Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Faits Divers
Article
Faits Divers

Application de la vindicte populaire sur un policier à l’ACI 2000 : Un lynchage, plusieurs versions
Publié le lundi 14 aout 2017  |  Le Débat
lynchage
© aBamako.com par Momo
lynchage d’un présumé voleur
Bamako, le 10 Aout 2017 Un homme en tenue policière tentant de voler une moto a été lynchage d’un présumé voleur par une foule en colère
Comment


Un Sergent de police du nom d’Aboubacar Konaté a été violemment tabassé en plein cœur de l’ACI 2000 par une foule en colère, le jeudi 10 août, aux environs de 09 h. Pour expliquer les raisons de ce qui s’assimile à une vindicte populaire, la version de la Direction générale de la police nationale est complètement différente de celles de certains témoins de l’action. Pour le ministère, le policier voulait juste récupérer le numéro de téléphone d’une dame. Pour les témoins, le policier avait l’intention de s’emparer de la moto de deux personnes, à savoir, le jeune homme et sa tante pour disparaître. En un mot, une tentative de braquage.

Dans un communiqué, la Direction générale de la police nationale donne sa version des faits. Selon ce communiqué, tout a commencé ce jeudi 10 août 2017 aux environs de 09 heures. Un Sergent de police du nom d’Aboubacar Konaté a eu des altercations avec deux usagers de la route. L’incident s’est déroulé à l’ACI 2000 lorsqu’un jeune nommé Demba Dembélé, transportant à moto sa tante Déa Dao quand celle-ci a été sollicitée par le Sergent Konaté pour avoir son numéro de téléphone. Face au refus de la dame, selon les témoignages, le policier l’accabla d’injures grossières. C’est en ce moment que Déa et son neveu l’ont poursuivi pour qu’il leur donne les raisons des injures proférées.

Selon le communiqué, les échanges ayant dégénéré, une foule de curieux a vite convergé vers le lieu de l’incident. Pour ainsi échapper à un lynchage potentiel, le Sergent Aboubacar Konaté s’est vite dégagé de la foule en tirant des coups de feu qui ont blessé le jeune Demba Dembélé. Dans sa fuite, face à la clameur publique, le Sergent Konaté a également assommé un gardien de 38 ans en la personne d’Abdoulaye Sanogo, après l’avoir blessé à la tête avec la crosse de son arme. Celui-ci voulait l’arrêter au moment où il se sauvait. Finalement, le policier a été rattrapé et violemment tabassé par le public.

La Direction précise que les trois victimes ont été admises aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré. Les blessures de Demba Dembélé se situent au flanc et bras gauche ainsi qu’à la partie supérieure gauche de sa poitrine. Le Sergent Aboubacar Konaté est pour le moment dans le coma et sera entendu dès qu’il se sera rétabli afin qu’il donne également sa version des faits.

Dans le communiqué, la Direction générale de la police nationale rassure la population que toutes les dispositions, tant sur le plan disciplinaire qu’administratif, seront prises pour faire la lumière sur cet incident avant d’ajouter qu’une communication ultérieure précisera les conclusions de l’enquête ouverte par le 14è arrondissement.

Par contre, du côté des témoins, cette version de la Direction ne tient pas du tout. Selon eux, il s’agit d’une tentative de braquage en plein jour, comme on a l’habitude de le voir à Bamako. Pour les témoins de la scène, ce policier voulait arracher la moto d’un jeune homme, accompagné de sa tante, qui ne s’est pas laissé faire. Et c’est ainsi qu’une violente altercation entre le policier et le propriétaire de la moto s’est survenue. Au cours de laquelle, le policier a fait usage de son arme en tirant sur le jeune. Après ce forfait, la foule en colère est passée à l’action pour appliquer la justice populaire sur le policer. Malheureusement, au lieu de livrer le policer à un commissariat, la foule a décidé autrement en appliquant la justice populaire. Le jeune sergent a été violemment tabassé et laissé pour mort. Aux dernières nouvelles, le policer serait dans le coma.

Alors, qui dit la vérité ? Les prochains jours nous édifieront davantage pour faire la lumière sur cette affaire. Une seule chose est sûre, il y a trop de zones d’ombre dans cette affaire. Comment une affaire de numéro de téléphone peut-elle amener un policier en service à agresser des citoyens ? Les résultats de l’enquête nous diront davantage. Cette énième justice populaire prouve une fois de plus encore que les citoyens ne font plus confiance à notre justice. Pire, aller jusqu’à tabasser un porteur d’uniforme dans cette condition est vraiment inquiétant.

Affaire à suivre…

Wassolo
Commentaires