Le ministre des Affaires étrangères est à Bamako ce vendredi, notamment pour plaider en faveur de l’organisation d’une élection présidentielle cet été dans le pays.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius effectue une visite très politique ce vendredi à Bamako, pour insister sur la nécessité d’une réconciliation et d’élections en juillet malgré une situation qui reste instable dans le Nord.
Pressée d’amorcer son retrait du Mali, où elle a engagé 4 000 hommes depuis le 11 janvier, soucieuse de passer le relais à une future force de maintien de la paix de l’ONU - attendue cet été - la France insiste depuis des semaines sur la nécessité d’avoir au minimum une élection présidentielle en juillet. «Nous serons intraitables», a déclaré le président François Hollande.
Une formule qui n’a pas été toujours appréciée à Bamako, où un haut responsable de l’Assemblée nationale, Assarid ag Imbarcaouane, a jugé que ce n’était «pas un langage à tenir». «Il faut les élections en juillet parce qu’il faut une nouvelle légitimité démocratique», a estimé plus diplomatiquement mercredi Laurent Fabius, qui doit enchaîner ce vendredi les entretiens avec les autorités maliennes et les responsables de partis représentés à l’Assemblée.
«Les Maliens doivent faire leur part du travail. C’est très confortable pour eux qu’on s’occupe de l’aspect sécuritaire, mais il faut qu’ils avancent de leur côté sur le plan politique», insiste-t-on à Paris.
Le régime de Bamako, dirigé par le président Dioncounda Traore, a été mis en place en avril 2012 après le retrait du pouvoir de militaires putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré. Le putsch a favorisé la prise de contrôle du nord du pays par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaeda, conduisant Paris à intervenir militairement en janvier lorsqu’ils ont menacé de descendre vers le Sud.
L’armée française a rapidement chassé les islamistes des grandes villes qu’ils contrôlaient, et est engagée avec les militaires (...)