Rien, absolument rien, ne justifie le mot d’ordre de désobéissance civile qui devrait se déclencher ce mardi à minuit. C’est bien les initiateurs de ce mot d’ordre de désobéissance civile qui entrent de pleins pieds dans la l’illégalité en le prônant tout simplement. Rien d’illégale dans le projet, alors au nom de quoi, pourquoi tout ça ?
Est-ce donc pour entrer de pleins pieds dans l’illégalité que, l’opposition républicaine consciente de ce qu’elle est en train de faire s’est substituée en plateforme regroupant de soi-disant associations et mouvements ? Le contraire étonne à suffisance dans la mesure où la quasi-totalité des leaders de la plateforme se retrouvent dans l’opposition parlementaire et extra-parlementaire avec en tête, l’honorable Soumaïla Cissé, chef de l’opposition parlementaire du Mali, l’honorable Oumar Mariko transfuge de la majorité depuis seulement un an, l’honorable Amadou Thiam, Tièbilé Dramé, Modibo Sidibé, Soumana Sacko, Cheick Modibo Diarra et autres. Selon des constitutionnalistes avisés, ce mot d’ordre de désobéissance civile n’illustre que la mauvaise foi de ses initiateurs.
Aux yeux de ces respectables juristes experts en matière de constitution, le projet de constitution initié par le gouvernement de la République sous l’égide du président de la République, ne viole en rien dans la constitution. Il ne remet en cause la forme républicaine du régime, ne décriminalise pas le coup d’état ou le putsch qui restent des crimes imprescriptibles en République du Mali. Alors en quoi, le projet de révision de la constitution est contestable au point de lancer des menaces à l’endroit du président de la République ? L’opposition ou la plateforme, est –elle fondée à adresser un ultimatum au président de la République encore que le motif de son ultimatum est absolument illégal ?
Que vaut donc la désobéissance civile dans le cas d’espèce ?
Une campagne de désobéissance qui ne se fonde pas sur une quelconque violation de la constitution est illégale. Aucune disposition mentionnée dans le nouveau document de révision de la constitution de 92, ne remet en cause la forme républicaine de l’Etat du Mali, pire, c’est les initiateurs de ladite campagne de désobéissance qui se mettent dans la position de mépris voire de rejet pur et simple de la Constitution pour laquelle, ils font tant de bruit, tranche nettement l’un d’entre les constitutionnalistes approchés par nos soins.
La vitesse avec laquelle l’opposition ou la plateforme, on ne sait vraiment plus qui est qui dans cette affaire, fonce pour arriver à un ultimatum de déclenchement d’un mot d’ordre de désobéissance civile, donne raison à votre journal qui, n’a jamais arrêté de dire que, l’opposition prétexte simplement ce referendum pour terminer ce qu’elle a commencé dès l’investiture du président de la république en 2013. Elle ne vise que le pouvoir et tous ceux qui sont dans cette affaire, savent que le glas de leur avenir politique a sonné s’ils n’arrivaient pas au pouvoir maintenant et tout de suite, pas en tout cas avec un quelconque scrutin présidentiel. Ils mettent pieds et mains pour renverser le régime.
Pourquoi la campagne de retrait des forces françaises a fait long feu.
Tous les leaders politiques qui se bombaient les torses aux côtés de Ras Bath à la Bourse du travail à l’occasion du meeting de célébration de son retour, n’ont osé montrer leurs tronches à l’ambassade de France ce même jour, c’est-à-dire jeudi dernier. La peur de ne jamais avoir la sympathie de l’Elysée est beaucoup plus forte que celle de la réelle volonté de défense de la patrie, car le combat qu’ils mènent est loin d’être patriotique.
Il se fonde tout simplement sur la volonté de conquérir le pouvoir maintenant et tout de suite, qu’importe la manière. Aucun sit-in, aucune marche contre le retrait de la force Barkhane ou de la Minusma ici à Bamako, n’enregistrera la présence de l’un de ces leaders toujours prompts à se prendre en photo avec un Ras Bath ou un Madou Kanté de Madou Ka Journal. Qui est fou pour vouloir mécontenter Macron, l’ami du Mali ?
Sory de Motti