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Le 22 Septembre N° 285 du

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Expérience démocratique du Mali: Imaginons ensemble ……
Publié le vendredi 5 avril 2013  |  Le 22 Septembre




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Mettons de côté nos orgueils, enrichissons nous de l’expérience des 20 ans de démocratie et définissons ensemble un nouvel avenir pour le Mali. Telle semble être, à mon avis, la question urgente de l’heure, face à laquelle toute la conscience, toute l’intelligence des Maliens sont interpellées.
Cette question semble incontournable de nos jours et aucun Malien ne peut refuser d’y répondre tant qu’il se voudra digne fils de ce pays. Chacun de nous doit se poser, chaque matin, la question suivante: le Mali, et plus précisément ce qui en reste, que nous avons pourtant l’obligation de rebâtir, peut-il redevenir un pays stable? Ou bien contribuerons-nous tous, au contraire, par notre indifférence, à l’enfoncer dans les abîmes de l’incertitude?
Si dans l’évolution récente de la situation politico-militaire, nous pouvons constater qu’il y a autant de signes d’inquiétudes que d’espoir, nous devons tous savoir que nous ne disposons pas d’assez de temps pour prendre certaines décisions capitales: tout est urgent au Mali.
Comment faire alors afin que le Mali dont nous rêvons tous, que les bases de ce Mali soit fixées par l’ensemble des fils et filles de ce pays, sans exclusion aucune, sans favoritisme et avec chacun dans son rôle? Je vous invite à suivre mon analyse sans passion.
1) Gestion de la réconciliation nationale
La crise que traverse le pays est due en grande partie à la gestion politique du pays. Les différents coups d’Etat de l’histoire du pays semblent n’avoir jamais contribué à régler les problèmes réels du pays. Nous constatons avec le temps que le putsch de 1968 n’avait finalement d’autre objectif que de faire tomber le Président Modibo Keita. Celui de 1991 également, qui semble avoir surpris les démocrates, qui, en cherchant un pluralisme politique, se sont retrouvés au pouvoir sans y être préparés. Celui enfin de 2012, le plus grave de l’histoire du Mali, qui non seulement n’a rien réglé mais a précipité le pays dans l’abîme.
A l’analyse, on peut s’aventurer en affirmant que seul le coup d’Etat de 1991 a été bénéfique, car il a au moins ouvert la voie de la démocratie, rendant le Mali propre et acceptable par la communauté des nations. Cette démocratie qui, d’ailleurs a bégayé depuis sous Alpha. Cet homme d’Etat de carrure internationale, après deux brillants mandats, laisse un indépendant accéder au pouvoir.
Pourquoi un démocrate aussi convaincu qu’Alpha, après tant de sacrifices pour instaurer la démocratie au Mali, a t-il laissé faire cela? Etait-il convaincu des dérapages de l’ADEMA? Avait-il déjà senti les dangers qui, 10 ans après, allaient constituer des arguments pour ceux qui ont balayé un régime démocratiquement élu?
Pourquoi ATT, artisan de la démocratie, décide de revenir 10 ans plus tard, par la voie des urnes. Avait-il, comme Alpha, compris les limites des politiques? Après 10 ans de consensus avec l’ensemble des formations politiques, il est renversé par un coup d’Etat sans qu’aucun soulèvement des partis politiques ne se fasse. Qu’a fait ATT pour ne crée aucune sympathie de cette classe politique?
Enfin, Moussa Traoré qui, malgré la grâce dont il a bénéficié, s’est laissé embarquer de nouveau, à travers son gendre, dans une aventure incertaine. S’agissait-il d’une volonté de revanche de sa part? Où plutôt avait-il la conviction qu’il pouvait apporter encore quelque chose à son pays?
Les racines de la crise malienne semblent donc si profondes que leur prise en compte peut nous permettre de définir de nouvelles bases. Imaginez donc un seul instant Moussa Traore, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Toure ensemble, parlant d’une seule voix au peuple malien pour la réconciliation nationale?
2) La gestion des élections
