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Future force conjointe des pays du G5 Sahel : L’accompagnement de la France risque de constituer son point faible
Publié le lundi 14 aout 2017  |  Le Pouce
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Le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger, cinq pays du Sahel, ont décidé d’unir leurs forces pour venir à bout du terrorisme. Une initiative dénommée « Force conjointe des pays du G5 Sahel » que la France veut accompagner dans son opérationnalisation. Cependant, cet appui d’un pays qui protège des « alliés » des terroristes qui sévissent dans le Sahel, notamment la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), pourrait être à l’encontre des objectifs de la future force conjointe des pays du Sahel.

Le président « IBK » n’a pas tort lorsqu’il dit qu’un « ami » mérite d’être traité avec respect et dignité répondant ainsi aux manifestations qui ont eu lieu ces derniers temps devant l’Ambassade de France au Mali en guise de protestation contre le jeu « trouble » de la France dans la crise malienne. Mais, il semble qu’il y a bien longtemps, le mot « ami » a perdu son vrai sens dans les relations interétatiques basées beaucoup plus sur les « intérêts ». En termes clairs et dans un langage peu diplomatique, on dit que les « Etats n’ont point d’amis à défendre mais des intérêts ».



Depuis l’éclatement de la crise au nord du Mali, la France, pays colonisateur, s’est montrée protectrice du Mali face à l’invasion terroriste. Mais a-t-elle seulement fait preuve d’amitié ?

La question est posée par de nombreux Maliens qui n’arrivent pas à comprendre les relations qui se sont subitement liées – si on peut se permettre l’expression – entre le mouvement rebelle qui a pris les armes contre l’autorité malienne et le gouvernement français au point qu’il a été interdit à l’armée malienne d’entrer à Kidal, fief de ce mouvement armé.

Aujourd’hui, il a été établi qu’un pacte a été signé entre ce mouvement rebelle et le gouvernement français qui empêche ainsi l’armée malienne d’asseoir son autorité sur cette ville (Kidal et environnants). Ce soi-disant pacte aurait été signé en vue de permettre à la force armée française présente dans le Sahel appelée Barkhane, de traquer les terroristes en se faisant aider par les éléments rebelles appartenant à la CMA. Un pacte signé sans le gouvernement malien qui n’a même pas été vraisemblablement informé. Cela ne s’appelle plus de l’amitié mais bien de la « fourberie » de la part d’un Etat qui prétende défendre les bons principes.

S’il est vrai que le gouvernement français protège les rebelles de la CMA contre l’armée malienne, il serait donc difficile d’opérationnaliser la future force conjointe du G5 Sahel dont la même France se porte garante. Les éléments de la CMA qui, jusqu’ici, refusent de se désarmer dans le processus du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion) dans le cadre de la mise en œuvre des Accords d’Alger, sont rebelles le jour et terroristes la nuit. Comment faire la différence entre un combattant rebelle et un combattant terroriste ? Pourtant, la France se prête à cet exercice d’identification qui cache mal la défense de ses intérêts dans le Sahel.

En se prêtant volontaire désignée pour appuyer la future force conjointe des pays du G5 Sahel, la France cherche à mieux contrôler cette force pour mieux protéger la CMA et ses intérêts à elle.

La future force conjointe des pays du G5 Sahel peut-elle s’affranchir de la France pour atteindre ses objectifs ? Il le faut pourtant si elle ne veut pas être une « force inefficace ».

Pour cela, les dirigeants des pays du G5 Sahel, doivent chercher les moyens de leur politique et ne pas dépendre uniquement de la France et de ses alliés. Il y va de l’efficacité de leurs actions communes. La France, sur ce chapitre, est un partenaire et non un « ami » comme elle le laisse penser.

Tiémoko Traoré



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