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Projet de révision constitutionnelle : La plateforme des femmes des partis de l’opposition juge la création du Sénat inopportune
Publié le mardi 15 aout 2017  |  Le Tjikan
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La plateforme des femmes des partis politiques de l’opposition ont organiséune conférence le samedi 12 Août dernier à la Maison de la Presse sur le projet de loi portant révision de la constitution. La conférence était animée par Mme Dandara Touré, représentante de la présidente de la plateforme des femmes des partis de l’opposition et par le conférencier Me Boubacar Karamoko Coulibaly.
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Dans son intervention, la représentante de la présidente de la plateforme des femmes des partis politiquesDandara Touré a expliqué qu’en 1992, il était apparu nécessaire de réviser la Constitution et les raisons étaient justifiées pour cela. Car il fallait mettre fin au monopartisme et instaurer un multipartisme intégral pour un Mali démocratique. Selon elle, le projet de révision constitutionnelle en cours renforce les pouvoirs du président de la République en faisant de lui un monarque. Aussi dit-elle, avec ce projet auquel elles sont opposées en tant que femmes, tous les autres pouvoirs se trouvent piétinés par la seule institution du président de la République. Mieux souligne-t-elle, c’est lui qui nomme le président de la Cour Constitutionnelle,le tiers des Sénateurs, etc.
Pour Dandara Touré, la création d’un Sénat du Mali pendant que les voisins comme le Sénégal et de la Mauritanie s’en débarrassent pour des raisons financières est inopportune. D’après elle, les sommes colossales qui vont être destinées au fonctionnement de ce Sénat devraient servir à financer les activités de développement pour les femmes et les jeunes qui semblent être ignorés par le gouvernement en place. Aussi, elle a déclaré que le renforcement excessif du pouvoir du président de la République menace les libertés chèrement acquises par les Maliens. Et la presse dont le rôle est essentiel dans la vie de la nation se retrouvera muselée, a-t-elle ajouté. Toute chose qui constitue un recul et une réelle dérive.
A sa suite, Me Boubacar Karamako Coulibaly a expliqué que le projet de révision constitutionnelle en cours n’aurait pas dû être initié car il contredit l’article 118 de l’actuelle constitution qui interdit toute révision tant que l’intégrité du territoire national est menacée. D’après lui, à ce jour, plusieurs régions dont Kidal au Nord échappent au contrôle de l’Etat. Pis dit-il, le Centre du paysest devenu une véritable zone d’insécurité, faisant fuir les populations dont les femmes et les enfants.
Selon le conférencier Boubacar Karamoko Coulibaly, la Constitution du 25 février 1992 n’est pas un texte sacré non modifiable. C’est pourquoi,il est prévu en son article 118, les conditions et modalités de sa révision. A en croire le conférencier, le processus de révision constitutionnelle sans être véritablement participatif se voulait malgré tout, relativement transparent avec l’adoption du décret N° 2016-0235/P-M-RM du 20Avril 2016 portant création du comité d’experts pour la modification de la Constitution qui en fixait les trois objectifs. Il s’agit de la prise en compte des clauses de l’accord issu du processus d’Alger, la valorisation des acquis des précédentes révisions et la correction des insuffisances.
Adiarra Coulibaly
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