BAMAKO -- Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et Ançar Dine d'Iyad Ag Ghali, qui ont signé le 26 mai dernier un protocole d'accord pour la création de l'Etat islamique de l'Azawad, risquent de se séparer au motif qu'ils ne s'entendent pas sur les terminologies dudit accord, a indiqué vendredi une source de Gao, qui a suivi le processus de signature.
"Trois jours avant la signature officielle, l'union était ficelée mais ils n'arrivaient pas à s'enttendre sur certaines terminologies, Iyad tenait à l'application de la Charia sur toute l'étendue du territoire malien, tandis que les éléments du MNLA parlaient en termes d'islam modéré. Néanmoins, ils ont quand même signé ce protocole".
Selon notre source, le protocole d'accord tournait autour de 8 points parmi lesquels le confrère en question a évoqué : "Conscients de l'immense responsabilité imposée aux deux parties devant le pays et le peuple, engagés dans la voix des préceptes de l'islam de tolérance, respectant la volonté forte du peuple Azawadien (habitants de l'Azawad selon eux, Ndlr) prônant l'unité de ses fils, le MNLA et Ançar Dine, un groupe islamique local indépendant, ont convenu de fusionner dans le cadre d'un Etat islamique de l'Azawad ayant le Coran et la Sunna comme sources de législation ".
La même source a indiqué que cette même nuit du samedi 26 mai dernier vers minuit, "Iyad, ayant pris connaissance du contenu dudit accord étant à Tombouctou, a boudé le protocole d'accord parce que dans le document n'est pas mentionné de façon spécifique l'application de la Charia".
Du côté du MNLA, il est aussi question de "rejet" maintenant. "Hama Ag Mamoud, père spirituel du MNLA, président présumé de l'Azawad et ancien ministre du gouvernement malien, a dénoncé le même accord à cause du rapprochement d'Iyad avec les terroristes d'AQMI. D'autre part, à cause des pressions qu'il a subies de la part de certains Européens", a-t-on appris.