La délégation de l’OHVN en mission de supervision de la campagne n’a pas manqué de prodiguer des conseils utiles pour améliorer les rendements
Le directeur général de l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN), Dr Mamadou Kané s’est rendu mercredi et jeudi derniers dans les zones de production de Ouélessébougou en vue de s’enquérir de l’état de la campagne agricole. Le directeur général était accompagné dans cette visite de terrain par ses collaborateurs, Seydou Bouaré, chef de division conseil rural et vulgarisation agricole (DCRVA), Tandin Coulibaly, chef de la cellule Audit interne et contrôle de gestion et Michaïl Traoré, chef de la section crédits agricoles.
La délégation s’est rendue mercredi dans le village de Dièna où se trouve le champ de cultures de Dioba Traoré. Ce paysan a semé le coton sur 5 hectares, le maïs sur 2 hectares de maïs, 2 hectares d’arachide. Ce jeune paysan qui a assuré avoir pris la relève de son père il y a juste quatre campagnes agricoles, ne sait pas trop bien quelles bonnes pratiques agricoles observer pour une croissance optimale des plantes. Il a ainsi expliqué que cette année, il s’est longuement chamaillé avec son grand frère sur l’opportunité de mener certains entretiens culturaux dans la parcelle de coton. A cause de ces tiraillements, les plants de cotonnier souffrent de l’insuffisance des entretiens culturaux et les traitements ont été effectués en retard. Les spécialistes de l’OHVN lui ont conseillé de cesser de se contredire avec son frère, mais plutôt de recourir à l’avis de l’agent d’encadrement qui est à leur disposition pour tous les conseils pratiques de l’exploitation.
Surtout qu’il a reconnu que l’année dernière, il n’a pas pu exploiter à fond ses parcelles à cause, dit-il, de l’absence de main d’œuvre pour l’épauler. Ils ne sont que 4 à s’occuper de tous les champs (coton, maïs, arachide etc). Les superficies exploitées dépassent de loin leurs efforts de suivi et de traitement, a-t-il concédé. Seydou Bouaré lui a conseillé d’exploiter des superficies conformes à leurs capacités de gestion et d’utiliser beaucoup plus de fumure organique pour davantage fertiliser les parcelles. La fumure organique est d’un apport inestimable pour revigorer le sol et lui apporter plusieurs éléments nutritifs, a conseillé Seydou Bouaré.
Le spécialiste a, par ailleurs, conseillé l’arrachage des plants d’oseille de Guinée qui parsèment la parcelle de coton. Les femmes de passage aux abords des champs peuvent arracher quelques feuilles de cette plante pour assaisonner les plats.
Or, les traitements phytosanitaires effectués sur la parcelle de coton laissent des traces de produits chimiques sur les feuilles qui ne doivent en aucun cas être consommées. Si le paysan Dioba Traoré de Dièna a expliqué la présence de ces quelques plants d’oseille de Guinée était due au fait que l’espace était occupé l’année dernière par cette espace, son collègue Yacouba Doumbia du village de Koungolo a expliqué la présence d’oseille de Guinée par le souci de piéger les insectes en premier lieu avant que ces derniers ne s’attaquent au cotonnier. La parade est plausible, selon les spécialistes qui ont toutefois mis en garde le paysan, afin qu’il empêche les femmes de cueillir ses feuilles pour les besoins de la sauce. Parce que le feuillage renferme les traces de pesticide et d’insecticide utilisés pour lutter contre les nuisibles.
Yacouba Doumbia a semé du coton sur 10 hectares, le maïs sur 6 hectares, le sorgho sur 3 hectares, le riz pluvial sur 3 hectares, l’arachide sur 4 hectares et le niébé sur 2 hectares. Il a assuré qu’il a fertilisé ses champs de coton avec une centaine de charrettées de fumure organique. Ses champs présentent un bon aspect végétatif.
Le même constat a prévalu dans les champs du vieux Siriman Doumbia que la délégation a trouvé en pleine activité de traitement insecticide dans son champ d’arachide, situé à quelques 3 kilomètres de ses champs de coton et de maïs, situés près de son village de Daratoumo Dialacoro.
Sur sa parcelle, le coton est au stade de floraison. La délégation a aussi remarqué quelques plants d’oseille de Guinée qui essaiment un peu sa parcelle. La délégation lui a prodigué les mêmes conseils de précaution à observer par rapport à la non consommation des feuilles de cette plante prisée par les femmes. Elle a également conseillé le vieux Siriman Doumbia sur les précautions à observer au moment de procéder au traitement phytosanitaire des parcelles, à savoir qu’il faut des tenues de protection (gants, bottes, cache-nez et tenues aux manches longues).
Le directeur général, Dr Mamadou Kané, a profité de cette opportunité pour prodiguer des conseils partout où il est passé sur les précautions à observer avec les emballages des produits de traitement des champs. Devant le paysage d’emballages vides de produits phytosanitaires jetés aux abords des champs ou dans les cours des concessions, le directeur général a surtout insisté sur le fait qu’il faut que les parents évitent que les enfants n’en fassent un objet de jeu ou d’usage domestique en y mettant de l’eau de boisson ou du lait.
Il a ensuite beaucoup insisté sur la diversification des cultures vivrières et de rente (sésame biologique) et sur la promotion des rendements plutôt que l’augmentation des superficies de façon démesurée.
Mieux vaut s’occuper d’une petite parcelle avec ses propres moyens techniques (charrues et bœufs de labour, capacité d’acquérir les quantités d’engrais minéraux) avec un apport conséquent de fumure organique que de se laisser tenter par l’attrait du gain (prix au producteur de la graine de coton qui est 250 Fcfa le kilogramme du 1er choix) et booster ses rendements que d’avoir de grandes superficies sans améliorer la productivité, a conseillé Dr Kané Mamadou. Il a souhaité une bonne campagne agricole à ces paysans avant de visiter d’autres parcelles de cultures dans le secteur de Ouélessébougou (Dialakoroba, Marako et Faraba).