Annoncées, souhaitées pour le 31 juillet, les élections couplées présidentielle et législatives ressemblent plus à un mirage qu’à une réalité. Si ces élections constituent une conditionnalité de la communauté internationale, elles ne pourront cependant régler aucun des problèmes immédiats du Mali. Elles ne seront donc ni le remède à la crise politique, ni la réponse au problème touareg, ni la solution au problème militaire. Les organiser en ayant conscience de tout cela peut nous permettre d’avancer parallèlement sur les vrais chantiers du Mali nouveau.
Imaginez donc un instant que nous parvenions à les organiser le 31 juillet prochain, cela sera en soi un accomplissement, qui fera date et créera les conditions pour le règlement des autres problèmes.
3) La remise en cause nationale
Après 30 ans de régimes à parti unique et 20 ans de régime démocratique, le Mali se trouve là où il n’a jamais été: dans le fond du bas fond. Cependant, pour avancer, il est plus raisonnable de nous inspirer des 20 ans de démocratie plutôt que de nous aventurer dans les cimetières de l’ère avant démocratie.
Quel que soit le constat dramatique de l’heure, nous devons convenir que la démocratie reste notre plus grand acquis. C’est cette démocratie, conquise au forceps, qui détermine nos actions de tous les jours (grèves, revendications, liberté de la presse, etc..), qui nous amène parfois à des excès (remettant en cause la pérennité même du pays), mais qui nous a permis de faire partie de la communauté du monde civilisé.
Pourtant, depuis son adoption, le pays a connu le désordre jusqu’à frôler l’anarchie. Mal comprise, voire mal utilisée, la démocratie malienne n’a épargné aucune composante de la société, même l’armée, jadis symbole de discipline et de rigueur. Le Rubicon est aujourd’hui passé, avec le «ciel qui nous est tombé sur la tête» et seul une remise en cause de nous tous nous permettra d’espérer sortir de l’abîme.
Des soi-disant dictateurs, mauvais leaders, ont été déboulonnés en 1968, en 1991 et en 2012, mais le pays est toujours dans le tumulte et l’instabilité, insultant l’engagement fraternel et solidaire de la France, du Tchad, du Sénégal, de la Guinée, du Burkina Faso, du Togo, du Bénin, de la Cote d’Ivoire, etc…
Que se passera-t-il au Mali, dans quelques mois, lorsque les élections seront organisées, un Président élu, une Assemblée Nationale mise en place? Imaginez une remise en cause de nous tous, une reconnaissance de nos erreurs. Nous pourrons ainsi sauver l’essentiel.
4) La définition des contours du nouveau Mali
Chacun de nous doit s’impliquer dans la définition des règles du jeu devant régir le nouveau Mali. Pour une fois, nous devons tous accepter de jouer notre rôle de citoyen, pour que, désormais, la seule dictature qui vaille au Mali soit celle de la volonté populaire, la volonté de la majorité.
Nous devons tous, comme dans les autres pays, servir de rempart contre tout aventurier qui voudra arrêter la marche du nouveau Mali et cela en devenant des citoyens à part entière: devoir de voter, de payer ses impôts, de respecter les lois de la République, de respecter l’autorité, etc….
Nous devons savoir qu’un peuple peut souffrir, être en crise. Mais qu’il ne doit pas «faillir» pour autant. Le Mali ne doit pas faillir. Comme on le constate tous les jours, les Tunisiens, Egyptiens, Syriens, ne se sont jamais résignés face à un ordre imposé.
Imaginez ensemble ce nouveau Mali. Le chemin sera long, très long mais nous ne devons plus perdre de temps pour nous atteler à la définition des contours de ce nouveau Mali. Imaginer ensemble des solutions, c’est pouvoir un jour, ensemble, chanter cette chanson des Beatles: Imaginez qu’il n’y a aucun Paradis, C’est facile si vous essayez, Aucun enfer en dessous de nous, Au dessus de nous seulement le ciel,
Imaginez tous les gens, Vivant pour aujourd’hui, Imaginez qu’il n’y ait aucun pays, Ce n’est pas dur à faire, Aucune cause pour laquelle tuer ou mourir, Aucune religion non plus, Imaginez tous les gens, Vivant leurs vies dans la paix…
Vous pouvez dire que je suis un rêveur, Mais je ne suis pas le seul, J’espère qu’un jour vous nous rejoindrez, Et que le monde vivra uni. Imaginez aucune possession, Je me demande si vous le pouvez, Aucun besoin d’avidité ou de faim, Une fraternité humaine.
Imaginez tous les gens, Partageant tout le monde. Vous pouvez dire que je suis un rêveur, Mais je ne suis pas le seul, J’espère qu’un jour vous nous rejoindrez, Et que le monde vivra uni.

Amadou Diop
Canada

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