De nos jours, les médias sont une source d’influence et de changement. Ils constituent des outils indispensables à l’éveil de la conscience citoyenne et à la prévention des conflits. Dans le contexte actuel, il est nécessaire et important de parler aux hommes des médias, d’échanger avec eux sur toute la particularité de la communication de défense et sur le rôle et la place de l’armée dans notre pays, sur les conséquences des informations diffusées vers l’opinion nationale et internationale, les autorités et l’institution militaire elle-même. C’est dans cette optique que le ministère de la Défense et des Anciens combattants a organisé, du 10 au 12 août à Ségou, un atelier en vue de familiariser les journalistes avec la communication de défense dans la perspective de leur implication comme acteurs de premier plan dans l’effort collectif de sortie de crise.
Durant 3 jours, une soixantaine de journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision, des chargés de communication des départements ministériels et des représentants du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement, venus des régions de Ségou, Sikasso, Kayes, Koulikoro et du District de Bamako, ont échangé sur les enjeux de la communication de défense. « Traiter l’information en prenant soin de la vérifier» et de s’assurer de son «exactitude », « Agir en tant que patriote dans une situation de crise », « Contribuer au réarmement moral des troupes », sont entre autres thèmes développés par des personnes ressources, notamment l’ancien ministre de la Communication et de l’Information, Manga Dembélé, l’ancien chef d’Etat-major général des armées, le général Gabriel Poudiougou et le colonel Abdoulaye Sidibé. Leurs exposés ont donné lieu à des débats instructifs.
La cérémonie de clôture de l’atelier était présidée par le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants. Le général de brigade, Salifou Koné, soulignera que les échanges fructueux sur les enjeux de la communication de défense permettront aux journalistes de faire un meilleur traitement de l’information militaire et opérationnelle. Concernant le rôle et la responsabilité sociale du journaliste, le conseiller spécial du Premier ministre, Diomansi Bomboté, a affirmé que soutenir l’armée envers et contre tous est un devoir patriotique. Le succès de la guerre contre l’insécurité et le terrorisme dépend également de la maîtrise de l’environnement informationnel dans lequel baignent les militaires et leurs familles. C’est pourquoi, le directeur de la DIRPA, le colonel Diarran Koné, dira que les médias constituent un puissant outil de gouvernance et de management. Selon lui, il est absolument nécessaire que les journalistes comprennent, saisissent et accompagnent les forces armées du Mali dans leurs actions de défense et de sécurisation du territoire national.
Par ailleurs, le directeur général de la DIRPA a indiqué que les soldats sacrifient leur vie au profit des populations et qu’il importe alors que ce sacrifice soit bien perçu par ces mêmes populations. «Nous devons tous être des vecteurs de la concertation et de la confiance. Les journalistes doivent contribuer à la résilience de l’entité fragilisée», a-t-il exhorté.
Le colonel Abdoulaye Sidibé expliquera que la vision de la réforme de l’armée comporte trois piliers : construire une armée capable de défendre l’intégrité territoriale ; lutter contre la mauvaise gestion et améliorer les forces morales des hommes ; tourner l’outil de défense vers l’avenir en s’insérant dans une dynamique de sécurité sous-régionale et en adoptant une posture empreinte de vision prospective.«La bonne information œuvre au changement de mentalité et conditionne l’adhésion des populations aux objectifs de la guerre, condition sine qua non de leur soutien aux forces armées qui constitue la principale source de puissance des militaires», a-t-il soutenu.
A la fin des travaux, les participants ont formulé plusieurs recommandations, notamment l’instauration d’un climat de confiance entre l’armée et les journalistes en multipliant les cadres d’échanges, la mise en place d’un réseau des journalistes de défense.