécuritaire et institutionnelle que vit notre pays depuis un peu plus d’un an, a largement affecté le pouvoir d’achat de nombre de nos compatriotes à telle enseigne que d’aucuns ont apporté un changement dans leurs habitudes. Mais, à cette situation déjà insupportable, à la limite difficile, est venue se greffer une hausse parfois sauvage de certains produits ou services.
Quelques mois après le coup d’Etat du 22 mars 2012, le ton était donné avec l’augmentation du prix du gaz domestique, le gouvernement ayant logiquement décidé de surseoir à la subvention de ce produit. Cela, parce que les caisses de l’Etat étaient désespérément vides et le Trésor public n’en pouvait plus. A titre illustratif, la bouteille de 6 kg était passée, tenez-vous bien, de 2 500 Fcfa à environ 4 000 Fcfa. Mais, comment ne pas comprendre ce geste du Gouvernement dans un contexte où les ressources étaient tellement rares que celui-ci était désormais appelé à faire face à l’essentiel ? Les Maliens ont ainsi logiquement décidé de tenir le coup.
Mais, ils étaient loin d’être au bout de leur peine car les hydrocarbures vont entrer dans la danse infernale. De légère hausse en léger réajustement, le litre d’essence, par exemple, est passé de près de 700 Fcfa avant les évènements de mars 2012 à environ 750 Fcfa dans certaines stations services de la place. Alors que le gasoil a atteint aujourd’hui 665 Fcfa. Consécutivement à cette hausse répétée du litre à la pompe, les prix des transports publics à Bamako vont grimper de 34%, soit 50 Fcfa. Cette différence va diminuer de moitié, après une tractation entre les transporteurs et le Gouvernement, suite à une opposition souvent violente des usagers face une augmentation qu’ils qualifiaient de sauvage.
Depuis février dernier, la Commission de régulation de l’eau et de l’électricité a adopté une nouvelle grille tarifaire pour l’électricité et l’eau. Histoire, dit-elle, de sortir Edm-sa du déficit structurel et chronique auquel elle se trouve confrontée. Ainsi, pour certaines catégories de consommateurs, le tarif d’électricité à connu une hausse de 3 à 7%. Toute chose qui a naturellement des répercussions sur le prix de l’eau de robinet dans certains quartiers de Bamako. A Kalabambougou par exemple, le prix du bidon de 20 litres est passé de 50 à 75 Fcfa, soit une augmentation de 50%.
Parallèlement à cette situation, la carte nationale d’identité, sous prétexte d’une pénurie, se fait tellement désirée que les frais y afférents sont aujourd’hui hors de portée ou presque, la spéculation aidant. En effet, ceux-ci vont de 4 000 Fcfa et 20 000 Fcfa selon les commissariats de police, contre près de 2 000 Fcfa en temps normal. Cette situation inquiète d’autant plus des Maliens se demandent jusqu’où ira cette vie chère qui ne dit pas son nom. Aussi, de mémoire de nos compatriotes, rarement des prix qui ont connu une hausse à cause de la conjoncture, baissent même si la situation redevenait normale. En attendant, les consommateurs que nous sommes, peuvent observer impuissamment cette situation car ceux qui se sont constitués en défenseurs de nos intérêts ont bien d’autres chats à fouetter.