Le courage et l’abnégation de la brigade de recherche du commissariat du 2ème arrondissement ont encore payé. Suspecté d’avoir escroqué la rondelette somme de 6 millions 700 mille FCFA, Cheick Fanta Mady Sissoko, employé dans une société minière basée à Kéniéba, n’a pas eu le temps de prendre la tangente. En un temps record, on a mis les grappins sur lui avant de le placer en garde à vue. Cela au grand soulagement de sa victime qui a porté plainte contre lui. Celle-ci n’est autre que l’un de ses amis du nom de Arouna Camara.
La cinquantaine révolue, Cheick Fanta Mady Sissoko employé à la société minière ‘’ADENAVOUR Mining’’ basée à Kéniéba, à vue d’œil, ressemble à un homme sans histoire. Mais comme le dirait l’autre : « imprudent est celui qui se fie trop à l’apparence ». Il reste un dangereux escroc avec une langue bien pendue. Il n’a pas manqué de donner la preuve de cette attitude même avec la police qui l’a poursuivi, à la suite d’ une plainte de son ami, Arouna Camara pour escroquerie et abus de confiance.
L’auteur de cette plainte, au regard de son parcours, n’est pas du genre à se laisser arnaquer facilement. Car il s’agit d’un jeune ‘’débrouillard’’, gérant d’un lavage à ses débuts qui a réussit à se tailler une place dans le lot des revendeurs de véhicules d’occasion de la place. L’homme tire donc bien son épingle du jeu, avec un business quelque peu florissant.
Un cas d’abus de confiance avec précaution d’effacer toutes les traces !
Tout à commencer à la mi-mi-juillet, lorsque Arouna Camara reçoit un appel de Cheick Fanta Mady Sissoko, résidant à Bamako et employé dans une société minière basée, à Kéniéba. Au bout du fil ce dernier lui fait une proposition d’affaire, relative à l’achat de 100 chaussures bottes et 100 casques au compte de la société minière ‘’ADENAVOUR Mining’’.
Cependant la proposition comporte des détails.
Le premier, selon Cheick Fanta Mady Sissoko, exige de M.Camara d’engager son argent qui lui sera remboursé dès la réception de la marchandise, avec, naturellement un gain conséquent.
Le deuxième fait encore exigence au fournisseur d’acheter la commande auprès du commerçant attitré de la société, dont Cheick Fanta Mady s’est attelé à donner le contact à son ami.
Le troisième détail qui n’a jamais été dit relève du fait que le commerçant concerné n’a aucune boutique dans la capitale. Contacté par Arouna Camara, ce dernier fait croire à son interlocuteur qu’il a bien l’habitude de vendre des marchandises à Cheick, mais que sa boutique est depuis quelques mois à Bougouni, non plus à Bamako.
Escroquerie en groupe !
Trompé par le bénéfice qu’il pourrait tirer de l’affaire, selon la promesse faite par son ami, Arouna Camara ne doute guère qu’il avait à faire avec un groupe d’escrocs.
Sur la suite du procédé d’achat, Arouna Camara conclut par téléphone le marché avec le commerçant sur un montant de 6 millions 700 mille FCFA, comprenant les frais d’acheminement de la commande de Bougouni à Bamako. Et pour être en possession de la marchandise, Arouna, dira le commerçant, devait payer la somme convenue. Et pour ce faire, ce dernier basé à Bougouni a envoyé son émissaire pour récupérer l’argent. Le tout s’est joué en deux jours entre le 17 et 18 juillet.
Guidé par son sixième sens, une fois en face de l’envoyé du commerçant, séance ténante, avant de remettre l’argent à ce dernier, Arouna Camara a tenu à appeler aussi bien son ami Cheick Fanta Mady Sissoko et le commerçant pour confirmation. Après confirmation, selon nos informations, par mesure de précaution il a fait la photocopie de la carte d’identité de l’émissaire. Le même jour, il lui a été annoncé que la marchandise se trouverait en cours de route. Et mieux, l’émissaire a appelé par téléphone le chauffeur qui a confirmé qu’ils sont presqu’arrivés et qu’Arouna Camara pourrait récupérer la marchandise en moins de 45 minutes, au carrefour de la Tour de l’Afrique.
Mauvaise surprise ! Comme promis, Arouna se rend sur le lieu indiqué, mais ne voit personne. Après plus d’une heure d’attente, il essaie de joindre le chauffeur, mais sans succès.
Après plusieurs tentatives, il commence à transpirer à grosses gouttes. Il tente de joindre tour à tour, toutes les personnes impliquées : son ami Cheick Fanta Mady Sissoko, le commerçant, l’émissaire, mais comme par coup de magie ils étaient tous au même moment sur répondeur.
La promptitude des éléments du 2ème arrondissement a payé !
Ne sachant plus à quel saint se vouer, Arouna Camara, s’est résolu à admettre d’avoir été arnaqué de la plus belle des manières, par son ami. Contre qui, il finit par porter plainte au niveau du commissariat de police du 2ème arrondissement, communément appelé ‘’la Poudrière’’. Comme si les escrocs sont lâchés par le Baraka, cette affaire tombe sur le bureau du poignant inspecteur de police Maciré Diakité, chef de la Brigade de recherche du 2ème arrondissement. Un officier de police qui ne lâche jamais prise. Ainsi, tout travail cessant, Inspecteur de police Maciré Diakité et ses éléments, sur autorisation de leur hiérarchie prennent la direction de la première région, puis du cercle de Keniéba afin d’aller extirper le présumé escroc de son trou de souris.
Leur premier point de chute fut la société minière ‘’ADENAVOUR Mining’’, dont les responsables, sans tournure déclarent n’avoir fait aucune commande de casques et de chaussures. Il n’en fallait pas plus pour mettre la main sur Cheick Fanta Mady Sissoko, avant qu’il ne prenne ses jambes à son cou. Le coup est vaillamment réussit par les vaillants limiers de la BR de la ‘’Poudrière’’.
Au moment où nous mettions sous presse cette information, selon nos sources, l’homme avait proposé de payer 2 millions de FCFA en cash et promis de régler le reliquat par tranche en raison de 100 000FCFA par mois. Cette proposition a été refusée par la victime qui a perdu toute confiance en son ami.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le lendemain, l’homme retourne la veste et change de langage en niant en bloc les faits qui lui sont reprochés. C’est sans compter sur la détermination de l’Inspecteur Maciré Diakité et ses hommes, qui ont déjà plié son dossier pour la justice en attendant de mettre la main sur ses autres complices : le faux commerçant, l’émissaire et le faux chargeur.
Affaire à suivre
Abel Sangaré